Burrows et St-Louis vantés par les frères Sedin
Jean-François Chaumont
Un café en main, Daniel et Henrik Sedin regardent l’entraînement des Canucks de Vancouver dans les estrades du Rogers Arena. À la retraite depuis la fin de la saison 2017-2018, les jumeaux occupent depuis le mois de juin 2021 un poste de conseiller spécial au directeur général.
Daniel et Henrik ont interrompu leur routine matinale pour parler de leur ancien partenaire de trio avec les Canucks, Alex Burrows, avec le représentant du Journal de Montréal et Marc-André Perreault de TVA Sports.
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«On l’invite à souper ce soir», a lancé Daniel avec le sourire.
La complicité entre les deux Suédois et le Québécois reste bien vivante. Burrows a connu ses plus beaux moments dans la LNH en patinant aux côtés des numéros 22 et 33.
«Alex a traversé toutes les épreuves comme joueur, comme Martin [St-Louis], a noté Henrik. Il a pris le long chemin pour atteindre la LNH. Il a joué en supériorité numérique, en désavantage numérique, il a joué pour de bonnes et de mauvaises équipes. Il peut se revoir dans plusieurs joueurs.»
Pas une surprise
Comme les frères Sedin, Burrows a accroché ses patins à la fin de la saison 2017-2018, après sa deuxième saison avec les Sénateurs d’Ottawa. Au mois d’octobre 2018, il se retrouvait derrière le banc du Rocket de Laval comme adjoint à Joël Bouchard.
«Je ne suis pas surpris de le voir comme coach aujourd’hui dans la LNH, a dit Daniel. Il a toujours aimé cette portion du jeu, analyser des vidéos, comprendre les systèmes et regarder plusieurs matchs.
«Bur (Burrows) avait un côté rigolo, mais il était aussi sérieux, a continué l’ancien numéro 22. Quand il arrivait à l’aréna, il était là pour travailler. Il a toujours retiré une grande fierté de son travail. Il pouvait passer plusieurs minutes à décortiquer le jeu d’une équipe adverse en supériorité numérique ou en désavantage numérique. Il voulait comprendre toutes les petites tendances.»
À l’image de St-Louis
À Vancouver, les Canucks ont repris vie depuis l’arrivée de Bruce Boudreau. Avec l’expérimenté entraîneur de 67 ans, la bande à Bo Horvat et Elias Pettersson a maintenu un dossier de 20-8-4. Avant le congédiement de Travis Green, les Canucks avaient une piètre fiche de 8-15-2.
La situation avec les Canucks ressemble à celle du Canadien. Mais le changement derrière le banc est survenu plus tardivement du côté de Montréal.
«Je ne connais pas Martin personnellement, mais j’ai joué souvent contre lui, a rappelé Daniel. Quand je regarde le Canadien dernièrement, je vois une équipe intense comme l’était Martin sur la glace.»
Henrik, quant à lui, a comparé St-Louis à son grand ami.
«Il me fait penser à Burrows. Il est un étudiant du hockey, il n’a jamais reçu de cadeau. Il a eu à se battre pour tracer son chemin. Il avait probablement une mentalité différente des autres joueurs. Oui, il était petit, mais il avait une détermination folle.»
Le souhait de Boudreau
En conférence de presse, Boudreau a également parlé de l’impact de St-Louis avec le Tricolore.
«Je ne suis pas surpris du tout, a dit Boudreau. Comme joueur, Martin a pris sa retraite assez récemment. Il sait ce que les joueurs aiment et comment les traiter. Je me souviens de mon premier match contre Martin alors qu’il jouait pour les Flames de Saint-Jean dans la Ligue américaine. Je crois qu’il avait obtenu cinq points contre nous (Lock Monsters de Lowell). C’était avant que les Flames le placent au ballottage (1999-2000). Je me demandais ce qu’il faisait dans cette ligue.»
«Martin a franchi toutes les étapes comme joueur, il a gravi les échelons pour atteindre la LNH et devenir un joueur étoile, a poursuivi Boudreau. Il est lui-même comme coach. Le Canadien fait exactement comme nous à mes débuts avec les Canucks. Je vois une équipe qui joue sans pression et qui s’amuse. Le CH recommence à jouer comme l’équipe qui a participé à la finale l’an dernier. Ils ont recommencé à croire en eux. Je crois que Marty est une grosse portion des succès. Ce n’est plus une équipe facile à battre. Tu peux demander aux Flames et aux Oilers.»
Entraîneur de métier après une carrière comme joueur principalement dans les circuits mineurs, Boudreau ne voudrait toutefois pas que l’embauche de St-Louis se transforme en une mode dans la LNH.
«Je crois que ça fonctionne puisque c’est Marty St-Louis. Il est un Québécois, il a sa place au Temple de la renommée du hockey. Il adore le hockey, c’est sa passion. J’espère que ça ne deviendra pas trop une tendance!»