Après Léo, Marie-Laurence Moreau est prête à plonger dans des rôles dramatiques
Daniel Daignault
Nous aurons l’occasion de revoir l’excellente comédienne Marie-Laurence Moreau à la télé cet automne, dans la nouvelle série Dumas, écrite par Luc Dionne, ainsi que dans la troisième et dernière saison de Portrait-robot. Deux rôles bien différents et loin de la sympathique Cindy qu’elle a campée, ces dernières années, dans la comédie Léo.
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Marie-Laurence, tu feras partie de la saison 3 de Portrait-robot. Peux-tu nous en dire plus?
Oui, j’ai eu l’occasion de défendre un rôle fort intéressant. Je joue une travailleuse sociale qui s’appelle Édith. C’est l’histoire d’un jeune homme (Antoine DesRochers), un travailleur de rue avec qui je travaille. Il est admis à l’hôpital lorsqu’il semble commencer une psychose... à moins qu’il s’agisse de flash-back? D’après ce qu’il décrit, la gang de Portrait-robot comprend qu’il a des visions d’un individu surnommé l’Ange de Ville-Marie, un tueur en série qui a commis des meurtres quelques années plus tôt et qui n’a pas été arrêté. Il y a plein de facettes au personnage, j’ai eu du plaisir à incarner cette femme.
Et tu feras partie de la nouvelle série Dumas?
J’ai commencé à tourner au début de juillet. Je joue Audrey, une femme d’affaires qui possède des cliniques médicales à travers le Québec. Elle a des doutes quant à la fidélité de son chum (incarné par Daniel Thomas), entre autres. Avant de se marier et d’avoir des enfants, elle décide de faire appel à la firme d’enquête Intelco (gérée par Jean Dumas, incarné par Gildor Roy) pour en avoir le coeur net. C’est un beau personnage: une femme de tête, qui a de l’argent et de l’ambition, mais qu’on va aussi voir dans de belles scènes émouvantes. Je tourne entre autres avec Marie-Lyne Joncas, Gildor Roy et Vincent Leclerc. C’était le fun de retrouver Vincent! On a tous un petit sourire quand on se remémore les moments vécus sur le plateau de Léo. Quel personnage il jouait!
As-tu d’autres projets, après le tournage du Dumas?
Non, rien. Ça fait un bout de temps que ce n’est pas arrivé. Je me concentre sur le mois d’août: je vais profiter de vacances bien méritées, parce que j’ai eu une grosse année. Je suis heureuse d’en profiter, mais il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps. Depuis six ans, quand j’ai une pause, je sais qu’il y a quelque chose d’autre qui s’en vient... mais il n’y a rien à l’horizon pour l’instant.
Mais on peut dire que tu as eu une année occupée jusqu’à maintenant...
Oui! En janvier, j’ai joué chez Duceppe dans la pièce Chimerica, et tout de suite après, dans une autre pièce, cette fois au Rideau Vert (Jamais, Toujours, Parfois). Ensuite, je suis partie à Macao, en Asie, pour jouer dans le spectacle La fureur de ce que je pense, créé par Marie Brassard à partir de l’oeuvre de Nelly Arcan. À mon retour, j’ai commencé les tournages de Dumas.
Tu as joué sur les planches en Asie? Ce n’est pas banal!
On a fait deux représentations. Je suis partie 12 jours et j’ai passé 3 jours à Hong Kong, pour visiter. Tant qu’à être à l’autre bout du monde... Je n’étais jamais allée en Asie. C’était complètement dépaysant! C’est particulier, la ville de Macao. On était au Centre d’art, dans le secteur que je dirais plus «normal », mais il y a une immense partie qui est comme Las Vegas, fois quatre! C’est l’opulence, il y a quantité de casinos... C’était étrange de se retrouver là. Et à Hong Kong, j’ai visité les marchés et j’ai bien mangé. C’est vraiment gigantesque, il y a huit millions d’habitants sur l’île!
Avec qui as-tu joué dans cette pièce, là-bas?
