Voici pourquoi on tolère moins bien l'alcool en vieillissant
Jean-Michel Clermont-Goulet
Si vous avez 30, 40 ou 50 ans, peut-être avez-vous remarqué lors de soirées arrosées que les verres de vin ou les pintes de bière «rentrent un peu moins bien au poste» que lorsque vous étiez plus jeune. C’est tout à fait normal. On vous explique.
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Dans la vingtaine
Dans la vingtaine, la gueule de bois nous affecte généralement moins qu'en vieillissant. Pourquoi? Parce que le foie et le cerveau sont particulièrement résilients pendant cette période de notre vie, explique au HuffPost la Dre Elizabeth Landsverk, gériatre et experte en démence.
Ce n'est pas tout.
«Les lobes frontaux (les parties du cerveau responsables du raisonnement et du jugement) ne sont pas complètement développés. Une personne est ainsi plus susceptible de boire plus ou de prendre plus de risques, ce qui pourrait causer des problèmes plus tard», ajoute-t-elle.
Dans la trentaine
Une fois dans la trentaine, vous devriez encore bien supporter l'alcool (et les lendemains de veille), surtout si vous buvez avec modération.
«Demandez-vous comment va votre santé. L’alcool augmente les risques de maladie du foie et de cirrhose, souligne la Dre Landsverk. En tant que gériatre, je dirais qu’un verre ou deux par semaine, c’est bien. Certains médecins disent qu’un verre par jour, c’est bien, mais c’est aussi neurotoxique et cela peut vous rattraper.»
Dans la quarantaine
La consommation d’alcool est plus risquée après avoir soufflé ses 40 bougies.
L’obésité, le diabète, l’hypertension et l’hypercholestérolémie augmentent les risques de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral (AVC) et de démence. Si vous vivez avec l’une de ces conditions, même une petite quantité d’alcool peut augmenter les risques d’une crise cardiaque ou d’un AVC, mentionne la médecin.
À 50 ou 60 ans
Lorsque vous passez le cap des 50 ans, même une consommation modérée d’alcool peut faire des ravages sur votre corps, soutient la gériatre.
«Outre les dommages vasculaires et les risques de démence, l’alcool augmente les risques de cancer du sein, de cancer de l’œsophage et de cancer du foie.»
À 60 ans, c'est encore pire. Les personnes plus âgées risquent de perdre l’enzyme nécessaire pour métaboliser l’alcool, explique la médecin.
«Les personnes âgées ont moins de réserves dans le cerveau, le foie et les reins. Les dommages au cerveau causés par un seul verre par jour sont donc pires», insiste-t-elle au HuffPost.
Ce que recommandent les autorités
En janvier 2023, le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) a rendu publiques ses nouvelles directives en matière de consommation d’alcool.
Il existe, selon le CCDUS, un «continuum de risque» associé à la consommation hebdomadaire d’alcool:
- 1 à 2 verres ou moins par semaine — permet généralement d’éviter les conséquences de l’alcool pour vous-mêmes et pour les autres.
- 3 à 6 verres par semaine — augmente le risque de développer plusieurs cancers, comme le cancer du sein et du côlon.
- 7 verres ou plus par semaine — augmente en plus votre risque d’avoir une maladie du cœur ou un AVC.
- Au-delà de 7 verres par semaine — augmente radicalement le risque que ces conséquences surviennent.
Source: Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS)