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Culture

Après 10 ans d’absence, Linda Malo vit bien son retour à la télé

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Carolyn Richard

2024-02-25T11:00:00Z
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La comédienne a incarné Jasmine à une époque où on voyait peu de personnes de race noire au petit écran, marquant ainsi l’histoire télévisuelle québécoise. Après 10 ans loin des plateaux de tournage, elle a fait son retour l’an dernier dans Les Perles, a ensuite été initiée à la comédie dans Inspirez expirez et, ces jours-ci, elle joue une mère qui a renié son fils dans Projet Innocence.

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Linda, comment vis-tu ce retour au petit écran?

C’est tellement un grand bonheur! La dernière fois qu’on m’avait vue dans des rôles qui avaient de la substance, c’est dans Les poupées russes en 2002, et ensuite en 2013, dans 30 vies. Je me suis donc retrouvée pendant 10 ans sans jouer.

On t’a connue en 1996 alors que tu jouais le rôle principal dans la série policière Jasmine, réalisée par Jean- Claude Lord. C’était ton premier rôle, et cette série a marqué le Québec. On t’en parle encore? 

Absolument! Le réseau TVA et le réalisateur avaient pris une énorme chance en me confiant ce rôle. Les gens ne me connaissaient pas du tout. Je travaillais comme mannequin à ce moment-là, et c’était la première fois qu’une femme de race noire avait le rôle principal dans une série.

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Je crois même qu’à l’époque, aucun acteur de race noire n’avait interprété un premier rôle dans une série québécoise...

(Elle réfléchit) Je crois que tu as raison. Je me souviens que c’était quelque chose de très gros, à l’époque. Surtout que, en plus, j’incarnais une policière. C’était du jamais vu et c’était risqué. 

Ressentais-tu une pression de vivre quelque chose d’aussi important et significatif?

Oui, la pression était forte! Souvent, on confie les rôles-titres à des acteurs et actrices d’expérience. N’ayant jamais joué avant Jasmine et avec tout ce que cela représentait, la pression que je ressentais était énorme. Mais j’ai suivi des cours, j’ai été coachée, je m’étais bien préparée. En plus, j’étais très ouverte à relever ce grand défi. Dans le fond, j’avais une certaine naïveté, et tant mieux, sinon j’aurais peut-être eu peur. (rires)

C’était intimidant?

Tellement! Jacques Godin jouait mon père, Denis Bernard incarnait mon chum, mon partenaire policier était joué par Julien Poulin, et des comédiennes de talent comme Isabel Richer et Geneviève Brouillette faisaient leurs débuts. Malgré mon manque d’expérience, ils m’ont tous fait me sentir comme si je faisais partie des leurs. Jasmine a été une école extraordinaire qui a démarré ma carrière en grand. Encore aujourd’hui, je suis reconnaissante d’avoir eu la chance de faire ça. 

Par la suite, tu as joué entre autres dans Virginie, Diva, Les poupées russes, 30 vies... Tu as donc travaillé comme comédienne pendant plusieurs années?

Oui, j’ai eu 15 belles années à jouer et à animer dans de beaux projets après Jasmine. Ma feuille de route était très belle et j’ai toujours regardé ça comme un beau cadeau de la vie. En toute humilité, j’ai quand même été très présente à la télé pendant cette période. Je dois dire que, dans la vie, je suis cette personne qui voit toujours le verre à moitié plein. Je suis faite comme ça, alors je n’ai jamais ressenti d’amertume durant ces années où on ne me voyait plus à la télévision.

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Justement, après 30 vies, il y a eu une pause de plusieurs années durant laquelle on ne te voyait plus. C’était ton choix?

Non, pas du tout! La vérité c’est qu’à l’époque, je venais de me séparer et ma priorité était mon fils, Édouard. Rien n’était plus important que lui et je devais m’assurer qu’il ait un toit au-dessus de sa tête et du beurre sur son pain. Quand le téléphone a cessé de sonner, la seule chose que je pouvais faire, c’était d’accepter la situation afin d’être en contrôle sur la façon de me revirer de bord. Comme j’avais moins d’offres professionnelles, j’ai décidé de me lancer dans la production de vidéos corporatives et j’ai bien gagné ma vie, surtout avec l’arrivée des réseaux sociaux. Le timing était très bon.

