Publicité
L'article provient de 24 heures
Environnement

425 «bombes carbone» prêtes à anéantir la lutte contre les changements climatiques

AFP
Partager
Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

2022-05-19T19:18:34Z
Partager

Le Canada compte 12 des 425 plus grands projets d’extraction de combustibles fossiles de la planète, qui ont, à eux seuls, le potentiel de faire échouer tous les efforts de lutte contre les changements climatiques.

• À lire aussi: Des marqueurs clés du changement climatique ont battu de nouveaux records en 2021, selon l’ONU

Pour la première fois, des chercheurs ont fait une liste des 425 projets d’extraction de charbon, de pétrole ou de gaz dont les émissions de CO2, cumulées, feraient exploser le budget carbone mondial. 

Ils détermineront en grande partie l’avenir de la planète, prévient l’étude publiée dans la revue Energy Policy, et pourraient émettre des milliards et des milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES) pendant leur durée d’exploitation. 

• À lire aussi: La pollution tue prématurément 9 millions de personnes dans le monde chaque année

Pour recevoir le titre peu glorieux de «bombe carbone», chacun de ces projets doit émettre plus d’un milliard de tonnes de CO2 au cours de son exploitation. 

Dans près de 40% d’entre eux, les travaux d'extraction n'ont pas encore commencé. Mais, si tous ces projets étaient exploités à terme, les pays signataires de l’Accord de Paris de 2015 ne pourraient respecter les cibles prévues. 

Publicité

Impossible, donc, d’espérer maintenir le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. 

Le Canada en mauvaise posture  

Les trois quarts de ces projets sont regroupés dans une dizaine de pays, et la vaste majorité se trouve en Chine. 

Mais le Canada n’est pas en reste. 

• À lire aussi: Bay du Nord: poursuite contre le gouvernement fédéral

Des 12 bombes climatiques réparties au pays, le projet pétrolier et gazier Montney Play, en Colombie-Britannique, se range au sixième rang des 425 projets les plus polluants au monde, avec 13,7 milliards de tonnes de GES. 

En deuxième place au Canada: la mine de charbon de Murray River, également en Colombie-Britannique, avec 8,5 milliards de GES. 

Désamorcer les bombes climatiques  

«Notre dépendance aux énergies fossiles est en train de nous tuer», avertissait le 1er avril dernier le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, en soulignant que la production de charbon, de pétrole et de gaz au cours de la prochaine décennie devrait être réduite de plus de moitié pour garder une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C. 

AFP
AFP

Les auteurs de l’étude appellent donc à «désamorcer» toutes les nouvelles bombes climatiques dont l’exploitation n’a pas encore commencé. 

Grâce à un moratoire sur ces nouveaux projets, il serait possible d’éviter près d’un tiers de leurs émissions potentielles, qui équivalent à 419 milliards de tonnes de CO2

Publicité
Publicité

Sur le même sujet