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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

[EN RAPPEL] Tarifs douaniers de 25% sur les produits canadiens: voici quoi boycotter pour faire (peut-être) mal aux États-Unis

Plusieurs Québécois veulent cesser d’encourager l’économie américaine

photo julien mcevoy
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Photo portrait de Héloïse Archambault

Héloïse Archambault

27 janvier
1 février à 18h55
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Fini les voyages, boycottage d'Amazon, retrait des réseaux sociaux: de nombreux Québécois passent aux actes pour manifester leur grogne face à l’élection de Donald Trump.

Qu’il s’agisse des tarifs commerciaux, de l’annexion du Canada ou du renvoi de migrants illégaux, de nombreux citoyens sont fâchés de la politique étrangère de Donald Trump et cherchent des manières de boycotter l’économie américaine, a constaté Le Journal dans les derniers jours. 

Comme dit l’adage «acheter c’est voter». Mais boycotter des produits américains peut-il vraiment faire mal à notre voisin?

«D’un point de vue commercial, ça a peu d’impact, avoue Arthur Silve, professeur d’économie à l’Université Laval. La décision individuelle a un effet microscopique.»

Arthur Silve, professeur d’économie à l’Université Laval
Arthur Silve, professeur d’économie à l’Université Laval Photo fournie par Studiotchiz

«C’est un peu comme un géant qui se fait pincer l’orteil, compare le Québécois Antoine Yoshinaka, professeur de politique à l’Université de Buffalo, dans l’État de New York. Je ne pense pas qu’il faut le faire dans le but de faire frémir le géant américain. Sinon, les gens vont être déçus parce que les États-Unis ne s’en apercevront pas.»
Suivre ses convictions

Or, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas suivre ses convictions, croient les experts.

«Ça a beaucoup d’importance pour avoir un esprit de solidarité. Ça garde en mémoire qu’il y a cet enjeu-là en cours et qu’il faut se serrer les coudes. Ça aide à appuyer les mesures gouvernementales du Canada», explique Guillaume Beaumier, professeur adjoint en sciences politiques à l’École nationale d’administration publique.

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Voici les principaux secteurs pour boycotter les produits américains

1) Quitter des réseaux sociaux

Propriétaire de la plateforme X (anciennement Twitter), le milliardaire Elon Musk est un proche du président Donald Trump. Il vient d’être nommé à la tête du ministère de l’Efficacité gouvernementale. Plusieurs organisations québécoises ont récemment annoncé leur retrait de X et des politiciens y songent.

Quant au fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, il est aussi un proche de l’administration. Il a récemment annoncé la fin de la vérification des faits sur la plateforme, aux États-Unis.

Si plusieurs internautes quittent les réseaux, cela peut contribuer à diminuer leurs revenus publicitaires et leur influence politique. 

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        «La question c’est: quel est le mouvement qui va susciter suffisamment d’engouement pour avoir de manière collective un impact significatif? Peut-être quitter les réseaux X ou Facebook», estime Arthur Silve, professeur d’économie, qui a quitté ces plateformes mardi dernier.

        Le réseau social Bluesky, l’équivalent de X, grimpe en popularité depuis l’automne, mais demeure encore marginal.

        2) Ne plus voyager aux États-Unis

        Une manière assez simple de boycotter les États-Unis est d’éviter d’y voyager. Déjà, plusieurs snowbirds ont choisi d’aller ailleurs ou vendent leur condo de Floride. De nombreux voyageurs indiquent aussi sur les réseaux sociaux qu’ils n’y mettront plus les pieds durant la présidence de Trump.

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        «En théorie, ça peut avoir un impact, souligne Marc-Antoine Vachon, titulaire de la chaire de tourisme Transat de l’UQAM. On va plus dépenser notre argent là-bas qu’eux ici, donc il y a de la marge pour avoir un impact.»

        Bien qu’il encourage le tourisme local, ce dernier doute qu’une majorité de Québécois vont boycotter les États-Unis à moyen terme.

        «Il y a beaucoup de frustration, mais on n’est pas dans la grosse période de voyages. C’est surtout l’été qu’on va aux États-Unis. D’ici six mois, des choses vont se passer. Il faudrait une cascade de mauvaises nouvelles pour que la grogne demeure.»

        Plage de la région de Palm Beach, en Floride, où beaucoup de Québécois se rendent chaque année.
        Plage de la région de Palm Beach, en Floride, où beaucoup de Québécois se rendent chaque année. Photo tirée de la page Facebook The Breakers Palm Beach

        3) Faire son épicerie autrement

        Jus d’orange de la Floride, fraises et raisins de la Californie: les consommateurs peuvent trouver des solutions de rechange aux produits d’épicerie qui proviennent des États-Unis (du Mexique notamment). 

        «Clairement, les biens de consommation à l’épicerie, c’est le plus facile pour agir et avoir des options de rechange, croit Guillaume Baumier. On a toujours une influence quand on consomme.»

        Évidemment, la question du prix pourrait en rebuter certains, puisque des produits qui viennent d’autres pays seront plus chers.

        photo julien mcevoy
        photo julien mcevoy

        4) Boycotter des bannières? Pas si vite

        L’idée de boycotter des bannières américaines (Wal-Mart ou McDonald’s) peut sembler louable à première vue. Or, cela pourrait aussi nuire à des travailleurs québécois qui y sont embauchés. Selon les experts, c’est préférable d’éviter l’achat de produits qui viennent directement des États-Unis. Cesser de commander en ligne sur Amazon est une bonne idée, surtout au profit d’entreprises québécoises. Mais, cela risque aussi de vous coûter plus cher.

        5) Écouter la télé d’ici

        Le géant américain de diffusion en ligne Netflix vient tout juste d’annoncer une autre hausse de 2,50$ de l’abonnement mensuel sans publicité (18,99$). Il y a des options pour les Québécois qui souhaitent encourager la production de contenu canadien: Tou.tv, Illico, Crave, CBC Gem.

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