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L'article provient de TVA Sports
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«Ça passe ou ça casse»

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Photo portrait de Louis Butcher

Louis Butcher

2021-12-08T03:19:29Z
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Au terme d’une longue saison de 22 courses, amorcée le 28 mars à Bahreïn, la Formule 1 va couronner son champion au Grand Prix d’Abou Dabi, dimanche.

Pour la première fois depuis le début de l’ère des moteurs hybrides en 2014, le règne de l’écurie Mercedes est menacé. Celui de Lewis Hamilton l’est tout autant après quatre titres consécutifs. 

Si le Britannique convoite un huitième championnat dans la spécialité, ce qui serait un record absolu, Max Verstappen, lui, vise un premier sacre. Pour la première fois en 47 ans, les deux prétendants aux grands honneurs s’affrontent lors la dernière épreuve à égalité en tête du classement cumulatif.

En 1974, Emerson Fittipaldi et Clay Regazzoni s’étaient présentés au Grand Prix des États-Unis avec 52 points chacun. Une quatrième place a été suffisante pour permettre au Brésilien de remporter sa deuxième et dernière couronne en F1.

Personne n’est mieux placé que Jacques Villeneuve pour décrire ce que Verstappen et Hamilton vont vivre au cours des prochains jours et surtout quand les feux rouges vont s’éteindre dimanche.

Une tension palpable 

C’est à l’issue d’un dépassement audacieux aux dépens de Michael Schumacher, qui détenait une mince avance d’un point avant le Grand Prix d’Europe, disputé au circuit de Jerez de la Frontera, en Espagne, le 26 octobre 1997, que Villeneuve sera sacré champion du monde en terminant la course au troisième rang.

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«Plus les journées avançaient dans la semaine, plus l’ambiance était tendue, s’est rappelé Villeneuve, en entrevue téléphonique au “Journal” mardi. Pendant la dernière séance d’essais libres le samedi matin, le coéquipier de Schumacher [Eddie Irvine] chez Ferrari m’avait gêné à deux reprises pendant un tour rapide.»

Furieux, Villeneuve avait quitté précipitamment sa Williams pour aller dire sa façon de penser au pilote irlandais.

«C’était une joute politique, affirme-t-il. Ferrari voulait nous déstabiliser. Mais je n’ai pas mordu. Au contraire, ça m’a motivé. Je me suis dit que je devais prendre des chances même si Schumacher n’était pas le plus facile sur la piste. Il s’était bâti toute une réputation au fil des ans.»

Villeneuve s’est aussi rappelé que, pendant cette course fatidique, un certain Norberto Fontana avait reçu ordre de Ferrari de lui nuire pour favoriser Schumacher. L’équipe italienne était le motoriste de l’écurie Sauber pour laquelle courait le pilote argentin.

«Quelques années plus tard, d’affirmer Villeneuve, il était venu me voir pour s’excuser. Il avait posé ce geste dans l’espoir de conserver son volant.»

Malheureusement, cette course sera la dernière de Fontana en F1 après seulement quatre participations.

Ne pas rater sa chance 

«Pour moi, cette épreuve était une occasion en or que je ne pouvais rater, de renchérir Villeneuve. Quitte à prendre des risques. Je me suis dit : “ça passe ou ça casse”. C’était un Grand Prix sans lendemain.»

«On ne sait jamais si une telle opportunité va se reproduire dans le futur. Je voyais cette course comme l’aboutissement d’une carrière, de deux ans d’efforts et de travail acharné en F1.»

Pour donner raison à Villeneuve, les années suivantes seront parsemées d’embûches et de déboires. Plus jamais il n’a goûté à la victoire en F1.

Et le vainqueur sera... 

Qui va gagner le titre?

«Si on avait posé cette question après le Grand Prix du Mexique, de relater Villeneuve, j’aurais répondu Verstappen.»

Le pilote de l’écurie Red Bull comptait alors 19 points d’avance sur Hamilton avec quatre courses à faire. Mais le portrait a changé. Le Britannique vient de remporter les trois dernières étapes au calendrier.

«Depuis que Mercedes a doté sa monoplace d’un moteur... fusée, au Brésil, de dire Villeneuve, les dés ont été pipés. Aujourd’hui, je suis loin d’être convaincu que Verstappen va s’en remettre.»

«D’autant plus que Hamilton a le beau rôle, de répondre Villeneuve. Comme Schumacher [qui comptait déjà deux titres avant 1997], il n’a pas le même niveau de stress. Le contexte est plus facile pour lui de gérer la pression.»

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