Alouettes: un retour à la normale qui fait du bien
Marc-Antoine Malo
En 2021, avec la pandémie de COVID-19, les équipes de la Ligue canadienne de football (LCF) ont été précipitées en saison régulière après une année complète d’absence.
Pour la première fois en trois ans, les Alouettes de Montréal auront l’occasion de préparer leur nid normalement.
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Le directeur général Danny Maciocia et l’entraîneur-chef Khari Jones sont fiers du groupe qu’ils ont sous la main. Avec le camp d’entraînement, qui se tiendra du 15 mai au 2 juin au Stade Diablos de Trois-Rivières, et les matchs préparatoires, ils auront plus de temps pour analyser leurs athlètes.
«Nous serons en mesure de convenablement les évaluer et de savoir exactement ce que nous avons ou n’avons pas. C’est une première pour nous et ce sera rafraîchissant», a expliqué Jones en conférence de presse, vendredi.
Cet entretien avec les médias avait pour but de mettre la table au début des activités dans la LCF. Les deux têtes dirigeantes des Alouettes se comprendront elles-mêmes un peu mieux, après une saison complète.
«Avec la pandémie, c’est la première fois que nous travaillions ensemble, a rappelé Maciocia. Je connaissais Khari comme joueur et comme entraîneur, mais c’est en travaillant que nous avons vraiment appris à nous connaître. Nous avons une meilleure compréhension des choses.»
L’organisation montréalaise n’a pas à rougir de sa performance de 2021, ayant dû composer avec la blessure du quart-arrière Vernon Adams fils et d’autres nids-de-poule au travers de la route. Elle a terminé au troisième rang de la section Est l’an dernier avec une fiche de 7-7 avant d’être écartée au premier tour des éliminatoires par les Tiger-Cats de Hamilton.
Un statu quo qui plaît
Jones a déjà apporté quelques ajustements payants la saison dernière, notamment au niveau de la ligne défensive. L’instructeur a rappelé que ses hommes avaient fait passer leur total de sacs du quart de 27 à 49 entre 2019 et 2021.
Peu de changements ont été faits à la formation, puisque Maciocia et lui aiment ce qu’ils ont sous la main. Le repêchage, qui se tiendra mardi, leur permettra d’ajouter quelques pièces au casse-tête.
«J’ai confiance avec les gars qui reviennent à l’attaque, les changements défensifs que nous avons faits et le personnel d’entraîneurs. Je n’aime pas beaucoup les prédictions, je préfère les résultats. Ainsi, nous jouerons et nous verrons ce qui se passera», a fait savoir Jones, qui est heureux de la courbe d’apprentissage de ses joueurs.
«Nous n’avons aucune crainte par rapport à notre dernier rideau défensif. Nous avons de jeunes joueurs dynamiques qui sauront se démarquer, jouer sur toute la longueur. Donc, c’est excitant. À l’attaque, c’est presque le statu quo. La plupart de nos meilleurs joueurs sont de retour et nous avons de la profondeur chez les quarts-arrière», a analysé à son tour Maciocia.
Adams fils, qui devrait être en mesure de prendre part au camp après s’être remis de sa blessure à l’épaule, et le vétéran Trevor Harris seront les pivots de confiance des Alouettes en 2022.
C’est dans moins d’un mois, le 28 mai, que les «Als» retrouveront le terrain en match préparatoire. Pour l’occasion, ils visiteront les Tiger-Cats.
Le talent local, une priorité
Le repêchage de la Ligue canadienne de football arrive à grands pas et on peut s’attendre une fois de plus à ce que les Alouettes de Montréal pigent dans la filière québécoise.
«Nous choisissons d’y aller local parce que nous savons que nous avons de sacrés bons joueurs de football ici», a affirmé le directeur général Danny Maciocia, vendredi, en conférence de presse.
L’ancien entraîneur-chef des Carabins de l’Université de Montréal a appuyé sa déclaration par une statistique assez évocatrice. Depuis 2010, une seule Coupe Vanier a eu lieu sans une équipe du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). C’était l’an dernier, quand les universités Western et Saskatchewan se sont affrontées en finale.
Maciocia a une relation privilégiée avec les formations du Québec, puisqu’il a entraîné ou joué contre la plupart des joueurs de la Belle Province à travers les années. L’homme de 54 ans a quitté les Carabins en 2020. Il a croisé bien des athlètes qui ont entendu ou qui entendront leur nom au repêchage du circuit Ambrosie.
«J’ai probablement été dans leur salon ou dans leur cuisine. J’ai probablement parlé à leur mère ou leur père. Nous connaissons leur situation mieux que la plupart à travers le pays. C’est un immense avantage d’avoir pu les recruter et de les avoir vu jouer», a expliqué Maciocia.
«Nous achetons local»
Les Alouettes parleront au quatrième rang, mardi. Ils détiennent également des choix lors de chacune des sept rondes suivantes.
Le joueur de ligne offensive Cyrille Hogan-Saindon (Rouge et Or de l’Université Laval) et celui de la ligne défensive Joshua Archibald (Redbirds de l’Université McGill) sont les meilleurs espoirs provenant du RSEQ.
Parmi les joueurs québécois les plus en vue pour ce repêchage, et qui pourraient partir plus tôt, Enock Makonzo (secondeur défensif) et Samuel Emilus (receveur de passes) proviennent des collèges américains.
«Notre mantra, c’est de toujours repêcher le meilleur joueur. À talent égal, nous allons toujours choisir le joueur local, a assuré Maciocia. Nous achetons local. Nous avons énormément de talent ici. De plus en plus de jeunes gagnent des bourses au sud de la frontière. Il y a une tendance depuis deux ou trois ans : plus de jeunes quittent l’école secondaire pour aller dans les écoles préparatoires [aux États-Unis].»
Porter le chandail des Alouettes est un privilège pour les Québécois, a ajouté le DG. Tous ont grandi en voyant Anthony Calvillo faire des merveilles avec les Moineaux, ce qui les rend fiers.
L’an dernier, les Alouettes avaient notamment jeté leur dévolu sur le produit des Carabins Pier-Olivier Lestage avec le 10e tour de parole. Son coéquipier Ethan Makonzo et le botteur du Rouge et Or David Côté étaient aussi demeurés au Québec.
-En plus du repêchage national, Montréal aura le premier choix de l’encan international, le même jour.