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Culture

Voici pourquoi Patrick Huard estime que la série de Bon Cop Bad Cop est le projet le plus prenant de sa carrière

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Patrick Delisle-Crevier

2024-01-16T13:00:00Z
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Au moment de notre rencontre, Patrick Huard était sur le point de tomber en vacances pour quelques jours. Une toute petite période de calme avant de se lancer dans un grand tourbillon, puisque l’année 2024 est celle de la deuxième saison de LOL: Qui rira le dernier?. Patrick planche aussi sur l’adaptation en série télévisuelle de Bon Cop, Bad Cop, et il est producteur de l’adaptation cinématographique du roman Qimmik, de Michel Jean, qui est réalisée par sa conjointe, Anik Jean. Entrevue avec un homme qui est loin de ralentir le rythme.

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Patrick, comment ça va?

Je vais vraiment bien. Je me croise les doigts, mais tout va tellement bien dans ma vie en ce moment. Je viens de livrer la bible et le synopsis des épisodes pour le projet de série télévisuelle de Bon Cop, Bad Cop, et je suis très content de tout ça. J’ai aussi écrit le premier épisode au complet. Donc, ça avance très bien. C’est la plus grosse étape du projet, car c’est là que nous donnons le ton de la série. Avec ça, on a une bonne idée si ça marche ou pas. J’ai eu beaucoup de plaisir à écrire ça et à retrouver cet univers. Pour le moment, nous attendons de savoir si nous aurons le go pour passer à la prochaine étape. Une fois que ce sera fait, les six auteurs écriront chacun un épisode. Moi, je vais être le show runner, c’est-à-dire que je vais coacher les auteurs afin de m’assurer qu’ils respectent le ton. Je vais aussi réaliser deux ou trois épisodes. 

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Julien Faugère
Julien Faugère

À quoi devons-nous nous attendre d’une série télé de Bon Cop, Bad Cop?

Ce sera dans la continuité des films. Nous retrouverons les personnages là où ils étaient à la fin du deuxième film. La fille de David, mon personnage, est jouée par Sarah-Jeanne Labrosse; elle est maintenant policière et ils travaillent ensemble. Cela a créé certaines frictions entre elle et lui, évidemment. Quelque chose s’est brisé entre eux. David est bien attristé de cette situation. Il y aura aussi un nouveau policier, un jeune autochtone qui sera complètement dépassé par un événement. 

Il va recevoir l’aide de David, parce que la nouvelle patronne souhaite donner à mon personnage une leçon d’ouverture d’esprit. Il a d’ailleurs une très belle relation avec celle-ci; ce ne sera pas ennuyant! Le personnage de Martin (Colm Feore), qui a maintenant des aspirations politiques, délaisse un peu le terrain. David ne sera pas celui qui l’aidera le plus dans son nouveau choix de carrière.

Qu’est-ce que ça représente pour toi de renouer avec cet univers?

J’en suis bien content, surtout qu’il y a déjà sept ans qu’on a tourné le dernier film. Je suis à la fois très excité et très stressé parce que les deux films ont très bien marché. Donc, je ne peux pas arriver avec quelque chose de moins bon ou de plate. J’ai aussi pris la décision de changer de médium. Alors, j’ai beau avoir une vision de la chose, tant et aussi longtemps que je n’aurai pas commencé à me mettre les mains dedans, je ne saurai pas trop à quoi m’attendre. Je sais, par contre, que j’ai pris la bonne décision; même si ç’a tout de même été un deuil de ne pas le faire pour le cinéma.

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Qu’est-ce qui a motivé cette décision?

J’avais envie d’avoir plus de temps pour approfondir les relations entre les personnages. Au cinéma, tout va tellement vite et tout est mené par le risque, alors que dans une série, tout est axé sur les personnages. D’abord, j’arrivais avec un nouveau policier et une nouvelle réalité, et je voulais aussi faire un peu plus de satire politique et parodier certaines affaires. Je n’aurais pas pu installer tout ça dans un film qui dure deux heures. Mais dans une série de huit épisodes, j’ai le luxe d’avoir du temps pour installer les choses comme je l’entends. Je peux te dire que ma séquence d’ouverture va durer autour de 14 minutes. Il va y avoir beaucoup d’action et beaucoup d’humour! J’ai le temps d’y aller à fond. Je verrais même tout ça se décliner sur plusieurs saisons. Tout est possible! Mais je m’oriente tout de même sur une fin fermée pour cette saison. Je veux que le spectateur finisse de regarder le dernier épisode en ayant le sentiment que la boucle est bouclée. Ce sera assurément le projet le plus prenant de ma carrière. 

