Championnat des joueurs: où est DJ?
François-David Rouleau
Habitué au sommet des tableaux depuis des années, Dustin Johnson y est absent depuis plusieurs mois. Que se passe-t-il? Il n’y a aucune courte réponse.
Invité à épiloguer sur son «passage à vide» depuis l’été dernier, celui qui a occupé le premier rang mondial jusqu’à la mi-juillet 2021 a expliqué à sa façon sa saison 2021.
- À lire aussi: La coupe Ryder, un apprentissage en or pour Scottie Scheffler
- À lire aussi: Championnat des joueurs PGA: un titre à vie
Il compte bien quelques bonnes performances depuis sa victoire au Tournoi des Maîtres en novembre 2020, comme en font foi ses six tops 10, mais il n’en demeure pas moins que DJ a habitué les amateurs de golf à de meilleures prestations.
Depuis son époustouflante performance à la coupe Ryder où il a gagné ses cinq matchs, DJ a levé le pied.
À ses trois sorties cette saison, l’athlète de 37 ans n’a pu faire mieux qu’un 25e rang. C’était lors de l’Omnium Farmers à la fin janvier, en Californie. Il était ensuite tombé sous le couperet à l’Invitation Genesis sur les allées du Riviera Country Club, toujours en Californie.
Trop d’essais
«Il n’y a pas de réponse simple et courte pour expliquer ce qui se passe. La plus simple que je pourrais trouver, c’est que je ne joue pas très bien.»
On sait que Johnson n’est pas le plus bavard en salle de conférence.
Et une réponse plus longue ou plus compliquée?
«Est-ce que nous avons assez de temps pour en parler», a-t-il répondu.
Serait-ce alors une blessure, une modification dans certains éléments de son jeu ou un changement de philosophie en approchant la quarantaine?
«Non, il n’y a rien de tout ça. L’an dernier, j’ai procédé à plusieurs tests pour les bois de départ, ce qui a fait dévier mon attention de ce que je devais réellement travailler, a expliqué le puissant gaillard qui est toutefois beaucoup moins précis avec cette arme en main.
«Je n’aurais pas dû y mettre autant de temps, a-t-il enchaîné. Je crois avoir essayé une bonne centaine de bois de départ.
«Quand on y met autant de temps, on en met moins sur le jeu de fers. Donc, je n’ai pas pu effectuer le travail quand je frappais bien des tertres. L’un n’allait pas avec l’autre. Je ne frappais pas bien mes fers et si je le faisais bien, les coups de départ n’étaient pas si bons. C’était donc une année frustrante.»
Allô docteur!
Johnson espère avoir mis cette mauvaise séquence derrière lui. Il sent qu’il contrôle mieux ses coups. Pour l’instant, il est encore trop tôt pour analyser ses données de 2022 comme il n’a joué que trois tournois dans l’actuelle saison.
Les statistiques démontrent toutefois déjà des lacunes dans son jeu court. Il en est bien au fait puisqu’il multiplie les heures sur les verts à l’entraînement.
Il a d’ailleurs piqué quelques petites visites au «Putt Doctor», l’un des plus réputés instructeurs américains de putting, Craig Farnsworth, pour le remettre sur les rails.
«Le Dr Farnsworth m’a beaucoup aidé. Je m’entraîne plus et je répète ma routine. J’essaie de faire démarrer la balle sur la bonne ligne, car je sens que je lis mieux les surfaces des verts. Il faut envoyer la balle où l’on regarde. J’y mets toute mon attention.»
Samedi, Johnson a signé une première carte de 69 (-3) au Championnat des joueurs du circuit de la PGA sur un parcours où il ne connaît pas tant de succès malgré ses 12 passages.
Un signe qu’il se trouve sur la bonne voie.
Dégringolade
Ses récentes difficultés l’ont toutefois fait dégringoler au 9e rang du classement mondial. Il faut remonter à 2015 pour l’apercevoir aussi «loin».
Les performances étincelantes des jeunes loups américains, avec Collin Morikawa en tête, ne sont pas étrangères à ce recul. Pendant qu’ils alignaient les sorties, les tops 10 et les victoires, Johnson se tenait loin des allées.
