Vous polluez même en respirant (mais n’arrêtez pas de respirer)
Jean-Michel Clermont-Goulet
Saviez-vous que tous les humains — même les plus écologiques — contribuent bien malgré eux au réchauffement climatique? Comment? En respirant. C’est du moins ce qu'avance une récente étude menée au Royaume-Uni.
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Le souffle humain peut contenir une concentration faible ou élevée de méthane (CH4) et d’oxyde nitreux (N2O), deux sources qui contribuent aux changements climatiques, selon l’étude publiée la semaine dernière dans la revue britannique PLOS.
Les chercheurs ont estimé que la population du Royaume-Uni, qui compte 68,2 millions d’habitants, émet au total 1040 tonnes de méthane (15 grammes de méthane par personne par an) et 70 tonnes d’oxyde nitreux chaque année.
Ces gaz s’ajoutent au dioxyde de carbone (CO2) que les humains expirent.
Seule bonne nouvelle: la respiration ne compte que pour environ 0,1 des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’un Britannique.
L’étude, dirigée par le Dr Nicholas Cowan du UK Center for Ecology and Hydrology, a été menée auprès de 104 adultes. Tous les participants ont rejeté du NO2 et le tiers du CH4.
Un lien avec l'alimentation?
Le régime alimentaire expliquerait en partie pourquoi certaines personnes émettent plus de GES que d’autres, ont noté les chercheurs dans un billet publié sur The Conversation Canada.
Les participants à l'étude ont été séparés en groupe: les carnivores, les flexitariens et les végétariens. L'objectif était de savoir si le fait de passer d’un régime carnivore à un régime riche en plantes (qui ressemble plus à ce que mangent les vaches) pourrait accroître les émissions de méthane.
Les résultats de l'étude laissent toutefois croire «que le passage à un régime alimentaire à base de plantes n’augmente pas significativement les émissions de méthane provenant du souffle humain».
Or, d’autres facteurs comme l'activité physique, la consommation d’alcool et l’état général de l’intestin contribueraient à la variation de l’exhalation de méthane, notent les scientifiques.
D'autres études devront être menées.
«Si vous voulez réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, vous feriez mieux de respirer normalement et de vous concentrer sur d’autres activités plus gérables», concluent-ils.