Vous devez absolument voir le décor féérique des fêtes chez Michèle Richard
Michèle Lemieux
Être reçu chez Michèle Richard en décembre, c’est renouer avec la magie de Noël dans ce qu’elle a de plus féerique. Passionnée par le temps des fêtes, l’artiste n’a jamais cessé de faire revivre ses plus beaux souvenirs de la période en montant des arbres qui lui rappellent tantôt ses Noëls d’enfant, tantôt ses Noëls d’adulte. Celle qui n’a plus de famille depuis longtemps se plaît à ressortir ses belles décorations vintage pour replonger avec joie dans la nostalgie de cette période. Qu’elle soit seule ou entourée de ses amis, ce décor lui permet d’y puiser un réconfort bienfaisant.
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Michèle, avec tous ces sapins et toutes ces décorations, votre demeure est absolument féerique!
Dans ma nouvelle maison, j’ai dû réduire le format de mes arbres de Noël. Les plus hauts de plus de 9 pi sont dehors et ils sont remplis de lumières. Cette année, j’ai monté cinq sapins.
Qu’est-ce qui explique votre nostalgie de Noël?
Je me suis demandé pourquoi j’aime tant me replonger dans cette nostalgie... Et je n’ai pas eu besoin de chercher bien longtemps pour comprendre pourquoi j’aime tant Noël. C’est lié au fait que je n’ai plus de famille. On dirait que je m’accroche à ça. Si j’arrive à Noël et que mes amis ne sont pas présents, parce qu’ils viennent la veille ou le lendemain, mon décor est quand même magnifique autour de moi. J’ai une nature contemplative. Ça m’enveloppe et ça m’aide. Même s’il y a des périodes plus creuses que d’autres, j’ai toujours ce décor autour de moi. Je trouve ça sain.
Est-ce aussi une manière d’être encore entourée de votre famille?
Oui. Je revois mon père monter le sapin. Quand j’étais enfant, nous commencions tard dans l’aprèsmidi et nous terminions vers 21 h ou 22 h. Je lui faisais un gin chaud avec de la cannelle. J’avais exceptionnellement le droit de rester dans le salon avec lui pour le regarder travailler. De là l’attachement aux souvenirs. Le soir, quand il fait sombre à l’extérieur, c’est féerique dans la maison, avec les poutres au plafond et les planchers de bois. C’est une maison quasi centenaire.
Souvent en vieillissant, on renonce à décorer. Où trouvez-vous le courage d’en faire autant?
Je m’accroche à ça. Je ne veux pas arrêter; et si jamais je m’arrête un jour, ce sera le plus tard possible. J’y arrive encore grâce à Carol, qui fait mes arbres depuis 18 ans, et mon ami Daniel, qui s’est joint à lui depuis quelques années. Il faut aussi tout ranger par la suite, en respectant un certain ordre, pour qu’on s’y retrouve l’année suivante. Je suis exigeante et minutieuse... (sourire)
Ça fait partie de votre côté excessif?
Quand je commence quelque chose, je m’investis complètement. C’est la même chose avec la peinture. J’en fais depuis 1984 et j’aime toujours ça. J’ai la même professeure depuis des années, Lise Auger. J’ai le même gérant depuis 17 ans, Michael Roy. Je vis dans mon petit univers, avec le même monde, depuis des années. C’est ma famille reconstituée.
Éprouvez-vous de la difficulté avec le changement?
Dans le travail, j’ai beaucoup de facilité à changer, mais pas dans ma vie personnelle. Je garde les choses comme elles sont. Je me sens bien ainsi. C’est sécurisant. Si je m’accroche tant à toutes ces traditions, c’est parce que souvent, je suis seule à Noël. Je mets de la beauté autour de moi. Ceux qui viennent me visiter durant les fêtes n’en reviennent pas! Ils me disent à quel point c’est féerique. Personne ne décore sa maison comme ça. Si j’avais des enfants, j’en ferais peut-être moins et j’irais les visiter, mais la vie a fait en sorte que je n’en ai pas eu. Alors, je me protège en restant moimême une enfant.
L’important, n’est-ce pas de se donner ce dont on a besoin?
Oui. Et ça me fait du bien. Je ne voyage pas durant le temps des fêtes. Il n’y a pas un voyage assez beau pour que je parte durant cette période. Et cette année, c’est un privilège de pouvoir partager mon décor avec les lecteurs de La Semaine. C’est un grand bonheur! Vous reste-t-il un peu de famille? J’ai des cousins et cousines à Sherbrooke. Je les voyais beaucoup lorsque mes tantes étaient vivantes. J’étais proche d’eux quand les frères et soeurs de mon père vivaient encore, mais ils ne sont plus là. J’ai moins le goût de sortir. Mais il y a eu des fêtes magnifiques...
Qu’avez-vous prévu durant le temps des fêtes cette année?
Comme d’habitude, la maison sera bourrée d’amis. Je reçois pour Noël et même pour le jour de l’An. Ici, ça n’arrête pas!
