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Culture

À 50 ans, Anick Dumontet semble plus philosophe que jamais

Photo : Julien Faugère
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Michèle Lemieux

2022-07-31T04:00:00Z
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À 50 ans, Anick Dumontet semble plus philosophe que jamais. Dans tous les domaines de sa vie, elle applique la même sagesse: fixer son attention sur ce qu’elle a plutôt que sur ce qui lui manque. En repensant à sa vie de mère, de femme et de communicatrice, l’animatrice de Roue de fortune chez vous! confirme que le regard qu’on porte sur les choses demeure un élément essentiel au bonheur.

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Anick, étiez-vous enthousiaste à l’idée de reprendre l’animation de l’émission Roue de fortune chez vous!?

Oui, entre autres parce que c’est un bonheur pour moi de travailler dans le milieu qui me passionne depuis toujours: la télévision. C’est ma 14e année. Quel privilège! Cette saison, nous n’avons pas fermé la porte à l’idée de nous déplacer aux quatre coins du Québec, mais on est aussi au Casino de Montréal, au Château Taillefer Lafon ou dans les jardins de l’hôtel Le Bonne Entente, à Québec. C’est chaque fois un plaisir de remettre des montants d’argent à nos participants. Cette saison, on a déjà deux millionnaires! 

Maintenant à sa 14e saison à Roue de fortune chez vous!, elle espère pouvoir l’animer encore quelques années.
Maintenant à sa 14e saison à Roue de fortune chez vous!, elle espère pouvoir l’animer encore quelques années. Photo : Production, TVA

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Avez-vous une idée de l’impact que ces gains ont dans la vie des gagnants?

Oui, car souvent ils nous écrivent pour nous donner de leurs nouvelles. Pour la plupart d’entre eux, ça change leur vie. Pour certains, cet argent permet l’accès à une première propriété, un voyage, ou encore une plus grande sécurité à la retraite. 

Elle participe avec bonheur aux activités avec ses invités.
Elle participe avec bonheur aux activités avec ses invités. Photo : Production, TVA


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Quant à vous, personnellement, manque-t-il quelque chose à votre bonheur?

Non. S’il manque quelque chose à notre bonheur, c’est parce que nous n’avons pas compris l’essentiel: il faut mettre l’accent sur tout ce que nous avons et non pas sur ce qui nous manque. Je regarde ce qui se passe dans le monde actuellement... Je me dis que j’ai mon fils, la santé, un travail, des amis. Que pourrais-je demander de plus? Je ne peux pas me plaindre. Au contraire! Cela dit, même s’il ne faut pas insister sur ce qui nous manque, on peut quand même formuler des souhaits. 

Photo : Julien Faugère
Photo : Julien Faugère

Vous avez passé le cap des 50 ans cette année. Comment avez-vous réagi à cette étape?

C’est extraordinaire! Il y a des gens que ça stresse, mais moi, j’ai lâché prise. Je suis rendue là: j’ai franchi la cinquantaine. Je n’ai plus besoin de prouver ma valeur. Si on m’aime, tant mieux, sinon, tant pis! Oui, je change physiquement, j’ai des mini-bajoues qui apparaissent. (rires) C’est normal! Je n’ai plus d’attentes face à ce à quoi je devrais ressembler. Je m’accepte telle que je suis. Je prends soin de ma santé. Je suis fière d’être là où j’en suis et de ne plus me mettre cette pression. Plus jeune, vers 20 ou 30 ans, il fallait que je sois parfaite dans tout. Ce n’est plus le cas. Je me trouve très chanceuse d’être en forme.  

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Anick a célébré son 50e anniversaire avec son fils, Simon, aujourd’hui âgé de 15 ans.
Anick a célébré son 50e anniversaire avec son fils, Simon, aujourd’hui âgé de 15 ans. Photo : Collection personnelle


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Vous sentez-vous plus zen que jamais?

