Voies réservées: les partis d’opposition dénoncent les promesses brisées de la CAQ

Alors que le gouvernement de la CAQ tente de justifier l’abandon des voies réservées au transport en commun dans la couronne nord de Québec, les partis d’opposition l’accusent d’avoir une fois de plus brisé ses promesses en transport collectif. 

• À lire aussi: Desserte des banlieues: Marchand «surpris» de l’abandon des voies réservées

«Le gouvernement de la CAQ vient de poser un geste particulièrement déconcertant en abandonnant le projet des voies réservées, à un moment où chaque décision compte pour l’avenir du tramway», a réagi le porte-parole de l’opposition officielle libérale en matière de transports, Monsef Derraji.

«Alors que la Ville de Québec se prépare à une transition cruciale vers un système de transport en commun plus efficace, cette décision semble totalement à contre-courant des besoins réels de la population.»

Selon lui, ce choix du gouvernement Legault, d’abord passé sous le radar, puis révélé par Le Journal, est «difficile à comprendre» et «montre encore une fois son manque de vision à long terme et son incapacité à prioriser les projets structurants pour l’avenir de notre Capitale-Nationale».

Pour expliquer l’absence d’avis préalable, le cabinet de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a informé que «le PQI fait partie du budget. Donc, il n’y avait rien qui pouvait être dévoilé avant 16h mardi, moment où l’ensemble des documents sont devenus publics».

Quant au ministre des Infrastructures et responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, il affirme que «la desserte des banlieues reste une priorité pour améliorer la mobilité. Elle est intégrée dans le projet TramCité qui se trouve au PQI».

Partenaires tenus dans l’ignorance

Le député solidaire Etienne Grandmont déplore que la Ville n’ait pas été informée préalablement. «La CAQ regarde les municipalités de haut. De ne pas avertir les partenaires premiers que sont la Ville et le RTC, qui ont investi des sommes dans le projet de voies réservées, c’est un manque de courtoisie et de respect.»

Le PQI, ce sont des «promesses de papier», selon lui. Et dans les faits, les réalisations de la CAQ sont inexistantes dans la région de la Capitale-Nationale, estime le député de Taschereau. Alors que les voies réservées ont disparu de cette «liste de souhaits», cela vient encore davantage confirmer le manque d’enthousiasme du gouvernement pour les projets de mobilité, ajoute-t-il.

Il rappelle que le Réseau express de la Capitale était présenté par la CAQ comme une «révolution» dans la mobilité pour la région. «Une autre promesse brisée, malheureusement.»

«Manque de vision»

Le Parti Québécois fait écho à ces propos. «Encore une promesse rompue de la CAQ. Encore un manque de vision, de planification et de transparence du gouvernement de la CAQ qui nuit à la bonne gestion des projets de transports et de mobilité durable», a réagi le député de Jean-Talon, Pascal Paradis.

«Le bilan de la CAQ en matière de transport collectif est honteux; c’est ce qui arrive quand les projets sont utilisés à des fins électoralistes. Le message est en tout cas clair pour les gens de la banlieue de Québec: ils ne sont pas une priorité pour le gouvernement de la CAQ.»