Ça ne vous dérange pas de ne pas avoir d’amoureux à vos côtés à Noël?
Non, car j’ai beaucoup d’amis. Je suis vraiment chanceuse. Mais je n’ai pas d’amoureux. Ça ne veut pas dire que je n’en aurai pas un éventuellement...
Pour recevoir comme vous le faites, ça prend une grande vitalité!
J’ai encore une bonne santé. Je l’apprécie. Je mange bien. Je dors sur commande. Quand je voyageais avec mon père, je dormais dans la voiture, derrière les décors. Encore aujourd’hui, je me couche et je dors. Il faut prendre soin de soi et se garder en forme dans sa tête et dans son corps.
Quel bilan dressez-vous de l’année 2023?
Ç’a été une année qui m’a permis de me retrouver totalement dans ma nouvelle vie. Je suis beaucoup moins active et je suis contente que ce soit ainsi. Je m’autorise à être heureuse. Je dirais même que je me force pour l’être. C’est mon objectif numéro un.
Après tout, le bonheur est un choix...
Oui, le bonheur est un choix et il faut constamment y travailler. Je pense que j’y arrive, maintenant. Je n’ai pas abdiqué, loin de là!
Est-ce plus facile maintenant qu’avant?
«Dans la salle à manger, j’ai fait monter l’arbre de mon enfance à Sherbrooke. Il est décoré de boules anciennes! J’ai ajouté des boules de collection inspirées des couleurs et des motifs de l’époque. Je revois mon père installant les boules dans le sapin. Au pied de l’arbre, la crèche de mon enfance, avec de nouveaux personnages, sauf le Jésus en cire qui est le même.» Oui, car j’ai changé de cadre. Je n’ai plus une vie professionnelle à porter. Ça s’est fait graduellement. J’ai déménagé après 35 ans. Ç’a été un apprivoisement. Aujourd’hui, je suis tellement bien. Quel bon choix j’ai fait! J’avais commencé à travailler et j’ai pu continuer à travailler sur moi-même après m’être installée dans ma nouvelle maison. Ça ne vient pas du jour au lendemain. Ici, je profite de tout: de la nature, des changements de saison... J’ai trouvé un site avec une petite chaumière. Je suis très contente de mon choix. C’est sûr qu’il a fallu que je la personnalise. C’est petit par rapport à ma précédente maison...
Mais n’êtes-vous pas à l’étape où il faut se délester de plein de choses et réduire ses responsabilités?
Oui, et il fallait que je le fasse. Ma santé morale et mon bien-être en dépendaient. Tout part de là. Mon gérant, qui me connaît depuis si longtemps, trouve que j’ai pris le bon chemin.
Avez-vous quand même des projets professionnels?
Oui, j’en ai un beau, mais je laisse aller la vie. C’est évident que maintenant, je dis plus souvent non. Je suis mon cœur: c’est ça qui compte. Je travaille sur le bonheur, mais il faut s’aider pour y arriver. Quand j’étais toute jeune, je ne tenais pas ces propos-là. Je n’en avais pas le temps: j’allais à l’école et je travaillais comme une adulte. Je n’ai pas eu d’autre patron que le public. Aujourd’hui, je profite de la vie. Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. Je m’accroche à ma vie, à mes souvenirs, à mes parents.
Vous leur êtes tellement reconnaissante...
Ils m’ont tout servi sur un plateau et ils m’ont laissée choisir. Ils ne m’ont jamais forcée. J’aimais tellement les accompagner, voyager avec eux. J’étais toujours avec mes parents. Les musiciens de mon père étaient mes musiciens. C’était le grand luxe! J’ai été choyée.
Ça vous a aussi permis de découvrir l’amour...
Oui, je pensais que c’était ça, l’amour... (sourire) J’étais amoureuse du pianiste de mon père. Il me faisait répéter à la maison, en dehors des heures de répétition. Ma mère le trouvait dévoué! (rires) Il m’apprenait à jouer du piano et m’embrassait en même temps. Ma mère ne le voyait pas, mais elle entendait la musique. Elle ne se doutait pas qu’il m’embrassait au même moment! (rires)
Que souhaitez-vous pour 2024?
Je veux continuer à vivre mon bonheur, à être en santé et à cultiver mon plaisir de vivre. Je veux développer de nouvelles passions. Je commence à vivre. Ça fait deux ans que je vis, et je ne veux pas que ça s’arrête. J’ai fait ce qu’il fallait pour pouvoir y arriver. J’ai passé ma vie à faire des sacrifices: les diètes, les exercices, les cours de ceci et de cela! Avec moi, il n’y avait pas de limites. Je faisais et je fais toujours ce qu’il faut pour être à la hau- teur. Cette discipline se transpose dans ma façon de vivre et de faire la fête!
Michèle est très heureuse de partager sa passion et son décor avec les lecteurs du magazine La Semaine. On visite le site de Michèle au www.michele-richard.com.
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