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Vous aimez la planète, mais aussi prendre l'avion? Voici comment réduire les GES liés à vos voyages

Photomontage Marilyne Houde
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Photo portrait de Camille Dauphinais-Pelletier

Camille Dauphinais-Pelletier

2023-11-29T12:00:00Z
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Vous le savez probablement: éviter de prendre l'avion est l'un des gestes ayant le plus d'impact que vous pouvez poser pour diminuer votre empreinte écologique. Mais même une fois qu'on est au courant de cette information, on peut décider de le prendre quand même, sans se foutre de la planète pour autant.

Si vous avez déjà décidé que vous prendrez l'avion pour votre prochain voyage, voici quelques conseils pour minimiser les émissions de GES liées à votre vol, tirés de notre nouveau guide Vivre avec une seule planète.

1. Choisir un vol moins long

On peut avoir tendance à se dire que puisqu'un avion émet plein de GES dès son décollage, la destination importe peu pour l'environnement. 

Pourtant, ce n'est pas le cas: le kilométrage parcouru par l'avion a un gros impact sur son empreinte environnementale. 

Par exemple, comparons les vols suivants:

  • Vol aller-retour de Montréal à Miami (Floride): 0,8 tonne de CO2, soit 40% du «budget annuel» d'émissions de carbone d'une personne
  • Vol aller-retour de Montréal à Paris (France): 1,73 tonne de CO2, soit 85,5% du «budget annuel» d'émissions de carbone d'une personne
  • Vol aller-retour de Montréal à Tokyo (Japon): 3,25 tonnes de CO2, soit 162,50% du «budget annuel» d'émissions de carbone d'une personne
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Dans tous les cas, on voit que ça pèse lourd, étant donné que «2 tonnes par personne» est le barème que plusieurs utilisent pour calculer ce qui serait viable comme quantité d'émissions pour limiter les impacts du réchauffement climatique... toutes catégories de consommation incluses.

Mais quand même, on voit que la distance influence beaucoup le nombre d'émissions liées à un vol. À garder en tête lorsqu'on choisit sa destination, ou qu'on hésite entre deux places!

• À lire aussi: Voici tous les GES que la président de la FTQ a émis pour son aller-retour éclair (et inutile) à Dubaï

2. Prendre un billet en classe économique

Les émissions de CO2 décrites ci-dessus concernent des vols en classe économique. Si on achète un billet en classe affaires, l'impact augmente encore davantage. 

C'est que quand on voyage dans un véhicule qui transporte plusieurs personnes, l'empreinte individuelle du déplacement dépend de l'espace que l'on occupe, et un siège en classe affaires prend plus de place qu'un siège en classe économique. 

Pour un vol aller-retour de Montréal à Miami (Floride), un vol en classe économique émet 0,8 tonne de CO2 (40% du «budget annuel»). En classe affaires, le même vol émet 1,2 tonne (60% du «budget annuel»).

La différence est quand même non négligeable!

3. Éviter les escales

Privilégiez les vols directs lorsque vous voyagez. Les escales font augmenter le kilométrage parcouru. En plus, c'est lors du décollage que le plus de GES sont émis d'un coup, donc plus on les multiplie pour un même déplacement, plus l'impact augmente. 

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• À lire aussi: Les 3 meilleurs gestes pour faire baisser votre facture d'électricité

4. Une fois à destination, utiliser le transport en commun

Après avoir pris l'avion, vous pouvez tenter de réduire l'impact de vos déplacements durant le voyage en utilisant le transport en commun. 

Les réseaux de trains et d'autobus sont bien développés dans plusieurs pays à travers le monde − si vous n'avez pas trop pris le transport en commun à l'extérieur du Canada, vous pourriez être surpris de voir à quel point il est efficace à plusieurs endroits!

Tentez donc lorsque possible de laisser de côté la location de voiture ou le recours systématique aux taxis. Mais surtout, si vous voulez épargner la planète, évitez de prendre des vols intérieurs ou pour parcourir de petites distances, même s'ils sont parfois moins chers qu'un billet de train.

5. Voyager moins souvent 

Ce conseil peut paraître évident, mais attardons-nous-y quand même un instant.

Durant les 40 dernières années, le nombre de Canadiens voyageant à l'étranger a explosé. Et le fait de quitter le pays est devenu tellement valorisé que pour certains, c'est devenu la seule façon de considérer que ses vacances sont réussies. 

«Les statistiques nous rappellent sans cesse qu'on est une société qui voyage beaucoup. Mais pourquoi voyage-t-on? Et est-ce qu'on peut vivre notre vie autrement, sans courir la planète continuellement?» soulève Pascale Marcotte, professeure au département de géographie de l'Université Laval et spécialiste en tourisme durable. 

Après tout, des tas de gens vivent déjà sans voyager beaucoup, et pas nécessairement par manque de ressources. «Ce sont surtout quelques personnes qui voyagent beaucoup, et de plus en plus. Beaucoup de personnes ne voyagent pas, mais comme ce n'est pas valorisé, elles ne s'en vantent pas», poursuit-elle.

Ça peut donc être une bonne idée de se demander pourquoi on voyage exactement, et de trouver un autre type de plan qui peut satisfaire cette envie sans avoir à impliquer un avion à chaque fois. (On donne des idées d'activités de «remplacement» pour chaque profil de voyageur dans notre livre!)

Ça nous permet de garder les vols uniquement pour les voyages auxquels on tient vraiment, et on évite d'émettre plein de GES juste parce qu'on s'est dit «pourquoi pas, j'ai vu un billet pas cher».

Remettre en question son rapport au voyage, c'est aussi très bon pour le portefeuille − comme on le sait, le prix des billets a explosé dernièrement, et avec l'augmentation du prix de l'essence, ça ne risque pas d'aller en s'améliorant.

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