Publicité
L'article provient de 24 heures
Environnement

23°C à Montréal: voici pourquoi il fait aussi chaud qu’en été au Québec

Photo d'archives, Agence QMI
Partager
Photo portrait de Jean-Michel  Clermont-Goulet

Jean-Michel Clermont-Goulet

2021-10-12T21:15:00Z
Partager

Il fait anormalement chaud pour un mois d'octobre au Québec, alors que le mercure a avoisiné les 23°C aujourd'hui à Montréal. La métropole pourrait d'ailleurs battre des records de chaleur vieux de 60 ans.

• À lire aussi: Ces pays (dont le Canada) sont responsables de la crise climatique: les 10 plus grands pollueurs depuis 1850

• À lire aussi: Le réseau de la santé et des services sociaux n'est pas prêt pour faire face aux changements climatiques

Si le thermomètre indique -15°C à Svartevaeg, à l’extrême nord du Canada, les Québécois, eux, profitent d'une météo estivale. Le temps clément se poursuivra jusqu'à la fin de la semaine, selon les prévisions d’Environnement Canada

C'est bien beau tout ça, mais pourquoi il fait aussi chaud?       

Cette chaleur inhabituelle est provoquée par une crête atmosphérique qui perdure au Québec. Cette dernière permet, grâce à un anticyclone, une remontée des températures chaudes du sud des États-Unis jusque sur la province et les Maritimes. Dans l’ouest du pays, c’est le contraire. Les températures sont nettement au-dessous des normales de saisons. 

Publicité

«Partout où il y a des creux [comme dans l'Ouest canadien, où il fait froid], il y a des crêtes [comme au Québec, où il fait chaud], explique Antoine Petit, météorologue chez Environnement Canada. Ce sont des zones qui font le tour de l’atmosphère terrestre.»

«Certains crétages peuvent être plus puissants, en fonction de leur intensité et la vitesse [à laquelle] ils se déplacent», poursuit-il, tout en mentionnant qu'il s'agit de phénomènes météo normaux. 

Des records battus?        

La crête présente sur le Québec et le nord-est des États-Unis est «très stationnaire», ce qui expliquerait les températures au-dessus des normales de saison que l’on connaît depuis les deux dernières semaines.

À Montréal, le mercure pourrait grimper jusqu’à 25°C ce mardi et mercredi, dépassant le record datant de 1961, alors que la métropole avait rapporté une température de 23,9°C, selon MétéoMédia.

À cause des changements climatiques?   

Au cours des prochaines années, les changements climatiques influenceront «assurément» les déplacements et l’amplitude de ces crêtes et de ces creux. 

«C’est exactement ce genre de phénomène là qui sera influencé par les changements climatiques», soutient sans hésiter Antoine Petit, qui ajoute que les liens entre la crise environnementale et les crêtes sont présentement à l’étude. 

• À lire aussi: L'écoanxiété augmente au Québec et des experts disent que ce sera le mal du siècle: on fait quoi avec ça?

Vivons-nous un été des Indiens?   

Et maintenant, la question que tout le monde se pose: avons-nous affaire à un été des Indiens? Non. Ou du moins, pas à Montréal, selon Antoine Petit.

«Habituellement, on voudra avoir un gel durant la nuit pour appeler ça un été des Indiens», précise-t-il. 

Mais dans des régions où un premier gel est survenu, comme la Gaspésie, la Côte-Nord, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et l’Abitibi-Témiscamingue, c’est une autre histoire. Ces régions du Québec vivent bel et bien un été des Indiens. 

Ces régions «ont eu un gel et ont ressenti pendant trois à cinq jours des températures de 5°C au-dessus des normales saisonnières», mentionne le météorologue. À Sept-Îles, par exemple, le mercure a dépassé les 17°C lundi, alors que la normale est d'environ 10°C.

À Montréal, les températures automnales reviendront dès le week-end prochain.

Publicité
Publicité