Canadien: une ambiance de déjà-vu
Jonathan Bernier
Pour le Canadien et ses partisans, l’année 2021 va se terminer comme elle s’est amorcée : ils devront vivre un amour à distance.
En marge des nouvelles mesures dévoilées par le gouvernement québécois, jeudi soir, le Tricolore a disputé la victoire aux Flyers de Philadelphie à huis clos. C’était le premier match sans spectateurs depuis le 25 mai.
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Ce soir-là, le Canadien avait battu les Leafs pour égaler la série de premier tour entre les deux grands rivaux.
«La mesure annoncée ce soir de disputer le match à huis clos représente évidemment une source de déception pour nos partisans. Nous avons procédé avec cette mesure suite à une demande de la Santé publique reçue en fin d’après-midi, demande que nous avons acceptée afin d’assurer la santé et sécurité de nos partisans et communautés», a expliqué France Margaret Bélanger, la présidente, Sports et divertissement du Groupe CH, par voie de communiqué.
Le Canadien doit disputer un autre match local avant la fin de l’année. Celui de samedi soir, face aux Bruins. Il est à parier que les conditions seront les mêmes. Et ça, c’est si le match n’est pas carrément annulé. Les Bruins sont présentement aux prises avec une éclosion de COVID.
Pour la suite, on ne peut que se croiser les doigts.
«Nous tenons à réitérer que nous avons obtenu l’assurance que nous pourrons à nouveau recevoir nos partisans à 50 % de la pleine capacité de l’amphithéâtre pour nos matchs de janvier. Aucun cas de COVID-19 n’a été répertorié au Centre Bell, et ce, depuis le tout début de la pandémie», a souligné Mme Bélanger.
Pris de court
La vue des 21 105 sièges vides donnait un air austère et froid au domicile du Canadien. Et le son de spectateurs en boîte était d’une tristesse sans nom.
Tout ça nous a rappelé qu’on n’était pas encore au bout de nos peines avec le virus de la COVID et son nouveau variant Omicron.
Il était 17 h lorsque l’organisation montréalaise a annoncé que les spectateurs ne seraient pas admis dans l’amphithéâtre. Évidemment, à cette heure, ils étaient déjà plusieurs centaines à faire le pied de grue aux abords de l’édifice.
«Ben voyons donc !, a lancé Danick Denis qui n’était pas au courant de la nouvelle lorsque Le Journal l’a interrogé. Wow ! C’est décevant.»
«On était au courant que, en Ontario, les matchs des Maple Leafs et des Sénateurs seraient disputés dans des arénas emplis à moitié. D’ailleurs, on se demandait comment ils allaient choisir ceux qui ne pourraient entrer», a ajouté son acolyte Alexandre Allain, trouvant quand même le moyen de sourire. Le Canadien n’a pas eu à se poser cette question.
Un cadeau de Noël
Pour ces amateurs du Rocket, habitué aux soirées à l’aréna, il n’y avait pas de quoi faire un plat. Pour d’autres, cependant, c’est une soirée désirée depuis longtemps qui s’envolait en fumée.
«C’est vraiment plate. Ça me déçoit beaucoup, a dit Arthur Aubry, accompagné de sa maman, Édith Laroque. Ç’aurait été mon premier vrai match au Centre Bell. J’ai vu des matchs Rouges contre Blancs, des concours d’habiletés, mais jamais de vrais matchs.»
«En fait, c’était son cadeau de Noël, a révélé Mme Laroque. J’avais prévu cette soirée avec mon grand. Ma mère est descendue de Québec pour venir garder le plus jeune.»
Mamie ne fera assurément pas de cas de venir passer du temps en compagnie de ses petits-enfants, n’empêche que c’est un cadeau qui tombe à plat.
Soirée père-fils
Frédéric Faucher et son fils Édouard vivaient une déception similaire.
«Je venais juste de lui annoncer qu’on s’en venait au Centre Bell pour voir le Canadien. C’était une surprise, a indiqué M. Faucher. C’est en arrivant qu’on a été mis au courant de la situation.»
Adieu la soirée père-fils. Le paternel a toutefois tenu à assurer que ce n’était que partie remise, en regardant fiston.
«Je suis déçu», a tout de même répondu ce dernier.
Les deux comparses ont donc rebroussé chemin vers leur domicile de Laval.
«Au moins, on n’a pas fait le chemin depuis le Nouveau-Brunswick comme quelqu’un qu’on a croisé tout à l’heure.»
Effectivement, parce que c’est un voyage en blanc qui coûte cher.