L’arrivée du printemps et des séquences menant aux championnats majeurs devraient remettre les pendules à l’heure.
UNE MÉDAILLE OLYMPIQUE SILENCIEUSE
Sept mois se sont écoulés depuis que Xander Schauffele est grimpé sur la plus haute marche du podium aux Jeux olympiques de Tokyo. Qu’a-t-il fait de sa médaille?
«La dernière fois que je l’ai vue, c’est lorsque j’étais sur le podium, a plaisanté le champion américain. Non, sans farce, je crois qu’elle est chez mes parents. Ils la montrent beaucoup plus que moi.»
Depuis l’été dernier, le golfeur de 28 ans s’est promené à travers le monde et l’Amérique sans la traîner avec lui. Il ne peut donc raconter de savoureuses histoires comme le font les champions des titres majeurs avec leur trophée durant un an.
Fouille complète
Néanmoins, Schauffele a bien amusé son auditoire lorsqu’il a raconté sa sortie du Japon, en août. Il avait complètement oublié que la médaille se trouvait dans son sac qu’il amenait à bord de l’avion. Ce qui lui a valu une fouille complète en règle.
«Elle se trouvait près de mes appareils électroniques. Quand les agents de sécurité ont inspecté mon sac, ils l’ont sortie en se demandant ce que l’image circulaire du rayon X révélait. Ils ont littéralement tout sorti. Je n’avais aucune idée qu’elle se trouvait là, a-t-il raconté.
«Ils étaient impressionnés, mais ils m’ont demandé si c’était une réplique, a-t-il poursuivi. J’ai répondu que c’était une vraie. Mais j’ai dû raconter comment je l’avais gagnée, car ils ne croyaient pas qu’elle était à moi. Donc, je dois vraiment continuer à jouer au golf!»
Si Schauffele ne traîne pas sa médaille, il n’en reste pas moins qu’il porte le titre de champion olympique chaque fois qu’il plante sa balle en début de ronde d’un tournoi. Lorsque le présentateur mentionne ce fait d’armes, 50 % du temps à son avis, le rappel lui décroche toujours un sourire.
CARNAGE AU 17E
Avec les puissants vents balayant le Stadium Course, on s’attendait à d’importantes complications du jeu, samedi. Surtout sur la fameuse normale 3 du 17e, longue de 137 verges, dont le fanion est bordé à 360 degrés par l’eau.
Ce fut un véritable carnage alors que le vent soufflait entre 30 et 50 km/h!
Les trois membres du premier groupe qui y est passé sur l’heure du midi, Scottie Scheffler, Xander Schauffele et Brooks Koepka ont noyé leur balle à l’eau en utilisant des fers moyens.
Du lot, Koepka a envoyé une neuvième balle à la flotte dans sa carrière à cet endroit, ce qui le place à égalité au second rang derrière le pauvre Aaron Baddeley, qui en compte 13.
Jusqu’à la conclusion de la première ronde, 14 balles étaient tombées à l’eau, tandis que 10 d’entre elles avaient subi ce sort, samedi uniquement.
Jeudi et vendredi, la centaine de golfeurs qui y étaient passés avaient cumulé un rendement de +3. Samedi, les quelque 40 joueurs qui ont dû négocier ce passage hasardeux pour compléter la première ronde ont présenté un cumulatif de +24.
En fin de journée, samedi, le compteur cumulatif des balles à l’eau s’est arrêté à 33.
Marque à battre
Au 17e, le chiffre à battre, qui s’élève à 93 balles à l’eau, date de l’édition 2007. Dans l’unique première ronde marquée par des bourrasques de 60 km/h, 50 balles étaient tombées à la flotte.
Parlant d’eau, durant l’entière première de l’édition actuelle, il est tombé 122 millimètres de pluie sur le Stadium Course de jeudi à samedi midi.
Comme mentionné dans notre édition de jeudi, la dernière fois que le Players a couronné son champion un lundi remonte à 2005.