Julien Faugère
Julien Faugère

Pourquoi?

En raison de l’écriture, de la réalisation, de la production et de l’entraînement qu’implique le tournage. Il faut penser aussi au tournage des scènes d’action et aux cascades, que je compte faire moi-même. Ça fait des journées de fou! Je pense que tout va s’étaler sur les 15 ou 16 prochains mois de ma vie. Idéalement, j’aimerais que ma femme, Anik, participe elle aussi pas mal dans la série, à titre de productrice, même si je sais qu’elle a aussi ses projets personnels, dans lesquels je suis aussi impliqué. J’aimerais aussi qu’elle réalise un épisode et qu’elle signe la musique. Mais reste à voir si elle sera disponible. 

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De plus, depuis le 5 janvier, tu animes la saison 2 de LOL:Qui rira le dernier? sur Prime Video. Quel genre de joueur serais-tu dans une telle émission si tu n’en étais pas l’animateur?

Un joueur qui serait éliminé rapidement, parce que je ne suis pas bon du tout quand vient le temps de ne pas rire. À l’époque des Boys, quand il y avait des émissions spéciales de bloopers, il y en avait plein de moi qui ris, tout simplement parce que j’étais incapable de garder mon sérieux. Je riais dans toutes les scènes. C’était terrible! Donc, c’est une bonne chose que je sois l’animateur.

La première saison n’a pas couronné un seul grand gagnant, puisque Laurent Paquin et Richardson Zéphir ont remporté la compétition ex æquo. As-tu été déçu de cela?

Oui. J’aurais voulu qu’il y ait un grand gagnant, mais on a vite compris que ça ne finirait jamais entre ces deux-là. Dans la deuxième saison, les choses se sont cependant installées autrement. On a été bénis parce que tout s’est déployé sans que nous ayons à faire aucune twist: on n’a pas dû intervenir pour éliminer des candidats. Tout s’est fait naturellement. Et nous avons une finale spectaculaire! Les deux derniers épisodes sont complètement débiles, avec une belle montée dramatique. On a des candidats qui sont de tous les combats et qui sont impliqués dans tout ce qui se passe. Cette saison, on a aussi ajouté une nouvelle règle: les candidats n’ont plus le droit de fuir une situation. Alors, ça a créé de grands moments. Autre changement: je ne donne plus de pénalités, mais plutôt des privilèges. Je trouve ça plus positif, et ça favorise l’attaque. 

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La dernière fois, tu me disais que tu souhaitais appuyer un peu sur la pédale des freins pour respirer un peu. Ça n’a pas vraiment marché ou quoi?

(Rires) Non, pas vraiment, du moins pas pour le moment. Mais en décembre, je me suis reposé un peu et j’ai décroché, car je savais que j’aurais beaucoup de travail à faire ce mois-ci. Comme les gens m’ont moins vu cette année, ils ont l’impression que c’était parce que je travaillais moins. Mais en règle générale, c’est tout le contraire: moins on me voit, plus je travaille! 

Dis-moi, j’ai l’impression que tu aimes de plus en plus travailler dans l’ombre...

Oui, c’est vrai. Plus le temps avance, plus j’aime avoir les mains à l’arrière-plan. J’ai beaucoup de satisfaction à amener mon expérience et mes affaires pour permettre à d’autres de briller. Ça me rend vraiment heureux.

Est-ce qu’il y a eu une période où tu avais besoin de briller et d’être à l’avant-plan?

Mon Dieu, oui! Ç’a été très intense au début de ma carrière et ça a duré jusqu’à mes 35 ans. Donc, ça fait 20 ans que je suis complètement dans autre chose. Mais je ne juge pas celui que j’étais à l’époque. C’était juste normal! Le jeune Patrick avait envie de se faire une place. Maintenant, si je fais Tout le monde en parle, je ne me regarde pas. 

As-tu eu besoin d’un break de ta personne?

Oui, probablement. Et je pense que je ne suis pas vraiment intéressé à me revoir. Je prends un break de moi-même tout simplement parce que ça ne me remplit pas de me voir. Ce qui me remplit, c’est de faire mon travail dans le moment présent. Je n’aime pas tant me regarder. 

