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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Washington relativise la «menace» nucléaire russe

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Agence France-Presse

2022-02-28T22:29:58Z
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Les États-Unis ont relativisé lundi le risque d'une confrontation nucléaire avec la Russie, assurant n'avoir constaté aucun mouvement «concret» au lendemain de la décision de Vladimir Poutine de mettre en alerte les forces de dissuasion de Moscou.

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Prié de dire si les Américains devaient s'inquiéter d'une guerre nucléaire, Joe Biden a simplement répondu: «non».

Le président américain s'est entretenu virtuellement avec les dirigeants des principaux alliés de Washington, dont l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Union européenne et l'OTAN, pour coordonner leur «soutien» à l'Ukraine «en matière d'assistance sécuritaire, économique et humanitaire», selon la Maison-Blanche.

Son homologue russe a suscité un tollé mondial en plaçant dimanche en état d'alerte les forces de dissuasion de son pays, y compris les armes nucléaires.

Tout en dénonçant une «rhétorique provocatrice inutile et dangereuse», qui «accroît les risques d'incident», la diplomatie américaine a semblé minimiser la menace et vouloir éviter de répondre à ce qu'elle considère être une «escalade».

«Nous ne voyons aucune raison de changer nos propres niveaux d'alerte», a ainsi réagi le porte-parole du département d'État Ned Price. «Nous n'avons pas modifié notre propre posture», a confirmé sa collègue de la Maison-Blanche, Jen Psaki, revendiquant vouloir faire «baisser les tensions».

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Un haut responsable du Pentagone a dit à des journalistes que Washington était «en train» d'analyser l'annonce du maître du Kremlin. «Je ne pense pas que nous ayons vu quoi que ce soit de concret comme conséquence de sa décision. En tout cas pas encore», a-t-il ajouté.

Ce responsable a reconnu qu'il était «difficile de savoir ce qu'il y avait derrière l'ordre de M. Poutine». Mais «le simple fait d'évoquer» ou de «menacer» un «recours aux forces nucléaires» est «inutile et représente une escalade importante», a déploré ce responsable, réaffirmant que la Russie n'avait «jamais» été menacée par l'OTAN.

Le Bélarus, allié du Kremlin, a de son côté organisé dimanche un référendum qui élimine l'obligation pour l'ex-république soviétique de rester une «zone sans nucléaire».

Les Occidentaux ont dénoncé ce changement qui peut selon eux permettre à Moscou de déplacer des armes nucléaires au Bélarus, autre voisin de l'Ukraine également frontalier de plusieurs pays de l'Alliance atlantique.

Interrogé si de tels mouvements avaient déjà été constatés, le haut responsable du Pentagone a répondu «non».

Pas encore de militaires bélarusses en Ukraine 

Il a par ailleurs assuré que les militaires bélarusses ne semblaient pas être entrés en Ukraine en renfort des forces russes à ce stade.

«Nous n'avons vu aucune indication montrant que les soldats bélarusses ont été mis en ordre de bataille pour entrer en Ukraine, et certainement aucune indication montrant qu'ils sont déjà entrés ou en train d'entrer en Ukraine», a-t-il expliqué.

«À notre connaissance, les forces entrées en Ukraine sont toutes russes», a-t-il ajouté, précisant que Moscou avait désormais fait entrer sur le territoire ukrainien «près de 75%» des forces de combat qu'il avait massées ces derniers mois à la frontière.

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Le principal «effort» russe demeure l'avancée vers Kiev, mais celle-ci reste «ralentie» au cinquième jour de l'invasion. Au cours des dernières 24 heures, la principale colonne russe avançant vers la capitale ukrainienne «a progressé d'environ cinq kilomètres» et se trouve à «quelque 25 km» de la ville, a estimé le responsable de la Défense américaine.

«Ils ont été certainement ralentis et frustrés par leur absence de progrès sur le front de Kiev», a-t-il insisté. «Les Ukrainiens se montrent très créatifs dans leur résistance, en faisant sauter des ponts, en attaquant en petits nombres, parfois peu armés, mais de manière très efficace», a encore estimé ce responsable.

Selon lui, «ils utilisent tout ce qu'ils ont dans leur arsenal, des petites armes jusqu'aux missiles sol-air, pour tenter de ralentir les Russes».

Ces derniers sont en plus confrontés à des difficultés logistiques et à une nécessité de se réapprovisionner en carburant pour leurs véhicules terrestres «plus tôt» qu'ils ne l'avaient «planifié», a affirmé le Pentagone.

Toutes ces raisons ont retardé de «quelques jours» les plans militaires russes, selon le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby.

Pour autant, «ne vous y trompez pas, M. Poutine a toujours une importante puissance de combat à sa disposition», a-t-il lancé devant la presse. «Ils ont essuyé des revers», «mais je ne pense pas qu'on puisse en déduire qu'ils vont rester les bras croisés», a-t-il ajouté, avant d'asséner: «ils continuent de vouloir (...) prendre Kiev».

Le responsable du Pentagone pense dès lors que Moscou va tenter d'«encercler Kiev» et pourrait à un moment donné changer de tactique pour mettre en place un «siège» de la capitale ukrainienne.

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