À l’approche de ses 75 ans, Claudette Dion a besoin d’être active
Daniel Daignault
Sa célèbre sœur Céline étant au repos forcé, Claudette Dion est donc la seule membre du célèbre clan à poursuivre sa carrière professionnelle à titre de chanteuse. «Rendre les gens heureux et les entendre chanter, ça me rend heureuse. J’ai envie de nourrir le bonheur», lance Claudette, en grande forme à l’approche de son 75e anniversaire.
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Claudette, tu es toujours aussi active. L'âge n'a donc pas d'emprise sur toi?
(Rires) J'ai un peu de mal à m'arrêter à ça, parce que je ne le sens si dans ma tête ni dans mon corps. Quand tu es encore sur scène et que les gens sont au rendez-vous... J’ai fini mes spectacles avec Richard Abel pour 2023, et le printemps prochain, je serai encore sur scène parce que les gens réclament des trucs. Je suis gâtée! Et chanter, ce n’est pas travailler pour moi. Lorsqu’on fait ce qu’on aime et que la passion nous habite, ce n’est pas dur de trouver des outils. Jusqu’à Noël, je participe à Noël une tradition en chanson. C’est bon, et chic aussi. Je suis entourée de Paul Daraîche, Suzie Villeneuve, Marie Denise Pelletier et Marie Carmen. Joël Legendre, qui a fait la mise en scène, chante égale- ment dans le spectacle. On fait une grosse tournée, jusqu’au 23 décembre.
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Donc, tu es gâtée et occupée!
Oui! De plus, je suis la directrice et la porte-parole de La Maison Adhémar-Dion, qui offre des services de soins palliatifs. C’est du travail sept jours par semaine. Une chance que les spectacles ont lieu les week-ends et les soirs!
Et tu travailles évidemment à la Fondation Maman Dion, où vous avez dû redoubler d’efforts ces dernières années.
Oui. La pandémie a occasionné un ralentissement de nos activités. La majorité des gens autour de moi me disaient qu’il n’était plus possible de faire des rassemblements ou des événements. Je leur ai dit: «Êtes-vous en train de me dire qu’on va laisser tomber les enfants?» Je capotais. Il fallait trouver quelque chose. Alors, on a choisi de poster des cartes-cadeaux. On était 200 bénévoles: on a rempli des sacs d’école et on y a mis un certificat-cadeau pour l’Aubainerie ou pour l’achat de lunettes, et on a fait livrer ça à travers le Québec. C’est 11 000 $ de frais de livraison que Hamster nous a proposés; ç’a été livré partout, à la grandeur du Québec. Des cartes-cadeaux, c'est pratique. Et les gens peuvent faire leurs achats en ligne s'ils n'ont pas de voiture.
Parle-moi du livre de souvenirs qui est en vente pour le bénéfice de la Fondation...
L’album L’école de ma vie est en vente depuis le début de novembre dans les pharmacies Jean Coutu. C’est un livre qui permet de laisser des traces de notre vie, dans lequel on peut écrire nos recettes, nos loisirs, toutes sortes de souvenirs pour nos enfants et nos petits-enfants. On peut y mettre des photos. Tous les profits des ventes seront remis à la Fondation Maman Dion.
Est-ce que tes deux garçons et tes deux filles suivent ta carrière et vont t’entendre chanter?
Oui. Au Casino et dans des festivals, ils viennent avec les petits-enfants; j’en ai 13! Le bébé s’appelle Romy, elle a quatre ans, et le plus vieux a 20 ans. Mes enfants sont faciles à aimer, ils sont travaillants et ils ont de belles vies. Je pense que maman et papa seraient fiers d’eux. Ils ont eu de beaux modèles dans la vie, et moi aussi, j’essaie de rester forte.
Te disent-ils parfois qu’il serait peut-être temps de mettre la pédale douce?
Ils me disent: «T’arrêtes pas, maman?» Et je leur réponds que non, parce que ça me fait grandir en dedans et que j’ai encore du plaisir. Ça me garde en vie. Les enfants sont élevés et les plus petits sont à l’école... Qu’est-ce que je ferais? J’ai besoin d’être active et nourrie dans la vie. Et je veux être utile.
Dirais-tu qu’aujourd’hui tu as plus de plaisir à chanter qu’il y a 10 ou 15 ans?
À l’âge que j’ai, je ne me sens en compétition avec personne! (rires) Les chansons que je choisis d’interpréter, c’est parce que je les aime; ce n’est pas un producteur qui me dit ce que je dois faire. J’ai encore du plaisir à chanter et à être sur scène, et j’ai hâte d’entendre les gens. Je sais qu’à un moment donné, le party va pogner et que tout le monde va chanter.
C’est fou quand on réalise que tu es la seule Dion qui chante, étant donné que Céline est au repos forcé...
Il y en a qui ont perdu espoir parce que c’est une maladie qui n’est pas connue. Si tu savais le nombre d’appels qu’on reçoit à la Fondation pour avoir des nouvelles de Céline! Les gens nous disent qu’ils l’aiment et qu’ils prient pour elle. Elle reçoit tellement de messages, de cadeaux, des crucifix bénis. Elle travaille fort, mais elle n’a pas le contrôle de ses muscles. Ce qui me fait de la peine, c’est qu’elle a toujours été disciplinée. Elle a toujours travaillé fort. Maman lui a toujours dit: «Tu vas faire ça bien, tu vas faire ça comme il faut.» C’est sûr que, dans nos rêves à nous et dans les siens, l’idée est de revenir sur scène. Dans quel état? Je ne le sais pas. Les cordes vocales sont des muscles, et le cœur aussi est un muscle. C’est ça qui vient me chercher. Comme c’est un cas sur des millions, les scientifiques n’ont pas fait tant de recherche que ça, parce que ça ne touchait pas tant de monde que ça.
Et Noël cette année, comment ça va se passer dans ta famille?
On loue un chalet qui peut recevoir une vingtaine de personnes. Mes quatre enfants et moi, on apporte un plat cuisiné, et tout le monde va jouer dehors. On fait des bonhommes de neige, on joue au hockey, on mange. Ça se passe comme ça pendant une semaine. La vie va trop vite! Mais là, c’est le fun parce qu’on en profite tous ensemble. Pendant cette semaine-là, tout le monde s’arrête: les papas et les mamans ne travaillent pas, on se met de la musique et on passe du bon temps ensemble.
Noël, une tradition en chanson est en tournée jusqu’au 23 décembre.
Pour toutes les dates.
On s’informe sur les spectacles avec Richard Abel.
On peut faire un don à la Fondation Maman Dion.