À Odessa, «les gens s’attendent au pire»
TVA Nouvelles
Alors que de nombreuses villes ukrainiennes subissent les tirs et les bombardements de l’armée russe, à Odessa, la population vit dans un climat d’anxiété très élevée.
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«La ville n’est pas encore en état de siège, mais on s’attend à ce que ça soit le cas dans les jours qui viennent», a affirmé le journaliste indépendant Alexis Gilli, en entrevue à LCN.
Si les nuages et la neige ont ralenti la progression des avions, bateaux et chars russes, la météo plus clémente des derniers jours ramène la crainte d’un bombardement à Odessa.
Samedi matin, les résidents de la ville du sud-ouest de l’Ukraine ont d’ailleurs dû endurer le long cri des sirènes d'avertissement anti-bombardement.
«Pendant 1h40, près de deux heures, les sirènes ont retenti dans la ville pour prévenir les habitants d’une potentielle explosion», raconte M. Gilli.
Si quelques chanceux peuvent se réfugier dans les rares bunkers d’Odessa, la majorité des citoyens n’ont pas de réel abri pour se cacher si des missiles devaient s’abattre sur la ville.
«On voit les civils qui courent dans tous les sens. Des fois, ils se réfugient dans leur voiture ou dans un magasin qui ne constitue pas un abri antimissile fiable, mais ici c’est la seule forme de protection dont ils disposent», mentionne le journaliste indépendant.
Pendant ce temps, de nombreux Ukrainiens, principalement des femmes et des enfants, arrivent à Odessa après avoir fui l'est du pays.
Ils arrivent dans une ville où la vie semble presque normale, affirme Alexis Gilli, mais où l'eau n'est plus potable depuis le début de l'invasion russe. Les supermarchés d'Odessa sont encore approvisionnés, mais la ville demeure barricadée et les points de contrôle y sont très nombreux. La population demeure donc sur le qui-vive, précise le journaliste.
D'ailleurs, plusieurs Ukrainiens qui ont fui l'est du pays ont opté pour d'autres villes, craignant qu'Odessa soit l'une des prochaines municipalités attaquées par les Russes.
«Les gens ont peur»
C’est donc un sentiment d’angoisse généralisée qui règne dans la ville, soutient Alexis Gilli.
«Nous ne savons pas si la ville d’Odessa (...) va être assiégée et attaquée. Jusqu’où le Kremlin souhaite aller dans cette guerre qui semble être un conflit qui commence à s’enliser?», clame-t-il.
Des renforts militaires commencent à arriver à Odessa, mentionne le journaliste, signe que la ville se prépare à l’arrivée des forces russes.
«Les gens s’attendent au pire et se préparent de la meilleure des manières», résume M. Gilli.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.