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En images: la ville ukrainienne de Marioupol dévastée après des frappes russes, l'armée russe a repris «l’offensive»

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Photo portrait de Jean-Michel  Clermont-Goulet

Jean-Michel Clermont-Goulet

4 mars 2022
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Bombardements, civils tués et blessés, bâtiments rasés: point stratégique dans l’invasion de l’Ukraine, la ville portuaire de Marioupol, dans le sud-est du pays, est encerclée par les troupes russes de Vladimir Poutine depuis une semaine. L’armée russe a repris samedi «l’offensive» après le report de l’évacuation de civils.

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 La Russie avait annoncé plus tôt samedi un cessez-le-feu et l’ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer les civils du port stratégique de Marioupol et de la ville de Volnovakha voisine.

«Pas un seul civil n’a pu quitter Marioupol et Volnovakha le long des couloirs de sécurité annoncés. La population de ces villes est détenue par des formations nationalistes comme boucliers humains», a affirmé un porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

Il a également déclaré que des «bataillons nationalistes» avaient utilisé le cessez-le-feu pour «se regrouper et renforcer leurs positions».

La prise de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, bombardée par les Russes et leurs alliés depuis plusieurs jours, serait un important tournant dans le conflit. 

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Elle permettrait en effet, à l’est, la jonction entre les forces russes venues de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports clés de Berdiansk et Kherson, et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass. Et à ces forces consolidées de remonter vers le nord et pousser encore plus leurs troupes vers le centre et le nord, où les combats font rage, notamment à Kyïv et Kharkiv.

Blocus   

Les Russes tentent d'imposer un blocus dans la ville de quelque 455 000 habitants, a déclaré vendredi le maire Vadim Boïtchenko sur la messagerie Telegram. 

«Ils cherchent à imposer un blocus, comme à Leningrad», a-t-il affirmé en faisant référence à la ville soviétique redevenue aujourd’hui Saint-Pétersbourg, victime d’un siège nazi durant la Seconde Guerre mondiale.  

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«Ils ont détruit les ponts, détruit les trains, pour nous empêcher de sortir nos femmes, nos enfants et nos vieillards. Ils nous empêchent de nous approvisionner», a-t-il écrit.

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Depuis le début de l’invasion, l’armée détruit «délibérément les infrastructures vitales de la ville», coupant de facto l’électricité, l’eau et le chauffage aux Ukrainiens, s’insurge le maire de la ville russophone située dans l’oblast de Donetsk.  

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Le ministère de la Défense britannique a confirmé vendredi que Marioupol avait bel et bien été touchée par d'intenses bombardements russes, mais qu’elle était toujours sous le contrôle de la résistance ukrainienne, pour l’instant.

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Pourquoi Vladimir Poutine tient-il à Marioupol?  

Vladimir Poutine a tout à gagner à contrôler Marioupol. 

La ville portuaire, qui a un accès direct à la mer d’Azov, lui permettrait d’assurer un lien territorial direct entre ses forces venues de Crimée et celles venues des territoires séparatistes prorusses du Donbass.

AFP
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En ayant en poche Marioupol, la Russie contrôlerait le littoral du sud de l’Ukraine. 

Par ailleurs, depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, plus de 1,2 million de personnes ont fui le pays, selon les derniers décomptes de l’ONU, produits vendredi.

«Des corps partout»  

«La nuit dernière, les bombardements se sont intensifiés et rapprochés», a indiqué à l’AFP un membre de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) encore sur place, ajoutant que les habitants manquaient de tout: eau - au point de devoir ramasser et faire fondre de la neige pour en avoir -, électricité et nourriture, les bombardements ayant détruit de nombreux magasins.

Le siège de Marioupol intervient alors que les forces russes se rapprochent de la capitale Kyïv, rencontrant une tenace résistance et bombardant parfois des immeubles d’habitation, notamment à Tcherniguiv, à 150 km au nord de la capitale, où des dizaines de civils ont été tués ces derniers jours.

Une équipe de l’AFP qui s’est rendue sur place samedi a constaté des scènes de dévastation dans des quartiers résidentiels - alors que Moscou dit ne pas les viser - dans cette ville de 300 000 habitants qui se vidait de ses habitants, faisant craindre un destin similaire pour Kiev une fois les batteries de missiles et l’artillerie russes aux portes de la capitale.

«Il y avait des corps partout au sol. Ils faisaient la queue pour la pharmacie là, ici, et ils sont tous morts», témoigne Sergei, un survivant encore complètement désorienté par le hurlement continu des sirènes, avertissement d’une frappe imminente.

Samedi matin, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a admis que les Russes avaient avancé dans plusieurs directions, tout en affirmant qu’ils ne contrôlaient qu’une «petite portion» de territoire.

Il a accusé Moscou d’avoir changé de tactique et de s’en prendre aux civils après avoir rencontré une forte résistance ukrainienne, qui a mis à mal selon lui les plans russes d’invasion des grandes villes et de renversement rapide du gouvernement du président Volodymyr Zelensky.

Avec les informations de l’AFP

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