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Avec le recul, pourquoi dirais-tu que tu as décidé de cesser de faire La Tour?

Je suis très fier de l’avoir fait et je serais resté pendant des années à la barre d’un tel concept. Après deux ans, je me suis rendu compte que je ne me visualisais pas en train de faire ça pendant sept ou huit ans. Je suis encore jeune
et en pleine forme, et j’ai plein d’idées dans la tête, alors, ça me limitait trop dans mes autres projets. Pour moi, il était hors de question de faire cette émission et de tourner un film l’été. Ça n’aurait eu aucun sens. J’aurais été malheureux, et ma famille aussi. Donc, j’ai dû faire un choix. J’aime amener un bateau à bon port et passer à autre chose. Je ne serais pas heureux de faire la même affaire trop longtemps. J’aime travailler avec des fous passionnés. 

Tu as 55 ans... As-tu peur de manquer de temps pour tout faire?

Oui. J’ai eu cette période au cours de laquelle j’ai eu peur de manquer de temps. Là, je suis dans une période où j’ai accepté que je n’aurai pas le temps de tout faire. À partir du moment où on le sait, on ralentit et on fait les affaires qui comptent et dans lesquelles on sait qu’on peut faire une différence. Maintenant, si je sais que je n’apporterai pas quelque chose de valable à un projet ou que quelqu’un d’autre peut faire mieux que moi, je laisse la place à d’autres. Je préfère vraiment me concentrer sur les projets qui me font vibrer et dans lesquels je peux faire une différence. 

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Tu comptes 35 années de carrière. As-tu la carrière que tu pensais avoir?

Non, c’est beaucoup mieux que ce que je pensais! Quand j’ai commencé à faire ce métier, mon modèle, c’était Robin Williams. Je rêvais de pouvoir être humoriste et de jouer dans toutes sortes de films comme lui. Ensuite, ça s’est ouvert sur autre chose, et je me suis mis à écrire des scénarios et à produire des choses. Un monde nouveau s’est ouvert à moi. Maintenant, j’ai l’impression que je peux plus exprimer mon talent tout en étant dans un mode d’apprentissage infini; beaucoup plus que si je n’avais fait que de la scène ou joué dans des films. 

Julien Faugère
Julien Faugère

As-tu des regrets face à des projets que tu as faits?

C’est une bonne question... Tu vois, il y a des affaires que j’appelle le «chant des sirènes»... Des fois, tu te fais prendre par le chant des sirènes. Par exemple, à un moment donné, j’ai accepté d’être morning man à la radio. Je sortais de mon premier spectacle et je trouvais que c’était un poste super prestigieux. Et c’était aussi très payant! En le faisant, je me suis rendu compte que ce n’était pas mon univers. Pourtant, ma petite voix intérieure me disait: «Patrick, es-tu sûr de celle-là?» J’ai dit à ma voix de fermer sa gueule et je suis allé jouer les morning man. J’ai vite regretté mon choix. Il y a eu un autre chant des sirènes lorsque j’ai eu la fausse bonne idée d’enchaîner deux tournages de films. Je tournais dans Guibord s’en va-t-en guerre et, cinq jours après, je jouais dans Ego Trip. J’ai dit oui, alors que c’était deux personnages totalement différents. J’ai complètement surestimé mon niveau d’énergie. Je n’ai donc pas pu m’investir autant que je l’aurais voulu sur Ego Trip. Et j’ai regretté ma décision. J’ai trouvé que ce n’était pas correct pour le projet. Sinon, je suis fier d’à peu près tout ce que j’ai fait. 

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Et qu’est-ce qu’il te reste à faire?

Mon rêve est de faire Le Parrain. En fait, pas de refaire le film en tant que tel. Ce film, pour moi, c’est le projet parfait. C’est le film ultra populaire et ultra accessible que les critiques tout autant que le public qualifient de chef-d’œuvre. Alors, j’aimerais faire le grand film parfait qui donne l’impression de frapper un coup de circuit. Ce à quoi j’aspire, c’est de réaliser, de produire ou de jouer un jour dans un film cinq étoiles. 

Et la scène dans tout ça?

J’aimerais y revenir un jour... J’ai encore des affaires à dire et ça me démange, mais pas maintenant. Mais oui, un jour, j’aimerais revenir sur scène. 

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LOL: Qui rira le dernier? est présentement disponible sur Prime Video.

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