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Culture

Voici pourquoi Serge Denoncourt renonce aux relations amoureuses

Serge Denoncourt lors de son passage au balado «Ouvre ton jeu», animé par Marie-Claude Barrette.
Serge Denoncourt lors de son passage au balado «Ouvre ton jeu», animé par Marie-Claude Barrette. CAPTURE D'ÉCRAN / AGENCE QMI
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Guillaume Picard

2024-08-19T16:20:47Z
2024-08-19T18:18:55Z
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Ne dites pas à Serge Denoncourt que c’est facile pour lui d’être un «homme blanc homosexuel».

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«Homosexuel, gai, on a mené une bataille. LGBTQ+, on dirait que nous, les hommes blancs gais, on ne fait plus partie de ça, on est trop straights», a-t-il dit à Marie-Claude Barrette, lors d’une longue et divertissante entrevue pour le balado Ouvre ton jeu.

«Il y a un petit devoir de mémoire, c’est-à-dire que si tu as 22 ans pis que tu penses que tu réinventes le monde parce que tu es gender-fluid, on peut prendre un café et je peux te raconter des affaires de 1976 et de 1980, pis du sida.»

Il y a 45 ans, Serge Denoncourt s’affichait déjà en public avec son conjoint, à une époque où la plupart des gais étaient encore dans le placard, même à Montréal.

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«Quand j’ai commencé ma carrière, j’étais gai et ça prenait un certain courage pour t’afficher. Moi, je faisais les tapis rouges avec mon chum. Là, maintenant, les plus jeunes me regardent, moi, gai, comme si j’étais l’affaire la plus straight de la planète parce que je ne suis pas gender-fluid, non binaire... Là, je fais: “Hey, les amis, il y a du monde avant vous qui se sont battus.” Parce que d’être gai, ce n’était pas accepté partout.»

Photo d'archives
Photo d'archives

Serge Denoncourt s’est aussi rappelé l’époque où la liberté sexuelle était reine jusqu’à l’arrivée du sida, au début des années 1980. Il a pu en profiter jusqu’à ses 23 ans. La crainte s’est installée par la suite.

«On avait peur de mourir. On rentrait dans le lit avec quelqu’un et on avait une angoisse de mort. Ils n’ont plus ça, car maintenant il y a une médication, mais ce n’est quand même pas il y a 200 ans», a-t-il ajouté lors de cet entretien.

Jalousie incontrôlable

Dans cette entrevue, il a également été question de son impatience légendaire et du fait qu’il a décidé de ne plus être en relation, lui qui a révélé être «maladivement jaloux».

«Depuis 15 ans, j’ai plus de chum, j’ai une vie sexuelle, j’ai des amis, des amitiés privilégiées, on va dire; je ne me permets pas d’être jaloux avec ces gens-là, car il n’y a pas de contrat.»

Serge Denoncourt, qui vit avec le syndrome d'Asperger, est toujours très demandé comme metteur en scène au théâtre. À 62 ans, il ne souhaite pas lever le pied, mais comme il fait un métier éphémère – contrairement à la télé et au cinéma, où les œuvres peuvent être revues –, il rêve d’avoir son nom dans le dictionnaire pour «laisser une trace».

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Plus doux qu'avant

Même s’il croit qu’on ne change pas, comme la célèbre chanson de Céline Dion, Serge Denoncourt affirme avoir appris à être plus doux avec les années. 

«Je n’ai pas changé, je dis encore toujours ce que je pense, je le dis un petit peu de façon moins blessante maintenant. Je me suis rendu compte que ce n’est pas nécessaire de blesser quelqu’un pour lui dire ce que tu avais à lui dire, pour lui dire que tu n’étais pas content, tu n’as pas besoin d’être agressif. Les gens me connaissent et me voient venir à deux kilomètres, ils font: “Bon, il n’est pas de bonne humeur.”»

TOMA ICZKOVITS/AGENCE QMI
TOMA ICZKOVITS/AGENCE QMI

«Je n’ai pas de problème à m’excuser non plus, là-dessus je n’ai pas d’orgueil, je peux me tromper, je peux avoir gueulé pour rien, je m’excuse et si la personne est capable de passer à autre chose, c’est réglé pour moi.»

Il admet toutefois être rancunier et avoir rayé des gens de sa vie sans possibilité de retour en arrière. C’est un «manque de confiance» qui pourrait, selon lui, expliquer cela, soit la peur d’être «trahi et trompé».

«Je ne suis pas capable de pardonner. Mes ex d’il y a 20 ans qui m’ont fait du mal, je leur souhaite du mal, encore là, aujourd’hui. L’idée de vengeance, qui n’est pas un beau sentiment, moi j’ai ça», a-t-il dit à une Marie-Claude Barrette, qui a avoué ne pas être certaine de vouloir faire partie de ses proches, malgré toute l’estime qu’elle lui porte.

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