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GNL Québec: pourquoi ouvrir la porte à des projets délaissés par manque d’acceptabilité sociale?

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Gabriel Ouimet

13 février à 17h08
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Les menaces de guerre tarifaire de Donald Trump contre le Canada incitent des élus à envisager la reprise de GNL Québec et Énergie Est, deux projets énergétiques abandonnés pour des raisons économiques, mais aussi par manque d’acceptabilité sociale. Ces projets sont-ils plus socialement acceptables aujourd’hui? Qu’est-ce qui a changé? Une experte nous aide à y voir plus clair.

Les projets GNL Québec et Énergie Est visent à transporter des hydrocarbures de l’ouest du Canada vers l’est, sans passer par les États-Unis. L’un des objectifs: exporter ces ressources vers d'autres marchés.

Dans un rapport publié en 2021, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) notait toutefois que le projet GNL Québec n’avait pas été en mesure de gagner la confiance du public. Québec l’avait donc abandonné, évoquant un manque d’acceptabilité sociale.

La semaine dernière, le premier ministre François Legault s’est cependant dit ouvert à autoriser le projet si l’accessibilité sociale est au rendez-vous.

C’est quoi, l’acceptabilité sociale?

Pour qu’un projet public soit socialement acceptable, il faut mettre en place un processus de consultation qui permet de déterminer si la population est favorable à sa réalisation.

Avec ces consultations, on tente de répondre à plusieurs questions:

  • Est-ce que la population a confiance envers les promoteurs et les institutions impliqués dans le projet?
  • Est-ce qu’on dispose d’assez d’information pour prendre une décision éclairée?
  • Quels sont les risques et les avantages du projet?
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Pour y arriver, le BAPE met en place une série de mesures, dont des audiences publiques, pour pouvoir émettre ses recommandations au gouvernement, explique Danielle Pilette, professeure au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’UQAM.

«La consultation est très large et ciblée sur le projet, le milieu et les impacts du projet, incluant sur l'eau, les émissions et contaminants, les matières résiduelles, etc. C'est très complet, non seulement socialement, mais économiquement et environnementalement», détaille-t-elle.

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Pourquoi recommence-t-on à parler de projets comme celui de GNL Québec?

Parce que l’acceptabilité sociale d’un projet peut varier en fonction du contexte économique, social ou politique, souligne Danielle Pilette.

Actuellement, ce sont les menaces de guerre tarifaires de Donald Trump envers le Canada qui devraient inciter les Québécois à se réfléchir à la relance de ces projets, a soutenu la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly.

Mélanie Joly
Mélanie Joly Photo Agence QMI, MARIO BEAUREGARD

«On a présentement une vulnérabilité par rapport aux États-Unis au niveau de notre pétrole et de notre gaz. [...] C’est sûr qu’on n’a pas de pipeline présentement qui passe à travers le Canada pour venir vers chez nous. Ici, à Montréal, notre pétrole et notre gaz proviennent des États-Unis. Donc, c’est la grande question que les gens doivent se poser ici», a-t-elle soutenu devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le 6 février dernier.

Des arguments semblables ont aussi été évoqués par le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, et par le ministre québécois de l’Environnement, Benoit Charette.

Une majorité de Québécois (61%) se dit favorable à la relance du projet de GNL Québec malgré leurs préoccupations environnementales, révèle un sondage SOM-La Presse publié jeudi.

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