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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Voici pourquoi les Canadiens (et les Québécois) vont voter pour Carney

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Photo portrait de Richard Martineau

Richard Martineau

5 avril
5 avril à 0h15
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L’autre jour, à l’émission que j’anime à QUB radio, Joseph Facal se demandait pourquoi diantre les Canadiens tripaient autant sur Mark Carney.

Une partie de la réponse est dans la pyramide de Maslow.

DÉGRINGOLER JUSQU’EN BAS

Créé en 1970 par le psychologue américain Abraham Maslow, ce concept dit que les besoins de l’être humain sont séparés en cinq groupes fondamentaux qui forment une sorte de pyramide.

Tout en bas, il y a les besoins primaires: manger, boire, dormir et se loger.

Ou, comme Carney dit en langage E.T.: bâtir maison.

Ensuite, les besoins de sécurité: vivre dans un environnement stable, prévisible, sans anxiété ni crise.

Troisième étage: les besoins d’appartenance – l’amitié, l’amour, l’affection.

Quatrième: les besoins d’estime – la confiance, le respect de soi, la reconnaissance et l’appréciation des autres.

Et cinquième et dernier étage: le besoin d’accomplissement de soi.

Au début, tu combles tes besoins primaires.

Puis, une fois ces besoins comblés, tu passes à l’étage supérieur.

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Et ainsi de suite, jusqu’à ce que tu te retrouves au sommet de la pyramide et que tu deviennes une personne complète.

Qui n’a plus besoin de rien.

Comme George Clooney.

Actuellement, à cause de l’orang-outan hystérique qui brasse sa cage et bardasse chez nos voisins du Sud, les Canadiens se retrouvent tout en bas de la pyramide.

Ils ont peur de perdre leur job, leur capacité d’achat et de ne plus pouvoir payer leur épicerie, leur loyer ou leur hypothèque.

Voilà pourquoi Mark Carney trône au sommet des sondages.

Parce qu’à tort ou à raison, les Canadiens croient que c’est lui qui est le mieux placé pour combler leurs besoins primaires et les aider à grimper de nouveau la pyramide.

LE BANC DES PUNITIONS

Oui, mais pourquoi Carney? vous demandez-vous. Pourquoi lui?

À cause d’un mot, un simple mot qui, tel le «Sésame ouvre-toi!» d’Aladin, ouvre la porte de la caverne des merveilles.

«Banquier.»

Carney est un banquier. Il sait donc comment fonctionne l’économie, la Bourse, le fric.

Oui, mais la langue? La laïcité? L’immigration? Ces dossiers ne sont pas importants?

Oui, ils sont importants, mais ils se situent plus haut dans la pyramide de Maslow.

On les réglera lorsqu’on sera rendu là.

Actuellement, on est dans le camp de base.

Celui des besoins primaires.

Manger nourriture. Boire eau. Bâtir maison.

C’est ça, l’urgence pour les Canadiens.

Même pour les souverainistes québécois, qui portent maintenant un t-shirt rouge sous leur chemise bleue.

D’où la popularité de Carney.

Je sais ce que vous allez me dire: mais Carney est un libéral!

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Il dirige le parti qui nous a mis dans la chnoute!

Le parti qui a creusé la dette tellement creux qu’on voit les semelles des Chinois!

Le parti qui a ouvert toutes grandes les vannes de l’immigration!

Et on le reporterait au pouvoir? Comme si rien ne s’était passé au cours des 10 dernières années?

Me semble que lorsqu’un gouvernement agit de la sorte, on l’envoie sur le banc des punitions, non?

Va dans ta chambre, pas de dessert pendant quatre ans?

LE CARNISME

Eh bien, c’est ça, le miracle de Carney.

Il est l’arbre qui cache la forêt.

Le chef qui fait oublier son parti.

Carney, ce n’est pas le Parti libéral.

C’est lui.

Carney, c’est Carney. Une marque à lui tout seul.

Tout comme Trump n’est pas le Parti républicain. Et Macron n’est pas le Parti Renaissance.

Il y a le trumpisme? Le macronisme?

Il y a maintenant le carnisme.

C’est ça qui explique la popularité de Carney.

L’homme est sorti de la cuisse de Jupiter.

Tassez-vous, v’là le banquier!

Il a suffi qu’il se pointe pour que l’héritage de Trudeau s’efface soudainement de nos mémoires.

Pour que le Bloc fonde comme neige au soleil.

Et pour que Poilievre se retrouve Gros-Jean comme devant.

Un cœur de pommes entre les dents.

L’ère des pirates

L’écrivain suisse Giuliano da Empoli a écrit un livre fabuleux sur Poutine: Le Mage du Kremlin, une réflexion fascinante sur le pouvoir.

Dans une entrevue qu’il a accordée au Figaro, da Empoli a critiqué la tendance autoritaire de Trump.

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«Dans sa pièce Henri VI, Shakespeare fait dire à l’un de ses personnages: “Au moment de la Révolution, la première chose à faire est de tuer tous les avocats”. C’est ce que fait Trump aujourd’hui: il va contre les juges et s’en prend aux cabinets d’avocats. Les patrons de la tech suivent la même logique. Ils ne veulent pas de lois ni de règles; ils veulent juste accélérer.»

Trump, Musk et Zuckerberg, même combat!

Trump, l’antisystème!

La gauche ne comprend décidément rien à l’époque.

La preuve: en France, les gauchistes se réjouissent qu’une juge ait interdit à Marine Le Pen de se présenter aux prochaines élections présidentielles, même si elle trône au sommet des intentions de vote.

Ils devraient regarder ce qui se passe aux États-Unis au lieu de célébrer. Les poursuites contre Trump ne l’affaiblissent pas, au contraire: elles le rendent plus fort et poussent ses fans à se radicaliser encore plus!

La seule façon de lutter contre Trump: convaincre les électeurs de voter contre lui aux élections!

Le mammouth grossit!

La Presse nous a appris qu’au cours de la dernière année, la masse salariale des hauts dirigeants de Santé Québec et du ministère de la Santé a presque doublé, même si Christian Dubé avait promis de dégraisser la machine.

Réaction du ministre: «Je suis très à l’aise avec ça. Ça prend des gestionnaires avec une expertise qui sont capables de faire les changements nécessaires dans cette organisation».

Et pendant ce temps, on ne rénove pas des hôpitaux vétustes sous prétexte qu’on n’a pas d’argent...

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