Hausse des prix à l'épicerie: l’autonomie alimentaire, la solution?
TVA Nouvelles
Alors que l'indice général des prix à la consommation a augmenté de 6,8 % de novembre 2021 à novembre 2022, le coût des aliments à l’épicerie a bondi de 11,4 %.
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«Ce qui a contribué à la hausse des prix, ce sont des facteurs qui dépassent nos frontières : les chaines d’approvisionnement, l’Ukraine et les changements climatiques», a expliqué le directeur du Laboratoire de science analytique en agroalimentaire de l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois.
Des étudiants en agronomie de l’Université Laval, qui participent au Salon de la Semaine de l'agriculture, de l'alimentation et de la consommation, qui se tient jusqu'au 15 janvier au Centre de foires d'ExpoCité, à Québec, y voient un signe de l’importance de développer notre autosuffisance en matière d'alimentation.
«C’est possible, on a les superficies pour. On a le climat pour. Si par exemple on regarde au temps de la Nouvelle-France, le blé était la principale culture et on était autosuffisant en blé», a mentionné Jordan Roberge.
«Il y a un potentiel, on a les moyens. On produit seulement 50 % de la demande, alors il y aurait un autre 50 % qu’on pourrait combler», a souligné Juliette Boutet-L'Italien.
Le gouvernement du Québec s’est doté d’une politique d’autonomie alimentaire en 2020 et a mis en place une série de mesures afin de soutenir l’achat local et d’accroître la production et la productivité du secteur bioalimentaire.
Le Québec est déjà autosuffisant en matière de production d’œufs et de produits laitiers, notamment.
«...dans le maraîcher il y a déjà un mouvement vers l’autonomie alimentaire sur douze mois pour certains produits, les fraises du Québec est un exemple, on voit qu’on produit beaucoup plus de fraises à l’année longue», a souligné M. Charlebois.
Les fruits et légumes ont représenté 21% des importations totales d’aliments en 2021 au Québec. Même si plus d’efforts devront être faits dans les prochaines années, selon le professeur, il serait utopique de croire à l’autosuffisance complète.
«On ne peut pas produire tout, c’est impossible compte tenu de notre climat [...] On va devoir être honnêtes avec nous-mêmes, on ne peut pas tout produire. On achète du cacao d’ailleurs, du café d’ailleurs, des oranges d’ailleurs. On peut toujours produire tout ça, mais ça coûterait plus cher.»
Il serait préférable de viser un équilibre entre la production locale, l’importation et l’exportation.
«Si on rapatrie l’ensemble de notre production et on mise sur une souveraineté alimentaire totale, probablement que le panier d’épicerie serait 20, 30 ou 40 % plus cher», conclut M. Charlebois.
-Avec les informations d'Élie Duquet, TVA Nouvelles
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