«C'est la plus grande victoire de ma vie»
Jessica Lapinski
Un Novak Djokovic émotif a célébré dimanche la «plus grande victoire de sa vie».
Au terme d'une quinzaine mouvementée, marquée par des douleurs à la cuisse ainsi qu'une controverse impliquant son père, et un an après avoir été expulsé d'Australie, voilà le Serbe champion en Grand Chelem pour une 22e fois.
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Avec ce 10e sacre aux Internationaux d’Australie, Djokovic a rejoint son grand rival Rafael Nadal au sommet du palmarès des titres en Grand Chelem.
À 35 ans, « Djoko » reprendra aussi lundi le premier rang mondial, perdu au cours de la dernière saison après que son statut vaccinal l’ait privé de nombreux tournois.
Et le plus inquiétant pour ses adversaires, c’est que Djokovic ne « compte pas s’arrêter là ».
« Je suis encore très motivé, a reconnu le Serbe en conférence de presse. Voyons où cela me mènera. »
En larmes avec sa mère
Quelques heures plus tôt, le cinquième favori à Melbourne avait une fois de plus fait la démonstration de son immense domination en battant la troisième tête de série, le Grec Stefanos Tsitsipas, 6-3, 7-6 (4) et 7-6 (5).
Comme il l’a été tout au long de cette quinzaine, Djokovic s’est montré intraitable face à Tsitsipas, 24 ans, qui pouvait aussi aspirer au premier rang mondial au terme du match.
Pour cela, il aurait toutefois fallu que le Grec soulève le plus gros trophée au terme de la finale. Et contrairement à ce match ultime disputé il y a deux ans à Roland-Garros, dans lequel Tsitsipas a mené deux manches à zéro face au Serbe, cette fois, jamais « Djoko » ne l’a laissé rêver.
Le champion a réussi le bris tôt dans le match et qui n’a plus jamais regardé derrière.
Une fois sa victoire consacrée, Djokovic s’est rué dans les estrades pour aller rejoindre sa mère Dijana et son entraîneur Goran Ivanisevic. Il s’est effondré en larmes et a continué à pleurer assis sur son banc, à son retour sur le terrain.
Le poids de deux semaines fortes en émotions venait d’être libéré.
«L’un des plus difficiles»
Car même si Djokovic n’a perdu qu’une manche dans sa route vers le titre – au deuxième tour, face au surprenant Français Enzo Couacaud, 191e mondial – , ce tournoi a été « l’un des plus difficiles de [sa] vie ».
« Je dirais que c’est probablement ma plus grande victoire », a poursuivi l’homme aux 93 titres sur l’ATP, dans son discours sur le terrain.
« Il est le plus grand à avoir tenu une raquette de tennis », avait auparavant souligné Tsitsipas.
Cuisse et polémique
À l’amorce du tournoi, Djokovic doutait pourtant qu’il pourrait se rendre jusqu’au bout.
Certes, il arrivait en Australie dans la peau du grand favori, lui qui avait déjà été couronné neuf fois sur le Rod Laver Arena (un record) et qui venait de remporter le titre à Adélaïde.
Mais sa cuisse gauche le faisait souffrir, a-t-il réitéré dimanche. Ce n’est qu’après sa victoire au quatrième tour face à l’Australien Alex de Minaur, 22e tête de série, que « Djoko » a finalement pu jouer librement.
À cela s’ajoute l’anxiété liée à son retour en Australie, un an après avoir été expulsé à la veille du tournoi en raison d’un visa non valide. Le « Djoker » ne savait pas comment il serait reçu.
Et cette polémique après sa victoire en quarts face au quatrième favori, le Russe Andrey Rublev, quand son père Srdan a été filmé en train de célébrer avec des partisans pro-Poutine qui agitaient des drapeaux russes, pourtant interdits au Melbourne Park.
Son père était d’ailleurs absent de la box de son fils dimanche. Une décision qui avait été prise d’un commun accord avec le roi du circuit.
« Je dois me pincer parce que je n’arrive pas à y croire, a déclaré Djokovic. Seule mon équipe sait ce que nous avons traversé ces quatre ou cinq dernières semaines. »
Des statistiques surréalistes
En remportant son 22e titre majeur dimanche, Novak Djokovic a non seulement rejoint Rafael Nadal chez les hommes, mais il s’est rapproché à deux longueurs du record absolu, détenu par l’Australienne Margaret Court. Le Serbe est aussi à un sacre de rejoindre l’Américaine Serena Williams.
« Djoko » n’a d’ailleurs plus perdu aux Internationaux d’Australie depuis 2018 et ce revers en ronde des 16 face au Sud-Coréen Hyeon Chung.
Titres en Grand Chelem chez les hommes
1. Novak Djokovic (SRB) – 22
1. Rafael Nadal (ESP) – 22
3. Roger Federer (SUI) – 20
4. Pete Sampras (É-U) – 14
Titres en Australie chez les hommes (dans l’ère moderne)
1. Novak Djokovic (SRB) – 10
2. Roger Federer (SUI) – 6
3. Andre Agassi (É-U) – 4
4. Mats Wilander (SUÈ) – 3
Le plus de titres dans un seul tournoi majeur chez les hommes
1. Rafael Nadal (ESP) – 14 à Roland-Garros
2. Novak Djokovic (SRB) – 10 aux Internationaux d’Australie
3. Roger Federer (SUI) – 8 à Wimbledon
4. Pete Sampras (É-U), Jimmy Connors (É-U) et Roger Federer – 5 aux Internationaux des États-Unis
Plus de semaines au premier rang mondial chez les hommes
1. Novak Djokovic (SRB) – 374 (à compter de lundi)
2. Roger Federer (SUI) – 310
3. Pete Sampras (É-U) – 286
4. Ivan Lendl (TCH) – 270