Brigitte Thibault prône la patience
François-David Rouleau
« Habituellement », Brigitte Thibault s’élance au Championnat amateur féminin du Augusta National. Après avoir participé aux deux premiers tournois, elle regarde celui-ci à la télévision depuis son logement universitaire d’Austin, au Texas.
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Deux fois n’est pas une habitude, entendons-nous. Mais avec son jeu et ses succès chez les Bulldogs de l’université Fresno, la Québécoise avait réussi à mériter les invitations à Augusta en 2019 et en 2021, en n’oubliant pas l’invitation pour la compétition de 2020.
Bref, toujours amateur, Thibault n’a pas reçu le privilège d’être l’une des rares à participer aux trois premières présentations du prestigieux événement qui couronne sa championne sur le mythique parcours du Augusta National. Elles sont 10 à tenter le coup à nouveau cette semaine.
Pas Brigitte. Pourquoi ?
Ses résultats depuis six mois ne sont pas au rendez-vous. En décidant l’été dernier de mettre le cap vers le Texas pour s’aligner chez les Longhorns, une machine à développer des talents, elle s’était déracinée de la Californie où elle avait gagné et établi des records du programme. La native de Rosemère était aussi devenue la première Bulldogs à se hisser jusqu’au Championnat national de la NCAA.
Elle avait fait le tour du jardin et souhaitait vivre une nouvelle aventure à sa dernière année d’admissibilité collégiale, nous avait-elle raconté cet automne. Elle disait se familiariser à son nouvel environnement et apprivoiser sa nouvelle vie.
« Parfois choquant »
Quelque mois plus tard, Thibault se sent très bien même si les résultats se font attendre. Depuis la mi-juillet, elle ne compte qu’un seul top 30, mais elle participe à des évènements plus relevés, selon les registres du classement mondial.
Dans son nouvel univers, l’athlète de 23 ans occupant présentement le 225e rang mondial a composé avec de nombreux nouveaux facteurs.
N’empêche, elle voudrait afficher un meilleur rendement. Mais elle prône la patience, la progression psychologique et la croissance.
« Je ne suis pas contente, c’est certain. C’est parfois choquant. Mais je sais que le travail et l’éthique y sont. Ce n’est qu’une question de temps, surtout au golf, a-t-elle plaidé en entrevue téléphonique avec Le Journal à quelques jours du championnat important présentement disputé à Augusta.
« Je suis déçue de ne pas y être, a-t-elle poursuivi. Je suis réaliste. Je sais que mes performances n’étaient pas à la hauteur et je ne m’attendais pas à être invitée. »
« Je dois garder la tête haute et continuer, mettre mon ego de côté et foncer vers mes objectifs », a expliqué celle qui encourage sa coéquipière texane Sara Kouskova.
N’ayant surtout pas peur de mettre cartes sur table avec ses entraîneurs universitaire et nationaux, elle a récemment fait une autre réunion au sommet afin de poursuivre dans la bonne direction.
« Il faut qu’on soit sur la même page. La pire chose, c’est de se refermer et de perdre le fil. J’ai toutes les ressources nécessaires autour de moi. Il faut continuer d’avancer », a-t-elle expliqué.
Meilleure performance
Une réunion qui a porté ses fruits puisqu’elle a réalisé sa meilleure prestation chez les Longhorns le week-end dernier en terminant au 33e rang de la Classique Liz Murphey, sur le parcours des Bulldogs de l’université de la Géorgie. Elle y a d’ailleurs devancé la Québécoise Céleste Dao par trois coups.
Malgré toutes les embûches, Thibault ne regrette en rien son choix de s’exiler au Texas. Les prochains mois ne pourraient que lui donner raison d’avoir regardé vers le futur avec ouverture.
Son intention d’évoluer chez les pros cette année est toujours bien vivante.