Campagne du Parti libéral du Canada: une promesse de baisse d’impôt au premier jour

Patrick Bellerose
Le nouveau chef libéral, Mark Carney, a lancé les hostilités dès le déclenchement de la campagne électorale, dimanche, par une promesse de baisse d’impôt. Et il pose une condition avant de rencontrer Donald Trump: le président américain devra d’abord reconnaître la souveraineté du Canada.
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Mark Carney a rencontré la gouverneure générale à Rideau Hall, dimanche matin, afin de dissoudre le Parlement.
Le tout nouveau chef libéral donnait ainsi le coup d’envoi d’une campagne électorale qui durera 37 jours. Les électeurs canadiens seront appelés aux urnes le 28 avril prochain.
Il a profité de sa conférence de presse pour prendre un premier engagement: s’il est élu, son gouvernement abaissera le premier palier d’imposition de 1%.
Une famille avec deux revenus économiserait ainsi jusqu’à 825$ annuellement, affirme-t-il.
Trump au cœur des débats
D’ores et déjà, la question de l’urne s’impose dans cette campagne électorale: quel chef pourra le mieux affronter le président américain, Donald Trump?
Avec l’imposition de nombreux tarifs douaniers et les menaces d’annexion, le voisin du Sud aura une place importante dans les débats tout au long de la campagne.
Mark Carney a d’ailleurs profité de son point de presse, majoritairement en anglais, pour faire valoir les similitudes entre le programme des conservateurs et celui des républicains aux États-Unis.
Tant dans le discours que dans les actions, Pierre Poilievre est devenu le «miroir» canadien de l’administration américaine, estime-t-il. Par exemple, le chef conservateur a annoncé son intention de sabrer l’aide étrangère, tout comme l’ont fait les États-Unis récemment.
Les électeurs auront donc le choix entre «un Trump canadien ou un gouvernement qui unit notre pays», dit Mark Carney.
D’ailleurs, le chef libéral a déclaré que Donald Trump devrait reconnaître la souveraineté du Canada avant toute réunion entre les deux hommes.
«M. le président doit reconnaître que le Canada est un pays souverain. Il faut le dire, il faut l’accepter, avant d’avoir une grande discussion en ce qui concerne un accord commercial», a déclaré le chef libéral dimanche.
À ce jour, les deux leaders n’ont toujours pas eu d’entretien téléphonique et le président américain n’a pas reconnu publiquement l’élection du premier ministre libéral.
Mark Carney assure toutefois qu’il est prêt à prendre l’appel du président Trump, sans condition préalable. «Pas de réunion, [mais] on peut parler, toujours», a-t-il souligné.
Baptême du feu
Néophyte en politique, Mark Carney subira un véritable baptême du feu au cours du prochain mois.
L’ex-banquier a été élu chef du Parti libéral il y a à peine deux semaines. Son assermentation comme premier ministre du Canada remonte au 14 mars, il y a seulement 10 jours.
Durant cette période, Mark Carney a multiplié les actions pour recentrer son parti, devenu la cible des conservateurs pour ses politiques progressistes sous Justin Trudeau.
Le nouveau chef libéral a commencé par abolir la taxe carbone, véritable marotte de Pierre Poilievre et des troupes conservatrices.
Il a également effectué un premier voyage en Europe, d’où il est revenu avec un projet de partenariat militaire avec l’Union européenne. Ce geste de rupture avec les États-Unis permettrait de devenir moins dépendant du voisin du Sud, devenu hostile au Canada par ses visées expansionnistes.