Voici pourquoi Sophie Prégent était réticente à laisser entrer les caméras chez elle pour le docu-réalité Autiste, maintenant majeur
Marie-Hélène Goulet
Sophie Prégent s’est fait violence lorsqu’elle a ouvert les portes de sa maison à la caméra de la série Autiste, bientôt majeur. Sa plus grande crainte était que cette violation de sa vie privée ne serve à rien d’autre qu’à combler les voyeurs. Or l’histoire lui a appris que son partage en a valu la peine. Elle trouve important de continuer l’aventure avec Autiste, maintenant majeur.
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Comme bien d’autres parents de personnes autistes, Sophie Prégent a remarqué une plus grande ouverture du public depuis la diffusion de la première série.
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Il n’est pas facile pour Sophie Prégent de côtoyer les caméras dans sa vie de famille. La comédienne rappelle, mi-figue mi-raisin, que son conjoint, Charles Lafortune, a brisé le pacte qu’ils avaient scellé lorsqu’il a laissé une équipe de tournage entrer chez eux. Elle admet toutefois que cela a été bénéfique. «Ça vaut la peine, parce que les gens comprennent mieux l’autisme et l’acceptent davantage en société. Ces jeunes et leurs familles les touchent», explique-t-elle.
Alors qu’Autiste, bientôt majeur traitait de la transition entre l’enfance et l’âge adulte, la suite de la série concerne la vie des autistes devenus grands. «On entend beaucoup parler des enfants autistes, mais on dirait qu’ils sortent du radar une fois qu’ils ont atteint la majorité. Pourtant, un autiste adulte évolue. Cette saison, nous présentons cette vie plus mature et l’atteinte de l’autonomie», annonce Sophie Prégent. Ainsi, on retrouvera avec joie Benjamin, Raphaël, Maëlle, Laurent, Malika, Eliott, Mathis et leurs familles. On découvrira aussi Charles-Antoine et Élie ainsi que leurs proches.
Les nouveaux venus
À 38 ans, Charles-Antoine s'apprête à quitter la maison. Aîné d’une fratrie de trois, il a toujours habité chez ses parents, même s’il est capable de rester seul plusieurs jours quand ils sont absents. Se voyant vieillir, ces derniers lui ont cherché plusieurs solutions d’hébergement futur, sans jamais trouver le chez-soi idéal. C’était jusqu’à ce qu’un de leurs fils leur propose qu’ils achètent ensemble un triplex et que Charles-Antoine vienne vivre dans son propre appartement, devenant ainsi un voisin qu’il peut tenir à l’œil. On suivra avec Charles-Antoine ce changement de milieu.
Élie, quant à lui, a 24 ans et a quitté la maison familiale le 3 août dernier. Ses parents étant des amis de Sophie Prégent et Charles Lafortune, la comédienne pose un regard privilégié sur cette nouvelle autonomie: «Élie est fonctionnel, il parle et réfléchit à sa manière. C’est un bon garçon! Il a quand même de très grands défis à relever dans cette difficile quête d’autonomie. C’est drôle: en l’écoutant parler, je comprends parfois mieux mon fils, Mathis, qui est non verbal.»
Une ère de changement
Comme bien d’autres parents de personnes autistes, Sophie Prégent a remarqué une plus grande ouverture du public depuis la diffusion de la première série. «L’été dernier, nous avons fait le tour du Québec. Déraciner Mathis quelques jours n’est pas simple. Quand il est hors de sa routine et que, à 19 h, nous entrons dans un restaurant bondé, ça peut être difficile. Maintenant, quand nous demandons — sans vouloir nous montrer exigeants — si on peut lui apporter une assiette de frites pour l’aider à patienter, nous sommes vite compris. On le prend moins pour un jeune homme pas gentil et incapable d’attendre», explique-t-elle.
Non seulement Autiste, bientôt majeur a transformé les mentalités, mais l’émission a aussi permis de changer la donne sur le plan politique. L’avant-dernier budget québécois l’a prouvé: des sommes massives ont été injectées pour les enfants autistes et leurs familles. «Nous avons aussi fait changer la Loi sur le curateur public. Avant, un seul parent avait le droit de devenir curateur à la majorité de son enfant, ce qui faisait perdre tous ses droits à l’autre: il n’avait qu’un droit de regard, au même titre qu’une cousine ou un grand-père, sur les décisions prises pour son enfant devenu adulte. C’était injuste. Bientôt, les deux parents pourront être curateurs», explique Sophie. La mère aimante de Mathis espère qu’Autiste, maintenant majeur permettra de remporter d’autres victoires. «Les prochaines étapes sont une meilleure intégration de ces enfants sur tous les plans, la création d’espaces qui leur sont destinés et de l’investissement dans la recherche», conclut-elle.
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