Désavantage numérique du CH: le jour et la nuit
Jonathan Bernier
On s’attendait à ce que le Canadien reçoive sa part de mornifles en début de saison avec des affrontements contre trois puissances offensives. Pourtant, il a été dans le coup tous les matchs, surprenant même les Maple Leafs et les Penguins.
Une grande partie de ces surprenants succès repose sur la tout aussi surprenante tenue de l’équipe en infériorité numérique. Pratiquement incapable de résister pendant le calendrier préparatoire, le Tricolore n’a accordé qu’un seul but en 12 occasions depuis le début du calendrier régulier.
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«Il a fallu un peu de temps pour tout mettre en place, a indiqué Martin St-Louis. Notre façon de tuer des punitions est différente de l’an passé. Plusieurs de nos joueurs ne jouaient pas en infériorité numérique l’an passé, que ce soit avec nous ou avec une autre équipe.» Voyez le point de presse de l'entraîneur-chef dans la vidéo principale ci-dessus.
On dit souvent qu’une bonne unité d’infériorité numérique passe par l’efficacité du gardien. En regardant les statistiques fournies par Sportlogiq, on constate que Jake Allen et Samuel Montembeault ont effectivement sauvé la mise à quelques occasions.
Allen, qui a probablement le meilleur siège de l’amphithéâtre pour voir ses coéquipiers à l’œuvre, a remarqué certains changements au fur et à mesure que la saison approchait.
«On en a arraché pendant le calendrier préparatoire, mais on a appris, a-t-il indiqué. On a simplifié les choses. On se tient plus serré.»
«Les gars commencent à comprendre qu’un n’a pas toujours besoin de courir après la rondelle. Souvent elle revient de ton côté. Il faut utiliser notre instinct et ne pas trop penser», a-t-il ajouté.
Le gros derrière de Savard
Positionnement, instinct, c’est un peu ce que David Savard met en application, même s’il prétend à la blague être «souvent à la mauvaise place au bon moment», lorsqu’il se place dans ligne de tir des adversaires.
«David a un gros derrière, donc il peut bloquer beaucoup de tirs», s’est exclamé Allen.
Depuis le début de la saison, le défenseur du Canadien domine la LNH avec 23 tirs bloqués.
«Ça fait partie des sacrifices qu’il faut faire si on veut gagner», a déclaré le Maskoutain.
Et on peut dire que Savard est allé à la bonne école pour exceller dans ce domaine. À ses débuts avec les Blue Jackets de Columbus, Kris Russell était l’un de ses coéquipiers. Or, l’an dernier, celui qui porte désormais l’uniforme des Oilers d’Edmonton est devenu le premier joueur de l’histoire du circuit à franchir le plateau des 2000 tirs bloqués.
Mais il y avait un autre incitatif.
«Avec Torts (John Tortorella), c’était non négociable. Tout le monde devait bloquer des tirs. Donc, c’est arrivé naturellement», a lancé Savard, qui a joué sous les ordres du bouillant entraîneur pendant près de six saisons.
Une meute efficace
Curieusement, les Coyotes présentent un taux d’efficacité plus élevé en supériorité numérique que les adversaires que le Canadien a affrontés jusqu’ici.
D’ailleurs, cinq des neuf buts que la troupe d’André Tourigny a marqués à ses trois premiers matchs l’ont été avec l’avantage d’un homme. Une statistique qui n’a pas semblé impressionner Jake Evans.
«Ça va être difficile d’accoter la qualité des attaques massives qu’on a affrontées jusqu’à maintenant. Je suis excité par cet autre défi», a-t-il déclaré.
Oui, le Canadien devra faire gaffe, car c’est cette arme qui a fait la différence pour le Coyotes, face aux Leafs, lundi soir. Ce qui a contribué à la montée de lait de Sheldon Keefe.
Il devra, entre autres, garder un œil sur Nick Ritchie, auteur de trois des cinq buts, et sur Shayne Gostisbehere, auteur de quatre points avec l’avantage d’un homme.
DANS LE CALEPIN...
Jake Allen était de retour sur la glace avec ses coéquipiers après avoir assisté à la naissance de sa troisième fille, lundi. «Tout a bien été. Ç’a été une journée de fou. On est revenus à la maison, hier matin [mardi]. J’ai patiné en solitaire plus tard. Je serai prêt pour demain [jeudi].»
Le gardien du Canadien aurait bien aimé regarder ses coéquipiers surprendre les Penguins, lundi soir. Malheureusement, il a dû se contenter d’écouter la rencontre. «Mon iPad ne me permet pas de télécharger les matchs au Canada. Éric Raymond, notre entraîneur des gardiens, m’a envoyé le lien pour que je puisse l’écouter à la radio. C’est le mieux que j’ai pu faire.»
Juraj Slafkovsky a été limité à un temps de jeu moyen de 10 min 41 s depuis le début de la saison. Il n’a toujours pas foulé la glace sur les unités spéciales. Bien qu’il en fasse une utilisation restreinte, Martin St-Louis ne craint pas de nuire au désir de vaincre de la recrue. «C’est un jeune de 18 ans. Ça ne prend pas un coach pour avoir du feu à 18 ans. Dans le cas contraire, je pense qu’on serait dans le trouble. Il est dans des situations où on l’aide à se bâtir comme joueur de hockey.»
L’attaquant de première année chez les Coyotes Dylan Guenther connaît bien Kaiden Guhle. En plus d’avoir partagé le même vestiaire que lui l’an dernier avec les Oil Kings d’Edmonton, de la Ligue junior de l’Ouest, les deux joueurs originaires de la région de la capitale albertaine ont gravi les échelons du hockey mineur ensemble. «Le succès qu’il connaît présentement ne me surprend pas. Il a toujours été un leader. Il a été le capitaine de plusieurs de ses équipes. Ça en dit long sur ses qualités de joueur de hockey et de personne», a observé le choix de premier tour des Coyotes (neuvième au total) en 2021.
Formation du Canadien à l’entraînement de mercredi
Attaquants
Caufield-Suzuki-Monahan
Dadonov-Dvorak-Gallagher
Drouin-Dach-Anderson
Slafkovsky-Evans-Hoffman
Défenseurs
Guhle-Savard
Harris-Kovacevic
Xhekaj-Wideman
Gardiens
Allen
Montembeault