Bianca Gervais s’est fait tatouer en lien avec son rôle dans «Les Perles»
Patrick Delisle-Crevier
Bianca Gervais a passé un magnifique été en famille, dont un mois en Espagne en compagnie de son conjoint, Sébastien Diaz, et de leurs deux filles, Liv et Bowie. La comédienne, qui tient le rôle-titre dans Les Perles, à TVA, et qu’on pourra également voir dans la série Danse!, carbure aux projets. Elle a d’ailleurs choisi de marquer son passage dans la quarantaine en effectuant un retour aux études.
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Bianca, comment ça va?
Je vais très bien! Je reviens d’un mois de vacances en Espagne avec ma petite famille. Ç’a été un été super relaxe et familial. Avec la rentrée scolaire, je suis triste de perdre mes deux petites chums de femme que j’ai découvertes encore plus cet été. Mes filles et moi, on a eu de belles discussions. Bowie, qui a 6 ans, s’habille en véritable arcen- ciel de couleurs et souhaite devenir cuisinière, alors que Liv, sa grande soeur de 10 ans, adore Tim Burton, ne s’habille qu’en noir et souhaite devenir réalisatrice. Avant l’Espagne, nous avions loué le chalet de François Papineau et Bénédicte Décary.
Donc, ç’a été de belles vacances! Que retiens-tu de tout ça?
Que le travail, ce n’est pas tout, et que je suis très heureuse en vacances! (rires) Je trouve qu’on est une belle famille. On est bien et on est heureux les quatre ensemble. Mon rôle de maman auprès de mes filles me comble et ce sont deux jeunes femmes extraordinaires.
Comment faites-vous pour jongler avec tous vos projets et la vie de famille? Ça me sidère de savoir que Sébastien arrive à regarder un film chaque soir avec un horaire aussi chargé...
Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il s’endort sur le foutu film chaque soir! (rires) Notre vie est parfois folle et, bien sûr, c’est le bout que nous ne partageons pas sur nos réseaux sociaux. Cet été, on a travaillé sur une série qui a pour titre En crisse et qui traite de notre colère collective. Quand j’ai fait la série Crevée, qui portait sur la fatigue de devoir arriver à tout faire, un sociologue m’a dit que j’avais touché un nerf qui allait faire réagir les gens. Et ça a effectivement fait réagir. Je recevais des commentaires de gens en colère qui m’insultaient et qui me disaient que je n’étais pas la première femme à avoir des enfants et une carrière, et de fermer ma gueule. J’ai réalisé que les gens étaient vraiment «en crisse» dans la vie. Tout le monde est en colère. Il y a une colère collective et j’ai exploré ça. On ne peut plus se tromper de voie au volant sans se faire klaxonner agressivement! Tu vas voir un match de hockey dans un aréna et les parents engueulent les arbitres... Ça n’a pas de sens, cette colère collective, et cette série traite de ça. Sébastien la réalise, et elle comporte aussi des volets de fiction.
J’ai envie de te demander: qu’est-ce qui te met en colère?
Plein de choses! Perdre mes droits en tant que femme et devoir possiblement militer pour que ça n’arrive pas, ça me met en crisse. La gestion des réseaux sociaux après une apparition télévisuelle aussi. C’est fou à quel point tu manges des coups de masse sur ton apparence physique, sur tes propos ou sur ta tenue vestimentaire. Je n’éprouvais pas de colère quand j’étais dans la vingtaine. La vie, maintenant, c’est de contourner des bombes, des cônes orange et des colères collectives. Il faut essayer de comprendre ce qui a pu se passer collectivement.
Tu auras 40 ans en juin prochain. Qu’est-ce que ça te fait?