J’étais avec Christine Beaulieu, Sophie Cadieux, Laurence Dauphinais, Ève Presseault, Johanne Haberlin et Anne Thériault, qui est une danseuse.
C’était la première fois que tu voyageais pour le travail?
Non. Il y a des années, je suis allée en Afrique du Sud pour tourner une publicité pour Canadian Tire avec Martin Laroche. J’ai aussi tourné une pub à Cuba, il y a bien longtemps. À un moment donné, j’ai décidé que j’arrêtais de faire de la pub, sauf si ça m’amenait à voyager, parce que j’adore ça. Comme je n’ai pas eu d’autre offre du genre, ç’a été les dernières publicités que j’ai faites.
Tu as joué le rôle de Cindy dans Léo durant cinq ans. Que conserves-tu de cette aventure?
Ç’a été, sans contredit, une expérience humainement et professionnellement marquante. C’est une des premières fois qu’on m’a donné autant de place, autant d’importance, autant de visibilité. Les gens m’en parlent encore beaucoup. Ça m’a permis de faire mon travail, de pratiquer et de devenir meilleure. C’est comme dans n’importe quoi: si on ne pratique pas, on est moins efficace. Dans ce milieu où tout va vite, il en faut, de l’efficacité! Sauf que c’est dur de performer quand tu n’as pas beaucoup de jours de tournage derrière la cravate. La confiance, la technique, ça s’apprend. Et sur Léo, j’ai tellement appris!
J’imagine que tu as eu aussi beaucoup de plaisir?
Oui, j’ai créé des liens avec les gens avec qui je travaillais. Ça restera toujours un souvenir spécial et cher à mon coeur. On tournait souvent l’été et on savait qu’on allait être heureux à chaque fois. On finissait fatigués, mais contents. Il n’y a pas une seule journée où je n’avais pas envie d’aller travailler, un vrai bonheur. Et on a tellement ri! On ne se prenait pas au sérieux, mais on travaillait sérieusement. En même temps que je tournais Léo, j’étais dans la série Une autre histoire, et j’étais contente que mon autre personnage soit différent. Ça doit être difficile, jouer des rôles qui se ressemblent.
Parallèlement à ton métier, tu es maman de deux enfants...
Oui, j’ai un garçon de 4 ans et demi — ça m’occupe pas mal —, et un autre de 11 ans et demi. On profite du chalet qu’on a acheté dans les Laurentides et j’essaie de bouger le plus possible avec les gars, de marcher, faire du vélo, se baigner... Être à l’extérieur de Montréal nous permet aussi de mieux nous retrouver. J’aimerais prendre du temps pour lire, aller au cinéma, me ressourcer, faire du rattrapage... Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour ça ces dernières années. Je veux aussi profiter des bons moments avec ma mère. Elle a une salle à la maison avec cinq super machines à coudre, et elle fait de la broderie. Je veux aller m’asseoir avec elle pour qu’elle me montre à faire de la broderie et des courtepointes. J’ai beaucoup de désirs créatifs, j’aimerais peut-être faire de la poterie, de la couture, des activités qui me permettraient de créer. Plus jeune, je me disais qu’à l’âge où je suis rendue, j’allais écrire. Mais je ne le fais pas plus maintenant. Il faudrait que je me fasse des listes et que je les inscrive à mon agenda.
Tu ne sais donc pas ce que l’avenir te réserve après tes vacances du mois d’août?
Non. Mais, comme je le disais à des amis, en janvier dernier, je ne savais pas que, trois mois plus tard, j’allais jouer en Chine. J’ai le goût d’aller vers quelque chose de deep. J’ai touché à la comédie et c’est sûr que j’en referais. Mais là, j’aimerais aller dans le gros drame. Ça serait le fun de jouer un personnage assez développé, avec plusieurs facettes. J’aime aussi quand il y a des failles, des craques, quand il y a quelque chose de sombre chez un personnage.
La saison 3 de Portrait-robot sera disponible à raison de deux épisodes par semaine, dès le 15 août, à Club illico. Dumas sera diffusée les lundis 20 h, dès le 9 septembre, à Radio-Canada.