Oui, je ressens un grand détachement face à tout cela. Je me souviens de mes craintes et de mes incertitudes quand j’étais plus jeune. Je comprends à présent pourquoi on dit: Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait. Les doutes et l’incertitude font partie de la jeunesse. Être plus en confiance, détaché et posé, ça fait partie d’une autre tranche de vie. Je n’aborde pas la deuxième partie de ma vie en me disant que le meilleur était avant. Au contraire! Je cultive des rêves. Je me dis toujours que, pour être heureux, il faut en cultiver cinq, des grands comme des petits. Quand on travaille et qu’on élève une famille, on ne s’occupe que des gens autour de nous. À 50 ans, c’est le temps de recommencer à rêver. 

Avec le temps, avez-vous renoncé à certaines choses?

Oui, entre autres à faire plaisir à tout prix. Avant, j’avais besoin d’être la gardienne de la paix. J’acceptais n’importe quoi pour la préserver. Aujourd’hui, je n’en ai plus envie. Avec mes amis, au travail, avec ma famille, si quelque chose ne me convient pas, je reste sur ma position. Avant, j’aurais eu peur de déplaire. Ce sont des mécanismes qui viennent de loin et qu’on adopte pour faire plaisir, pour se protéger. J’ai déjà dit oui à des choses qui ne me convenaient pas, mais ça ne me rendait pas heureuse. Quand on y pense, c’est se manquer de respect... Certains trouvent que c’est égoïste de penser à soi, mais il faut parvenir à le faire un jour ou l’autre. 

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Puisque votre fils grandit, vous avez plus de temps pour vous, je présume?

Oui. À 15 ans, Simon est complètement autonome, mais je l’accompagne encore. Je ne laisse pas mon fils seul bien longtemps. Il faut laisser une certaine liberté à nos enfants tout en continuant à les surveiller. Il faut être comme un petit oiseau: assurer une présence discrète. Mon fils est formidable, mais il y a tellement de nouvelles choses à vivre à l’adolescence qu’il faut que je continue à le superviser. Il faut bien les guider à travers cette période à cause de toutes les opportunités qui se présentent à eux. Elles sont nombreuses et de toutes sortes! 

Avec son fils Simon.
Avec son fils Simon. Photo : Collection personnelle

Vous avez pris conscience que votre rôle de mère a changé avec le temps.

Oui. Mon rôle est à présent de guider mon fils dans le développement de ses valeurs, dans ses prises de conscience. J’ai aussi à le former à plusieurs égards, notamment son attitude. Pour cette raison, nous discutons de plein de sujets. Avant, la religion nous guidait sur le plan moral. On apprenait à distinguer le bien du mal, les conséquences du mensonge ou de la trahison. Comme il n’y a plus de religion, c’est à nous, les parents, de discuter de ces sujets avec nos enfants. 

Diriez-vous que votre rôle de parent se compare à celui d’un guide?

Oui. À cette étape-ci de sa vie, je me vois le guider à travers les valeurs humaines. Les jeunes ont beaucoup d’opinions et s’affirment. Quand ils sont en désaccord, ils le disent. Alors oui, le rôle du parent change et requiert une adaptation. Si on conserve le rapport d’autorité, ça ne marchera pas. Il faut prendre le temps de discuter avec eux et, surtout, de leur parler de choses qui les intéressent. 

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Êtes-vous fière de voir le jeune homme qu’il devient?

Oui, j’ai une grande fierté, mais je ressens les inquiétudes de mère d’un jeune adolescent. Mon rôle change beaucoup et je sens que je vivrai éventuellement de grandes inquiétudes, par exemple quand il commencera à conduire, à faire ses premières expériences avec l’alcool, les filles, etc. C’est pour ça que je lui parle beaucoup de responsabilités. Nous parlons de la loi, des conséquences de nos gestes. Quand ils sont petits, les enfants sont faciles à surveiller. À partir du moment où ils sortent de la maison, ils subissent d’autres influences. 

Et qu’en est-il de vos amours, Anick?

