Wimbledon: un tournoi qui manque de panache
Mathieu Boulay
La première semaine de Wimbledon est maintenant chose du passé. On a eu droit à quelques bons matchs, mais sans plus. L’édition 2022 du tournoi sur gazon n’a pas la même saveur que les autres années.
Les dirigeants de Wimbledon, de l’ATP et de la WTA sont les responsables de cette situation. Avec leurs décisions respectives, ils ont enlevé de la notoriété et du prestige au troisième majeur de la saison.
Le premier coup dur a été d’annuler la participation des joueurs russes et biélorusses. À l’instar de plusieurs événements internationaux, l’objectif était de mettre de la pression sur la Russie et son président Vladimir Poutine, qui ont envahi l’Ukraine.
Les dirigeants de Wimbledon ont amputé leur tableau principal pour une question politique. Ils ont empêché les amateurs de voir les Daniil Medvedev, Andrey Rublev et Aryna Sabalenka en action. Des joueurs de qualité qui auraient pu être des prétendants aux titres.
Avec leur absence, la qualité du spectacle et les cotes d’écoute en souffrent. C’est inévitable. Les diffuseurs qui payent des millions de dollars pour les droits du tournoi doivent déjà taper du pied.
Les fameux points
Ce qui nous amène à la décision controversée de l’ATP et de la WTA de ne pas accorder de points à Wimbledon.
Les joueurs et les joueuses se battent pour obtenir le plus gros chèque de paye possible. Ce n’est pas seulement cela le tennis professionnel. Les athlètes tiennent à ce que leurs performances soient récompensées d’une autre façon.
Les points au classement valent de l’or à leurs yeux. Leur échelon mondial leur permet de signer des contrats qui valent des millions avec des commanditaires. C’est une partie de l’équation dont on ne parle pas souvent.
De plus, il y a une autre facette qui est hors du contrôle des dirigeants de Wimbledon : les forfaits et les défaites de plusieurs favoris.
En date de vendredi, seulement sept membres du top 20 mondial étaient encore dans le tournoi masculin. C’est l’hécatombe.
En raison de tests positifs à la COVID-19, Matteo Berrettini, Marin Cilic et Roberto Bautista Agut ont été forcés de se retirer.
Sur le terrain, on a noté plusieurs défaites surprises, dont celles de Casper Ruud, de Félix Auger-Aliassime et d’Hubert Hurkacz. Ils ont baissé pavillon devant des adversaires qui étaient à leur portée. Ça fait partie de la réalité de ce sport.
Des attentes trop élevées ?
Les performances canadiennes ont été décevantes. Au moins, les athlètes ne perdront pas de points dans leurs classements après leurs éliminations rapides.
Les attentes étaient élevées à l’endroit d’Auger-Aliassime et de Denis Shapovalov.-Ils avaient connu beaucoup de succès à Wimbledon l’an dernier.
Auger-Aliassime n’a pas connu son meilleur match en carrière contre Maxime Cressy. Il a assez bien joué pour sortir vainqueur, mais l’Américain était dans sa zone.
Quant à Shapovalov, son élimination est à l’image de ses dernières semaines. Il s’est pointé au All England Club avec une séquence de six défaites. Sa confiance n’était pas à son plus haut niveau.
Après une victoire en cinq manches contre le Français Arthur Rinderknech, l’Ontarien a connu un match difficile face à l’Américain Brandon Nakashima.
Après son revers, il a mentionné qu’il avait subi une blessure aux adducteurs lors de son premier duel. Il doit souhaiter que ce ne soit pas trop sérieux à l’aube de l’ouverture de la saison sur surface dure.
Andreescu sur la bonne voie
Dans le cas de Bianca Andreescu, elle peut retirer du positif de sa participation à Wimbledon. Elle a été en mesure de livrer du jeu solide durant ses deux matchs.
Cependant, la constance n’est pas encore au rendez-vous. Elle se dirige dans la bonne direction.
Dans les dernières années, les blessures l’ont empêchée de progresser vers le top 3 mondial. Elle semble avoir réglé ses petits bobos pour de bon.
Maintenant, elle doit faire attention à son corps avec des entraînements réguliers. Cette recette pourrait lui permettre de revenir dans le top 10 mondial.
Les échos du Big Ben
Armés jusqu'aux dents
À ma dernière visite à Wimbledon, j’avais remarqué une forte présence policière avec l’escouade canine. Cette année, on voit des membres avec l’escouade tactique, armés jusqu’aux dents, qui se promènent sur le site. C’est assez particulier.
Une fouille en français
Lors de la fouille quotidienne de mon sac de travail, j’ai remarqué un accent francophone dans les paroles du gardien de sécurité. Il me raconte qu’il a vécu dans le quartier Côte-des-Neiges durant un an. Il m’a fait un sourire en me parlant de la rue Sainte-Catherine tout en me parlant du Plateau-Mont-Royal. Visiblement, il a gardé de bons souvenirs de la vie nocturne montréalaise.
Un oiseau aventureux
J’ai décidé d’ouvrir la fenêtre de ma chambre pour profiter de la fraîcheur des matins londoniens. Par contre, j’ai eu la surprise de ma vie lorsqu’un pigeon a décidé de faire une pause sur le bord de ma fenêtre. Heureusement, il a décidé d’aller voler ailleurs.
Un quart-arrière et une chanteuse
Wimbledon a reçu de la grande visite dans les derniers jours. Parmi les dignitaires, il y a eu le quart-arrière de la NFL Russell Wilson et sa femme, ainsi que la chanteuse Ciara. Ils ont fait une visite remarquée. Avec sa mobilité, rien ne dit que Wilson n’aurait pas pu faire carrière dans le tennis.