Manque d’indépendance de la Santé publique: QS critique la gestion de la pandémie

Le politique s’est ingéré dans la gestion de la pandémie, estime le candidat de Québec solidaire Yv Bonnier-Viger, jusqu’à récemment directeur de santé publique régional pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine.  

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M. Bonnier-Viger et le porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, ont critiqué lundi la gestion de la pandémie, se questionnant sur l’indépendance du directeur de Santé publique nationale, Dr Horacio Arruda, par rapport au premier ministre François Legault. 

« La gestion nationale a été, comme tout le monde l’a vu, de temps en temps un petit peu difficile. Les gestions régionales ont été généralement beaucoup plus simples », a confié M. Bonnier-Viger, qui a vécu de l’intérieur la pandémie de la COVID-19. 

M. Nadeau-Dubois et lui promettent de créer une direction de la Santé publique indépendante, si QS devait l’emporter le 3 octobre prochain. Son directeur serait nommé aux deux tiers de l’Assemblée nationale. 

Le porte-parole de QS affirme d’ailleurs que « la perception d’un manque d’indépendance, d’un manque de distance entre le pouvoir politique et la Santé publique, elle est généralisée, au Québec ». 

Exemples

Yv Bonnier-Viger donne l’exemple de la vaccination obligatoire pour les employés du réseau de la santé, d’abord imposée, puis éventuellement retirée par le gouvernement Legault. « Nous avons l’expérience, une expérience basée sur plusieurs années de bonnes pratiques, que la persuasion, la discussion avec la population donne de meilleurs résultats en termes de vaccination. [...] Donc, la décision qui a été annoncée et qui a été rétractée par la suite, du gouvernement, ne venait pas de la Santé publique, était à l’encontre des valeurs profondes et de la façon de faire, de ce qu’on connaît de la Santé publique », dit-il. 

À ses côtés, Gabriel Nadeau-Dubois a renchéri en rappelant l’imposition de deux couvre-feux. « Ça n’a jamais été vraiment clair, sur quelles preuves scientifiques le gouvernement Legault se basait pour promulguer d’abord une fois, puis ensuite une deuxième fois, un couvre-feu, dit-il. La plupart des Québécois et des Québécoises se demandent toujours quels étaient les bases scientifiques de cette décision-là. » 

Une Santé publique indépendante, fait-il valoir, ferait connaître ses recommandations de façon transparente et indépendante. 

QS propose un « triage » via Info-Santé

Les deux hommes étaient réunis en compagnie d’autres candidats du domaine de la santé pour annoncer les solutions du parti en matière d’accès à la première ligne. 

Sans surprise, QS promet à nouveau de placer les CLSC au cœur de la première ligne, un engagement déjà annoncé lors des campagnes électorales précédentes. Le parti promet un « réseau de CLSC ouverts 24h sur 24, sept jours sur sept, accessible sur tout le territoire », tel que prévu dans la plateforme adoptée par ses militants en novembre dernier. 

Mais QS s’engage également de bonifier la ligne 811 afin d’en faire un service de triage à la maison. L’infirmière-répondante aurait la capacité non seulement d’orienter le patient vers le professionnel pertinent, mais aurait également accès à son dossier de santé, en plus de pouvoir réserver un rendez-vous directement au téléphone. 

La solution proposée ressemble en partie au Guichet d’accès à la première ligne (GAP) présentement déployé par le gouvernement Legault. 

Mais Gabriel Nadeau-Dubois affirme que le GAP est une simple « patch ». « Le guichet d’accès à la première ligne oublie les gens qui ont un médecin de famille », souligne-t-il en rappelant qu’il s’adresse uniquement aux patients-orphelins. 

Même les patients qui ont un médecin de famille peuvent avoir besoin d’un rendez-vous rapide, ce qui n’est pas toujours le cas. « Et en moment où est-ce que c’est gens-là se ramassent? Trop souvent, à l’urgence », plaide-t-il. 

Québec solidaire promet aussi de « décloisonner » les professions, afin de mettre fin à l’approche « tout-aux-médecins ».  

La formation prévoit un investissement annuel de 500 M$ pour mettre en place ces mesures, ce qui devrait permettre l’embauche de 5 000 professionnels de la santé, notamment grâce au retour de ceux qui ont déjà quitté le réseau.  

Québec solidaire a également déjà promis de mettre fin au temps supplémentaire obligatoire, d’abolir les agences de placement en santé et de permettre l’autogestion des horaires.