Tu restais dans un univers parallèle à la télé.

Oui, car j’avais besoin de rester dans la créativité, alors je suis passée derrière la caméra. Mais, surtout, je contrôlais mon horaire, car dans l’éventualité où un beau rôle s’offrirait à moi, je pouvais accepter et ajuster mon emploi du temps en conséquence. Durant toutes ces années, jouer un personnage demeurait un désir profond en moi. Comédienne un jour, comédienne toujours! (rires)

Est-ce que ton fils a cette fibre artistique, lui aussi?

Tout à fait. Edouard a maintenant 23 ans et sa passion, c’est la musique. Il est auteur-compositeur et interprète. D’ailleurs, en avril dernier, Le Journal de Montréal a publié les liens pour les chansons favorites d’avril, et Édouard, avec son titre Loin – qu’il chante avec son grand-père, Yves Corbeil – en faisait partie. Je ne suis peut-être pas objective, mais il a beaucoup de talent...

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Dis-moi, comment le rôle d’Esther Jean dans Les Perles est-il arrivé dans ta vie?

C’est Édith Côté-Demers, une agente de casting, qui a pensé à moi. Elle m’a appelée pour me demander: «Linda, est-ce que ça te tente encore de jouer?» J’ai évidemment répondu avec un gros «oui» lorsqu’elle m’a parlé du projet! J’ai donc passé des auditions et j’ai décroché le rôle. Édith a vraiment été l’élément déclencheur de mon retour à la télé et des autres projets qui se sont enchaînés.

Aujourd’hui, tu vis une espèce de renaissance télévisuelle à travers de superbes projets. Avec les années, es-tu devenue plus sélective sur ce que tu veux jouer?

Avant de revenir dans Les Perles, je savais une chose: c’était très important pour moi de revenir à l’écran dans le bon projet, dans le but de pouvoir aller plus loin dans mon jeu. Ç’a été un sacrifice de ne pas jouer durant toutes ces années, alors maintenant, si j’ai la chance et l’opportunité de replonger dans ce beau métier, j’ai envie de grandir à travers les personnages que je vais incarner.

Justement, avec ton personnage de Sahara dans Inspirez expirez, tu as exploré la comédie. C’était nouveau pour toi?

Oui, jouer la comédie, c’était une première dans ma carrière. J’ai eu tellement de plaisir sur ce plateau! J’étais entourée de Sonia Cordeau, qui a écrit la série, Virginie Fortin, Katherine Levac, Édith Cochrane, Marc Labrèche, Steve Laplante, et j’en passe. J’ai tripé! C’est le réalisateur, Jean- François Chagnon, qui a accepté de me voir en audition pour savoir ce que j’allais proposer comme personnage et, heureusement pour moi, ça lui a plu. Cela dit, dans la vie de tous les jours, mes proches te diraient que c’est moi qui fais rire dans la famille, j’ai vraiment un petit côté clown!

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Chose certaine, tu perçois maintenant ton métier avec sagesse.

Ça, c’est la sagesse de la cinquantaine. (rires) Avec le recul par rapport au métier, j’en ai une toute nouvelle perception. J’ai pris un recul bénéfique sur mon métier d’actrice, parce que j’ai été en mesure de m’accomplir dans mon rôle de mère, évidemment, mais aussi dans ma compagnie de production. Dans le fond, ce que je trouve beau dans la vie, c’est que dans le fait de vieillir, il y a l’idée de la roue qui tourne. Aujourd’hui, mon métier d’actrice et cette industrie que j’aime tant me demandent même de jouer un rôle que je joue déjà auprès de mon fils, car j’incarne la mère d’ados ou de jeunes adultes. Merci, la vie!

Projet Innocence, mardi 20 h, à Noovo. La série Les Perles est disponible sur Club illico. Inspirez expirez est présentée sur Crave. Pour écouter la chanson Loin, d’Edouard avec Yves Corbeil, on visite Edouard sur Spotify.

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