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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Legault «convaincu» d’avoir l’appui du maire Marchand

Le maire de Québec devra attendre 2023 pour voir l’étude sur le tunnel.

Illustration courtoisie
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Photo portrait de Geneviève Lajoie

Geneviève Lajoie

27 septembre 2022
27 septembre 2022
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Le maire de Québec devra attendre au début de 2023 pour voir l’étude sur un tunnel à quatre voies entre Québec et Lévis. Mais François Legault est «convaincu» qu’il aura ensuite l’appui de Bruno Marchand pour aller de l’avant avec son projet de 3e lien.

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Plus les jours passent, plus il semble y avoir de la friture sur la ligne entre le premier ministre sortant et le numéro un de la Ville de Québec au sujet du bitube sous-fluvial.  

Le chef de la CAQ refuse toujours de dire s’il a besoin ou non de l’appui de Bruno Marchand pour réaliser son tunnel de 6,5 milliards $. Le maire, lui, juge que son approbation est essentielle. François Legault promet toutefois d’impliquer l’administration municipale après le dévoilement de l’analyse en cours.   

«Quand on va avoir l’étude, entre autres pour savoir où sort le tunnel du coté de Québec, on va en discuter avec la Ville de Québec, mais notre projet est clair, un tunnel quatre voies centre-ville à centre-ville», a-t-il affirmé, de passage sur la Côte-Nord.   

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«Le maire Marchand veut voir les études, on va lui montrer les études au début de 2023, a insisté le premier ministre sortant. Je suis convaincu que M. Marchand va être d’accord avec le projet, une fois que les études vont être déposées.»   

  • Écoutez l'édito de Karine Gagnon à l'émission de Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 10 h 32 via QUB radio :

Mais les analyses précédentes ne seront pas rendues publiques. Tel un mantra, François Legault répète qu’elles ne reflètent pas le projet actuel de tunnel à quatre voies de centre-ville à centre-ville, qui tient compte de l’augmentation du télétravail depuis la pandémie.   

Seule l’étude en cours sera dévoilée aux Québécois. «On a toujours, depuis quatre ans, été transparent et on va continuer d’être transparent», a-t-il renchéri.   

Plusieurs forages ont été réalisés depuis deux ans, dans le cadre des analyses sur le projet de lien autoroutier entre Québec et Lévis. Appelé à se prononcer sur le résultat des forages, le premier ministre sortant s’est montré rassurant.   

«Les gens du ministère des Transports nous disent que c’est faisable, c’est plus dans les technicalités, comment ça va se faire, à quelle hauteur exactement, quelle pente, il y a un enjeu de pente, donc c’est en train d’être étudié», a-t-il dit.  

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  • Écoutez l'édito de Richard Martineau diffusé chaque jour en direct 8 h 45 via QUB radio :

Mensonge et terreur!

Le chef conservateur soutient que le premier ministre sortant «a menti» à la population au sujet du 3e lien.  

Mardi, un article de Radio-Canada affirmait que des «données exhaustives» sur la faisabilité du projet de troisième lien existent depuis plus d’un an dans une étude menée par le consortium responsable de réaliser l’étude d’opportunité.  

«Je ne veux pas le qualifier de menteur, mais, de toute évidence, il a menti», a laissé tomber M. Duhaime, en réclamant de nouveau que le gouvernement publie les études et les rapports qui existent sur ce mégaprojet.  

En fin d’après-midi, Éric Duhaime a fait une deuxième sortie pour dire ceci: «M. Legault a dit, je cite: “M. Duhaime va pouvoir prendre connaissance des études en même temps que les autres”. Je ne veux pas prendre connaissance des études avant les autres, mais je veux que tous les électeurs québécois aient accès aux études avant les élections.» 

Le chef conservateur a également tenu à souligner que les autres partis d’opposition réclament également que les études consacrées au 3e lien soient rendues publiques. D’ailleurs, ce dernier a déploré le fait qu’il n’a toujours pas reçu ces rapports malgré ses deux demandes d’accès à l’information déposées la semaine dernière. 

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«Je sais qu’il y a des gens qui veulent parler [au sein du ministère des Transports]. Je sais qu’il y a des gens qui ont des données en main. Je leur dis: “Il reste six jours, c’est maintenant ou jamais”», a-t-il imploré.  

Si ces sources sont si rares, c’est à cause de «la terreur interne», croit-il. «Vous savez qu’au Québec, les lanceurs d’alerte n’ont pas toujours la vie facile, a-t-il insisté. Ces gens-là sont un peu terrorisés à l’heure actuelle.»  

«Ça suffit, les cachotteries», clame QS

«Ça suffit, les cachotteries», a répété à son tour le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, lequel faisait campagne mardi matin dans la circonscription de Jean-Talon. 

«On a le droit d’être pour le troisième lien, on a le droit d’être contre le troisième lien. C’est un débat important dans la région de Québec; mais qu’on soit pour ou qu’on soit contre, les gens ont le droit de savoir ça va coûter combien», a rappelé M. Nadeau-Dubois, pour qui il s’agit d’une question de transparence.  

«Moi, je suis capable de respecter l’opinion des gens qui veulent un troisième lien, mais cacher des chiffres, cacher de l’information, ce n’est pas acceptable. M. Legault doit rendre publique toute l’information qu’il a sur son projet.»  

Manque de respect 

Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, estime qu’on ne peut pas faire confiance au premier ministre sortant, François Legault, et il lui demande de rendre publiques les études sur le troisième lien.  

«C’est un manque de sincérité et de transparence envers la population. Ça manque également de respect pour l’intelligence de la population», a-t-il dit. «Le principe, c’est que ce sont des fonds publics et que ça devrait être disponible et transparent [...]. Ce n’est pas son argent.»  

– Avec la collaboration de Taieb Moalla, Marc-André Gagnon et Nicolas Lachance, Bureau parlementaire

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