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Voici pourquoi c’est si important d’utiliser les bons pronoms quand on s’adresse à quelqu’un

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Photo portrait de Genevieve            Abran

Genevieve Abran

2021-10-21T11:00:00Z
2022-05-17T13:19:13Z
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Il y a plein de raisons qui expliquent pourquoi c’est si important d’utiliser les bons pronoms quand on s’adresse à quelqu’un : c’est loin d’être un caprice. Voici les principales.  

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C’est la base du respect – et un droit humain  

Personne n’aimerait se faire appeler par un nom autre que le sien : ce n’est pas respectueux. C’est la même chose pour toutes les facettes de l’identité de quelqu’un, incluant son genre.  

Les personnes qui font partie de la diversité de genre ne font pas un choix; ils sont simplement eux-mêmes.  

«Ce n’était pas un choix [de faire ma transition], c’était ça ou la mort», raconte Cloé, une femme trans a souffert sans trop savoir pourquoi jusqu’à l’âge de 40 ans, quand elle a commencé sa transition. 

Cloé
Cloé Courtoisie

Alex, une personne non-binaire qui utilise le pronom «elle», trouve qu’utiliser les bons pronoms pour s’adresser à quelqu’un, c’est une façon de dire «je te vois en tant qu’humain et je te respecte» -- c’est carrément «la base [pour] se sentir respecté», résume-t-elle.  

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Pour Nathane, une personne non-binaire qui utilise le pronom «il», se faire aborder avec les bons pronoms par ses collègues est un symbole de reconnaissance et d’appui. «Ce n’est pas un caprice, tout ça», rappelle-t-il. 

Même constat pour Alexie, une femme transgenre. «J’ai besoin de me faire reconnaitre en tant que femme pour vivre l’expérience à 100%», dit-elle.  

«Une personne qui ne respecte pas la mention de genre, c’est de la transphobie et ça doit être puni.»  

C’est d’ailleurs un droit humain de se faire genrer correctement, rappelle Estelle, une femme trans qui a fait son coming out public en 2018.  

Estelle
Estelle Courtoisie

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Être mégenré, c’est blessant  

Se faire mégenrer constamment, c’est blessant; ça devrait être une raison suffisante pour éviter de le faire. 

Nathane, qui travaille dans le service ménager au CHU Sainte-Justine, a encore son ancien nom sur sa carte d’identité. Les gens l’interpellent donc régulièrement avec des pronoms féminins ou en lui disant «madame» ou «ma belle». «C’est une micro-agression à chaque fois que je dois expliquer mon nom», explique-t-il.  

Nathane
Nathane Courtoisie

À chaque fois qu’il doit corriger quelqu’un, Nathane ne se sent pas bien et a l’impression de devoir faire un autre coming out. «Ça me fait mal à chaque fois», mentionne celui dont le nom devrait être bientôt modifié sur la carte d’employé.  

Estelle, une femme trans, est bien d’accord. «Ça m’est déjà arrivé [de me faire mégenrer] pis c’est fucking violent, surtout quand j’ai fait des efforts pour mettre du linge féminin, du maquillage», mentionne celle qui a travaillé dans plusieurs sphères du milieu des communications. «Ça m’est arrivé de me faire mégenrer et de ne pas comprendre comment ça a pu arriver et d’être tellement tellement fâchée», dit celle qui travaille aujourd’hui dans un environnement inclusif qui lui offre «la paix d’esprit». 

Lorsque Cloé, une femme trans, se fait mégenrer, une «spirale de doute et de questionnement» s’active dans sa tête. «C’est ma voix qui m’a vendue? C’est parce que je n’étais pas assez maquillée? Parce que je ne portais pas de robe?» 

*Seulement les prénoms des intervenants ont été utilisés pour préserver leur intimité.

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