Avec la covid, ce n’était vraiment pas un moment propice pour les rencontres. Malgré cela, j’ai quand même eu, de façon surprenante, de belles propositions. J’ai fait quelques rencontres, mais je n’ai pas trouvé la perle rare. Quoi qu’il en soit, je me trouve chanceuse d’avoir eu ces opportunités. Mais il faut dire que je ne cherche pas à rencontrer quelqu’un à tout prix, et surtout pas via les réseaux sociaux. Je souhaite plutôt que les rencontres aient lieu sur référence, par relations interposées. Je ne suis pas à la recherche de l’amour, mais je suis ouverte à ce qui pourrait m’arriver. 

Photo : Julien Faugère
Photo : Julien Faugère

Vous nous donnez l’impression d’avoir réussi à bien composer avec votre célibat. Est-ce le cas?

Oui. Mais depuis que je suis séparée, j’ai quand même eu deux amoureux avec qui je suis sortie pendant deux ans. Après, ça n’a plus fonctionné. Puis, j’ai décidé de faire une pause, de réfléchir à ma vie, de me demander ce que je voulais vraiment. J’ai pris de la maturité. J’ai réalisé à quel point je suis tellement bien, seule dans mon grand lit! Pendant la pandémie, j’entendais les gens chialer parce qu’ils étaient «pognés» à la maison avec leur chum ou leur blonde! Moi, quand je me couchais le soir, je me rappelais à quel point j’étais bien! (rires) 

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Malgré tout, vous arrive-t-il d’avoir envie de rencontrer quelqu’un?

C’est sûr que ça m’arrive, mais sincèrement, je ne me lancerai pas dans une relation avec quelqu’un juste parce que je m’ennuie. Il faut que je sois amoureuse! J’entends des femmes d’un certain âge dire qu’elles ne veulent plus ramasser des bas et préparer le souper. Je les comprends tellement! (rires) Si elles ont fait ça pendant 40 ans, je comprends qu’elles n’en aient plus envie. Elles veulent en profiter et c’est normal. En même temps, il y a quelque chose en dedans de moi qui me dit que je vais rencontrer un jour. Contrai­rement à lorsque j’étais plus jeune, je n’ai pas peur d’être seule. Pendant la pause imposée par la pandémie, j’ai réfléchi. D’ailleurs, quand il y a un temps d’arrêt, la réflexion est souvent nécessaire, même si cela crée une sorte d’inconfort. Généralement, les pauses et les silences sont inconfortables mais bénéfiques. 

Que vous souhaitez-vous pour les prochaines années?

Je caresse un rêve... J’aimerais continuer Roue de fortune encore quelques années... En fait, j’espère me rendre jusqu’à 20 ans! J’en suis à ma 14e saison. Si cela se réalisait, j’animerais jusqu’à mes 56 ans. Ensuite, je ferais autre chose. J’aimerais vraiment pouvoir dire que j’ai assumé ce beau mandat pendant 20 ans et que ç’a été formidable!

En terminant, Anick, avez-vous d’autres engagements au programme?

J’ai de plus en plus de contrats sur les réseaux sociaux, et ça m’enchante. J’ai décroché mon premier contrat de femme mature avec Neovadiol, des Laboratoires Vichy. C’est une crème pour les femmes en périménopause ou ménopausées. J’ai d’autres projets pour cet automne avec les Laboratoires Vichy. Je suis aussi l’un des visages de Biosthétique, des produits de soins de beauté capillaires et pour le visage. Je suis en train de suivre mon cours professoral de yoga. Est-ce que j’enseignerai un jour? Je ne le sais pas. Parfois, je me dis que j’aimerais enseigner aux personnes âgées qui ne bougent pas beaucoup. On verra... 

Ne manquez pas Roue de fortune chez vous! à 18 h 56 du lundi au mercredi (ou en rediffusion en fin de soirée après Sucré salé), sur le réseau TVA. Anick est impliquée auprès d’Opération Enfant Soleil (operationenfantsoleil.ca).

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