Washington dénonce l’utilisation de la faim comme d’une «arme de guerre»
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Agence France Presse
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, va profiter jeudi de la tribune du Conseil de sécurité de l’ONU pour y dénoncer l’utilisation de la nourriture comme d’une «arme de guerre», selon des responsables, avec la Russie en ligne de mire.
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Les États-Unis ont pris mardi la présidence mensuelle du Conseil de sécurité, et affiché comme priorité la lutte contre l'insécurité alimentaire liée notamment aux conflits, et qui sera le thème de cette réunion au siège de l'ONU en présence du chef de la diplomatie américaine.
Washington entend faire adopter, en marge de cette réunion, une «déclaration commune condamnant l'utilisation de la nourriture comme d'une arme de guerre», qui a déjà été signée par plus de 75 pays, a indiqué, mercredi soir, un responsable du département d'État sous couvert d'anonymat.
M. Blinken «ne cherche pas à transformer cette réunion du Conseil de sécurité en face-à-face avec la Russie», a assuré à des journalistes un autre responsable, mais Moscou sera clairement dans le viseur pour son invasion de l'Ukraine et son récent retrait de l'accord céréalier dit de la mer Noire.
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La Russie a refusé, mi-juillet, de prolonger cet accord qui autorisait les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire, entraînant une hausse des prix des céréales qui touche particulièrement les pays les plus pauvres.
Signée en juillet 2022 avec la Russie et l'Ukraine sous l'égide de la Turquie, pays facilitateur, et des Nations unies, l'initiative sur les céréales en mer Noire vise à soulager les risques de famine dans le monde en garantissant, malgré la guerre, la mise sur le marché des productions agricoles ukrainiennes.
«Depuis que la Russie a quitté l'accord, le prix des céréales est reparti à la hausse, plus de 17%», a souligné le responsable américain.
Et mercredi, des attaques de drones russes ont provoqué à l'aube d'importants dégâts sur les sites portuaires ukrainiens du Danube, des infrastructures devenues cruciales pour les exportations de céréales.
Le chef de la diplomatie américaine annoncera, par ailleurs, de nouveaux financements pour des programmes de lutte contre l'insécurité alimentaire et la malnutrition dans une douzaine de pays africains et à Haïti, à hauteur de 362 millions de dollars, selon la même source.
«Quelque 345 millions de personnes dans 79 pays souffrent d'une insécurité alimentaire aiguë», selon des chiffres cités par ces responsables.
Parmi les multiples causes de la faim dans le monde, outre les conflits armés, figurent notamment les effets du changement climatique.
Mais «la faim ne doit pas être transformée en arme», dira M. Blinken.