Je pense que je suis justement dans ma crise de la quarantaine! (rires) Ça me permet de m’habiller plus librement, sans retenue, et de briser des barrières. Je me sens aussi plus libre et libérée de plein de choses. Je ressens beaucoup moins la pression de plaire à l’autre. Je retourne aussi aux études cet automne: je me suis inscrite à L’inis en réalisation de fiction. Je veux connaître le langage et me rassurer face à ce métier et à la place que j’ai dans celui-ci. Je vais y aller à petits pas; je vais d’abord réaliser une série Web et ensuite, ce que je vise, c’est réaliser un jour ma propre série. La quarantaine, c’est aussi de me faire faire des retouches au laser dans le visage.
Vraiment?
Oui, et ce serait très hypocrite pour moi de dire le contraire. Mais juste du laser; je veux quand même repousser un peu le vieillissement. On vit dans une société où vieillir te fait perdre ta place. Je sais très bien qu’en ce moment, je suis sur le premier trio, mais que dans quelques années, je vais être à la défense, à l’arrière. Je suis entourée de fabuleuses actrices dans la cinquantaine qui ne travaillent presque plus. Je sais que j’ai une date d’expiration et ça me fait capoter. C’est pour ça, entre autres, que je veux apprendre à réaliser: pour pouvoir travailler et aussi mettre des femmes que j’aime au premier plan. Je ne veux pas attendre un coup de fil pour travailler. Je vais créer de l’emploi.
Vous n’aurez pas de troisième enfant. Est-ce que ç’a été une décision difficile à prendre?
Non, c’était clair. On est rendus avec deux filles qui ne sont plus de jeunes enfants et on a un rythme différent. On est plutôt à l’étape d’ajouter un autre membre à notre famille, mais ce sera un chien! C’est un goldendoodle qui arrivera à la maison le 12 octobre et qui va aider à combattre l’anxiété. On est à l’étape de lui trouver un nom.
La série Les Perles, présentement diffusée à TVA, a été marquante pour toi?
Oui, vraiment. On m’a vu jouer des rôles signatures dans ma carrière, mais ça faisait un petit bout. Mon personnage de Stéphanie est grandiose. On m’a fait confiance. Je dois porter la série sur mes épaules. Ce n’est pas arrivé si souvent dans ma carrière, d’où son importance. Il n’y en aura peut-être pas d’autres, mais c’est correct puisque j’ai eu celui-là et qu’il a été important. Ce rôle a amené un rapport de confiance face à la comédienne en moi, au point où il y a un avant et un après Les Perles pour moi.
Tu as même décidé de te faire tatouer un symbole en lien avec ce rôle?
C’est un tatouage que j’ai fait faire par une femme qui s’appelle Laurie Pointe fine. Il représente une perle dans une coquille. Il est sur ma main gauche, face à moi. Ça marque vraiment le avant/après. Je sais maintenant que je suis assez solide et que j’ai le droit de porter un tel projet sur mes épaules. Cet été-là, j’ai réalisé mon rêve de petite fille et j’ai voulu l’immortaliser.
Parle-moi de ton rôle dans la série Danse!.
Je suis l’une des coachs, un mélange entre une grande danseuse des Ballets canadiens et Lydia Bouchard. C’est un personnage de rigueur et d’empathie. Je suis un peu la good cop, alors que le personnage de Maxime Le Flaguais est le bad cop. J’ai aussi été la maman des jeunes danseurs et comédiens sur le plateau. Entre les prises, je leur recommandais d’économiser leur énergie et de faire une sieste. J’ai adoré ce contact et je souhaite qu’il y ait une deuxième saison. J’ai été vraiment impressionnée par Jeremyah Mogni, qui incarne le rôle principal dans la série.
Et à quoi ressemble ton automne?
Ce sera le retour de Véronique et les Fantastiques, mon retour à l’école et quelques autres projets en chantier.
Les Perles, mercredi 20 h, à TVA. Danse!, dès le 19 septembre sur Club illico, bientôt illico+. Véronique et les Fantastiques, du lundi au jeudi dès 15 h 55, à Rouge FM. Crevée est disponible sur Tou.tv Extra. En crisse sera diffusée prochainement sur Tou.tv Extra.
