Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

«Jusqu’à 10 hommes dans la chambre»: la Couronne présente sa version au procès des cinq anciens joueurs d’Équipe Canada junior

Alex Formenton, Cal Foote, Carter Hart, Dillon Dubé et Michael McLeod.
Alex Formenton, Cal Foote, Carter Hart, Dillon Dubé et Michael McLeod. Photomontage
Partager
Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

23 avril à 14h46
Partager

Il y aurait eu, à un moment, jusqu’à 10 hommes dans la chambre d’hôtel où se serait déroulé le viol collectif pour lequel cinq anciens joueurs d’Équipe Canada junior subissent leur procès à London, en Ontario, a allégué la Couronne mercredi.

• À lire aussi: Procès des cinq anciens membres d’Équipe Canada junior: des joueurs de la LNH actuellement en séries éliminatoires pourraient devoir témoigner

Dans sa déclaration d’ouverture, la procureure adjointe de la Couronne, Heather Donkers, a présenté une partie des faits allégués qui risquent d’être entendus dans les deux prochains mois, et pour lesquels Michael McLeod, Carter Hart, Cal Foote, Alex Formenton ainsi que Dillon Dubé sont accusés d’agression sexuelle.

McLeod fait aussi face à un chef d’accusation supplémentaire de participation à l’infraction d’agression sexuelle. Il aurait «encouragé ses coéquipiers» à avoir des rapports sexuels avec la plaignante sans son consentement, rapporte la CBC, qui couvre le procès au palais de justice de London.

Rappelons que tous ont plaidé non coupable mardi.

Ce procès «est au sujet du consentement, a déclaré Me Donkers. Et de façon tout aussi importante, à propos de ce qui n’a pas été consenti.»

Un message texte déposé en preuve

Selon la Couronne, McLeod et la présumée victime se seraient rencontrés au bar Jack’s de London, le soir du 18 juin 2018.

Publicité

Des membres d’Équipe Canada junior s’y étaient réunis après un gala qui célébrait leur médaille d’or remportée au Championnat du monde, quelques mois plus tôt.

McLeod et la plaignante, dont l’identité est protégée par la cour, mais nommée «E.M.» dans les documents, se seraient ensuite retrouvés dans une chambre de l’hôtel Delta afin d’avoir un rapport sexuel auquel la femme aurait consenti.

D’après la Couronne, la femme expliquera, pendant le procès, qu’après cette relation sexuelle, McLeod aurait envoyé un message texte à des coéquipiers.

Les membres du jury – 11 femmes et trois hommes – verront un message envoyé dans une discussion de groupe, qui disait: «Who wants to be in a 3-way quick. 209 -mikey.» [«Qui veut se retrouver dans un trip à 3 rapidement. 209-Mikey.»]

Elle «ne savait pas comment réagir»

La procureure adjointe de la Couronne a dit qu’à ce moment, la victime présumée, qui se trouvait nue sous les draps, s’était sentie «saoule, surprise de ce qui arrivait et ne savait pas comment réagir».

Toujours selon la Couronne, citée par la CBC, E.M. aurait fait ce qui était attendu d’elle parce qu’«elle était saoule, inconfortable et qu’elle ne savait pas ce qui se serait produit si elle avait fait autre chose».

La plaignante aurait pris huit verres au bar Jack’s avec des amis, plus tôt dans la soirée. Des vidéos déposées en preuve la montrent qui danse avec McLeod et Dubé.

Les faits présumés

Dans la chambre, selon ce que la Couronne a argué mercredi, McLeod et Formenton auraient eu un rapport sexuel complet avec la femme sans son accord, a rapporté le London Free Press.

Le premier ainsi que Dubé et Hart auraient reçu une fellation sans le consentement de la présumée victime. Foote aurait fait le grand écart par-dessus cette dernière alors qu’il était nu et aurait mis ses organes génitaux dans son visage.

Selon la Couronne, E.M. n’aurait pas dit non et n’aurait pas résisté physiquement.

«Quand ils ont commencé à lui dire de faire certaines choses, elle a senti qu’elle n’avait pas le choix, a écrit la CBC en paraphrasant la procureure adjointe. [...] [Les hommes] parlaient d’elle comme si elle n’était pas là.»

Le procès, qui s’est amorcé mardi, 15 mois après les accusations, devrait durer huit semaines. S’ils étaient reconnus coupables, les cinq hommes pourraient faire face à une peine de 10 ans de prison.

Publicité
Publicité