Forte demande pour les autographes des filles

Mylène Richard
La scène parlait d’elle-même. Marie-Philip Poulin, Ann-Renée Desbiens, Laura Stacey, Kim St-Pierre et Erin Ambrose signant chandails, photos et rondelles à leur effigie pendant plus d’une heure et demie, dans un hôtel montréalais.
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L’événement organisé récemment par Premium Autographs & Collectibles, auquel s’est aussi jointe Sarah Nurse, avait pour but d’offrir aux amateurs des objets autographiés et authentifiés. Une popularité grandissante avec la création de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), selon l’organisateur.
«On le voit, notamment avec la tournée [en territoire neutre]. Ann-Renée a joué à Seattle et à Vancouver, et le lendemain, on avait des commandes pour des produits d’elle qui provenaient de ces villes-là. Les gens se sont rués», donne en exemple André Lessard.

Le collectionneur a également évolué, selon lui. Avant, c’étaient les femmes qui s’intéressaient au hockey féminin tandis que les hommes hésitaient.
«Il n’y a plus de honte. Aujourd’hui, quand un collectionneur masculin est devant une Marie-Philip, il réalise qu’il est devant la meilleure athlète de sa discipline au monde. C’est toujours impressionnant», raconte-t-il, précisant n’avoir «jamais vu un tel engouement pour des produits certifiés et exclusifs que ceux de ces filles-là», peu importe le sport ou le genre.
«Il y a des centaines de demandes qui rentrent et je ne suis pas capable de tout y répondre», poursuit-il.

«Mangé son pain noir»
Lessard travaille avec des hockeyeuses depuis 21 ans. Il avoue avoir «mangé son pain noir» parce qu’on ne parlait de ces athlètes qu’une fois tous les quatre ans, lors des Olympiques.
Il amenait Poulin, avec qui il collabore depuis les 19 ans de celle-ci, dans des congrès et, même s’il ne vendait rien, il la payait.
«Les prochaines générations voient ce qui est possible, pas seulement pour le hockey féminin, mais le sport féminin», assure la capitaine de la Victoire de Montréal et de l’équipe canadienne.

L’effet Kim St-Pierre
Avant la LPHF, Lessard avait déjà observé un changement à la suite de l’intronisation en 2021 de Kim St-Pierre, première gardienne au Temple de la renommée du hockey. Douze ans après sa retraite, la triple championne olympique est toujours touchée de savoir qu’elle n’a pas été oubliée.
«Ça fait chaud au cœur. On pense qu’on est passé à autre chose. C’est toujours impressionnant de voir qu’il y a encore de l’engouement. Je trouve ça spécial de pouvoir revivre ma carrière d’une certaine façon», indique celle ayant une pensée pour France St-Louis et Danielle Goyette, qui ont «pavé la voie».

Elle a longtemps rêvé d’évoluer au sein d’un circuit à l’image de la LPHF, même si les joueuses «ont toujours agi comme des professionnelles», sans être payées ni commanditées, suivies par les médias ou soutenues par des investisseurs. Loin d’être jalouse, elle se réjouit pour celles qui peuvent et pourront en profiter.
«La crédibilité a tardé à venir, mais là, l’important, c’est que ça continue. On parle même de deux équipes d’expansion», rappelle St-Pierre, qui va à l’occasion encourager la Victoire quand elle n’est pas à l’aréna avec ses deux garçons, Liam et Ayden.