Décès de Claude Bédard: «Un vrai bâtisseur des Nordiques», aux yeux de Marcel Aubut


Stéphane Cadorette
En apprenant le décès soudain de Claude Bédard, Marcel Aubut a tenu à s’exprimer publiquement pour une rare fois dans les dernières années à propos de celui qu’il considère non seulement comme un grand du journalisme sportif, mais aussi comme un bâtisseur derrière l’épopée des Nordiques.
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L’ancien propriétaire des Nordiques a reçu un coup dur lorsque Le Journal l’a rejoint.
«Ah non...», a-t-il lâché avant un long et lourd silence au bout du fil.
«C’est pas vrai? Il me semble qu’il était tellement en forme. Ça me fait énormément de peine», a-t-il été contraint de constater.
Avant que Me Aubut ne gravisse les échelons jusqu’à devenir président et ensuite propriétaire de l’équipe, c’est le groupe des six fondateurs originaux qui avait amené les Nordiques à Québec dans l’AMH.
Parce qu’il sait très bien à quel point Claude Bédard a été impliqué dans toutes sortes de discussions en catimini et qu’il a fait la promotion de la venue de l’AMH en ville, Aubut va jusqu’à dire qu’il devrait être considéré aux côtés des Marius Fortier, John Dacres, Léo-Paul Beausoleil, Marcel Bédard, Jean-Claude Mathieu et Jean-Marc Bruneau.
«Lui et Claude Larochelle [du Soleil] devraient aussi être nommés dans le groupe des bâtisseurs des Nordiques. Ils méritent vraiment ce titre-là», plaide-t-il.
Une bonne relation
Rapidement dans leurs parcours respectifs, Aubut et Bédard se sont découvert des affinités et ont tissé des liens.
Les deux étaient d’ailleurs ensemble à New York lorsqu’une franchise de la LNH a été octroyée à Québec. La veille, à leur départ de Québec, ils devaient prendre le même vol, mais Aubut s’était pointé en retard. L’avion qu’ils devaient prendre s’était écrasé en bout de piste.
«On aurait dû mourir ensemble, mais ce n’était pas notre heure. Je n’oublierai jamais cette soirée-là, jamais de ma vie! C’est indescriptible ce qu’on a vécu ensemble et je préfère encore aujourd’hui ne pas en parler», a-t-il confié.
Le sport et les affaires
Selon Marcel Aubut, ce qui a toujours distingué Claude Bédard était son affection combinée pour le monde du sport et des affaires.
«Il avait des affinités avec le monde des affaires. Ça en faisait un journaliste qui avait beaucoup d’ouverture sur l’économie. Il a toujours compris l’avantage d’une franchise de sport professionnel pour une ville comme Québec.
«Il était à la fois un très bon journaliste, un homme avec la bosse des affaires et un instrument ouvert à tous les grands projets», a dit l’avocat.
L’unique élément qu’il déplore dans le cas de Claude Bédard est la fin de son association avec Le Journal, après 28 ans de services, en 1997.
«Il a toujours été un journaliste de très haut calibre, qui a arrêté la profession beaucoup trop vite. Pour moi, les trois mots qui le décrivent sont : compétence, intégrité et courage. Ce n’était vraiment pas un peureux», a-t-il lancé.