Alain Zouvi n’a plus envie de jouer
Sabin Desmeules
Avec le printemps semblent arriver des désirs de changement pour Alain Zouvi. Il laissait savoir récemment à ses abonnés TikTok qu’ils ne le reverraient plus jouer à l’écran. Pire, il vient de quitter la populaire plateforme!
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Alain Zouvi, qui avait délaissé le jeu sur scène il y a huit ans, nous apprenait il y a peu de temps, dans une vidéo TikTok, qu’il n’avait désormais plus l’envie de camper des rôles à l’écran. «J’étais très heureux de faire du cinéma et de continuer à faire de la télévision. Mais arrivé sur les plateaux, je ne me sentais plus à ma place, plus au bon endroit. Donc, il y a deux ou trois ans, j’ai arrêté de jouer pour la télévision et le cinéma, explique-t-il. J’aime tellement ce métier que je ne pouvais pas rester dans une facette de ce travail dans laquelle je n’étais plus à l’aise. Ce n’est pas juste pour les camarades ni pour le public.»
Il n’y a pas que ces dernières années que son désir de jouer a diminué. Alain a déjà confié publiquement qu’il avait compris, avec le temps, que c’était un peu pour ses parents, les défunts comédiens Jacques Zouvi et Amulette Garneau, qu’il était devenu acteur. Au décès de chacun, en 1989 et en 2008, il a réalisé que l’envie du jeu l’avait quitté. «Ce n’est pas quelque chose qui se passe consciemment, de manière très claire. On le découvre avec le recul, avec les années... Pour moi, il y a beaucoup du métier d’acteur qui venait de ce désir de faire comme mon père et ma mère. Puis, à leur décès, je me suis demandé: “Comment ça se fait que je n’ai plus envie de jouer?” J’ai fouillé à l’intérieur de moi et j’ai réalisé que, oui, je le faisais beaucoup pour mes parents.»
Comblé par autre chose
L’artiste a, aujourd’hui, autre chose que le jeu pour le combler. Il prête sa voix à des oeuvres cinématographiques et télévisuelles en faisant du doublage et de la surimpression vocale. «Je suis un passionné des voix!» Et il rappelle qu’il demeure très présent au théâtre grâce à la mise en scène. «Ça, je le fais pour moi, parce que j’aime ça! Je ne pourrais pas quitter le théâtre, c’est ma maison mère. C’est pour ça que j’ai fait mes études dans ce domaine.» Dès qu’il en a eu l’occasion, en 2009, au Théâtre du Vieux- Terrebonne, il a plongé dans cet aspect du métier qui se pratique dans l’ombre. «Faire de la mise en scène, pour moi, c’est de vouloir rendre les gens heureux. C’est ça, mon grand bonheur!»
Une pause de TikTok
Alain vient de mettre sur pause ses interactions sur TikTok, une plateforme où il s’adressait quasi quotidiennement à ses milliers d’abonnés. Se serait-il fait une blonde qui désire le garder pour elle seule? «Eh non, ce n’est pas ça!» Avant de quitter la plateforme, il a fait part de sa désillusion face à une montée du mensonge et des propos haineux sur la place publique. «C’est une période difficile. Les gens sont plus en colère, malheureux, intolérants, déplore-t-il. J’ai envie de vivre de la paix, de l’amour, de la détente. Je veux être calme. Je veux prendre le temps de vivre chaque seconde. Il m’en reste beaucoup moins en avant qu’en arrière.»
Fier père et grand-père
Il est aujourd’hui un fier grand-papa. Son fils, l’acteur Frédéric Millaire Zouvi, et l’amoureuse de celui-ci, la comédienne Stéphanie Germain, sont devenus parents du petit Hector, né en novembre 2022. La naissance de son petit-fils l’a incité à se garder en forme en marchant tous les jours. «Je ne me lance pas dans un gros entraînement, mais j’ai envie d’être là pour mon petit-fils, le plus longtemps possible et en forme.»
Son fils aîné, Frédéric, issu de sa relation avec Anne Millaire, est acteur comme Alain l’a longtemps été. «Il est allé vers le jeu, et je suis très, très fier de lui!» Son autre fils, Colin Gagné-Zouvi, né de son union avec Valérie Gagné, est auteur. «Il écrit. Ce n’est pas facile de publier des livres de poésie, mais il en a sorti deux, et j’en suis extrêmement fier!» Enfin, sa fille, Juliette Gagné-Zouvi (elle aussi le fruit de son amour pour Valérie Gagné), s’intéresse également aux arts. «Elle est à l’université. Elle fait des études poussées en littérature. Je suis aussi extrêmement fier d’elle!» Ils ont tous la fibre artistique de leur papa. «Mes trois enfants m’ont vu jouer, m’ont vu travailler mes textes, sont venus voir mes spectacles... C’est une chose dans laquelle ils ont baigné pendant longtemps. Par contre, je les ai toujours laissés bien libres de faire ce qu’ils voulaient.»
Alain Zouvi est derrière l’adaptation et la mise en scène de la pièce Le placard, en tournée à travers le Québec. Il signera aussi la mise en scène de l’opéra bouffe La vie parisienne, de Jacques Offenbach, qui sera présenté à la Maison des Arts de Laval à l’automne.
