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Voici pourquoi il est (presque) impossible de réserver une voiture Communauto pour les Fêtes

Photomontage Marilyne Houde
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Photo portrait de Genevieve            Abran

Genevieve Abran

2022-11-29T22:40:27Z
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Vous comptiez utiliser Communauto pour vous rendre à votre réveillon de Noël ou à votre party du jour de l’An? Eh bien, meilleure chance la prochaine fois. À l’approche des Fêtes, il n'y a plus de voiture disponible pour cette période où la demande est très forte. Voici quatre raisons qui peuvent expliquer la situation.

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La demande à la hausse 

«On rentre dans une pointe de l’année où tout le monde veut des voitures», explique le vice-président de Communauto, Marco Viviani. Avec la saison estivale, le temps des Fêtes est en effet la période de l’année où la demande est la plus forte. 

Bien avant le temps des Fêtes, la popularité du service d'autopartage était toutefois à la hausse, alors que le nombre d’abonnés a bondi de 30% entre 2021 et 2022, selon l’entreprise.  

PHOTO COURTOISIE
PHOTO COURTOISIE

Pour dissuader ses usagers de louer des voitures pour rien à quelques semaines des Fêtes, Communauto a décidé de serrer la vis. Les 24 et 25 décembre prochains, ainsi que les 31 décembre et 1er janvier prochains, les usagers qui annulent une réservation devront payer une pénalité correspondant à 50% du coût de la portion annulée de la réservation. 

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L'impact de cette mesure risque toutefois d’être limité, reconnaît Marco Viviani. 

«Quand l’alternative c’est de louer une auto à 1500$ pour trois jours, ce n’est pas 25$ ou 30$ de pénalité qui va changer la donne.» 

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La pénurie de véhicules  

La popularité du service d'autopartage n’explique pas à elle seule le manque de disponibilités, qui est décrié ces derniers jours par des clients furieux de ne pas pouvoir réserver de véhicules.  

Marco Viviani évoque des retards dans les livraisons de véhicules commandés.  

«La croissance d’abonnés est forte [...], mais le problème, c’est qu’on ne s’attendait pas à ce que l’industrie automobile reste en aussi grosse difficulté», indique le responsable du développement stratégique de l’entreprise.  

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Pour faire face à la demande, Communauto a commandé 800 nouveaux véhicules, qui devaient arriver à l’été 2022. À l’heure actuelle, 600 de ces voitures ont été livrées et, de ce nombre, seulement la moitié sont «en station», c’est-à-dire qu’elles peuvent être réservées plusieurs semaines d’avance et pour de longues distances et périodes.  

Les entreprises de location de voitures subissent d'ailleurs elles aussi les contrecoups de la pénurie de véhicules. Face à la situation, certaines d'entre elles ont augmenté leurs prix, ce qui met encore plus de pression sur Communauto, ajoute Marco Viviani. 

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Les problèmes de stationnement 

Il n’y a pas que la pénurie de véhicules qui freine Communauto, la Ville de Montréal aussi.  

Selon Marco Viviani, l’entreprise a en effet du mal à obtenir des espaces de stationnement supplémentaires pour ses nouveaux véhicules «en station».  

«On aurait pu ajouter beaucoup de ces [600] voitures pour qu’elles soient en station, pour qu’elles soient réservées, mais ce n’est pas possible, parce qu’on n’est pas capable de trouver autant de places de stationnement», regrette-t-il.  

MÉLANIE COLLEU/24 HEURES/AGENCE QMI
MÉLANIE COLLEU/24 HEURES/AGENCE QMI

Marco Viviani affirme que les règles de la Ville entourant le stationnement sont trop compliquées, ce qui empêche son entreprise d’obtenir toutes les places dont elle aurait besoin.  

À Montréal, la flotte de Communauto se compose de 2800 véhicules, dont la moitié sont des voitures «en station» et l’autre moitié des voitures «Flex», c’est-à-dire en libre-service et sans place de stationnement fixe. Le ratio serait plutôt de 60% de véhicules «en station» et 40% de véhicules en libre-service s’il était plus facile d’obtenir des places, affirme Marco Viviani.  

Le manque d’intérêt de la Ville 

Marco Viviani reproche également à Montréal de traiter Communauto comme «le frère pauvre de l’écosystème de mobilité», même si le service est utilisé par 10% des ménages sur l’île. 

STEVE MADDEN/AGENCE QMI
STEVE MADDEN/AGENCE QMI

«L’attention que la Ville de Montréal donne à Communauto est infiniment plus petite qu’à BIXI, regrette-t-il. Vous voyez combien de stations BIXI il y a. Nous, pour avoir une place [de stationnement], il faut convaincre de la pertinence [du service].» 

Pour Marco Viviani, il ne fait pourtant aucun doute: Communauto est un service indispensable. «Vous partez pas en BIXI au chalet avec toute la famille, mais en Communauto, oui», souligne-t-il. 

La Ville de Montréal n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevue. 

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