[EN IMAGES] Voyez la vidéo complète de l’intervention du SPVQ au Portofino
On y voit la présumée victime qui semble narguer les policiers, sans toutefois se montrer agressive ou violente
Pierre-Paul Biron
La vidéo complète de l’intervention controversée du SPVQ au restaurant Portofino le week-end dernier montre l’homme impliqué discutant de façon animée avec les policiers, mais sans tenter d’agresser ceux-ci.
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Après avoir obtenu des extraits de l’intervention violente filmée par des clients du restaurant mardi, les images des caméras de surveillance du Portofino Sainte-Foy ont été dévoilées mercredi.
La vidéo, d’une durée totale de 10 minutes, mais raccourcie ci-haut aux 6 minutes où l’on voit l’individu impliqué, montre clairement la banquette où se trouvait Jean-Philippe St-Laurent et un groupe d’amis.
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Selon sa version, il revenait des toilettes alors que les agents contrôlaient l’identité des gens présents et l’un de ses amis semble lui expliquer la situation. Un des individus présents à la table ne pouvait se trouver dans un bar en raison de conditions de justice, alors que le groupe estimait avoir le droit de s’y trouver puisque le Portofino est un restaurant, explique l’homme.
«Je me suis interposé parce qu’on était dans un restaurant et qu’il ne devait pas y avoir de problèmes pour ça. Je me suis obstiné un peu, je n’ai pas peur de le dire», confiait mardi M. St-Laurent.
Roué de coups
La version complète de la vidéo le montre avoir une discussion vive, mais sans agressivité avec les agents. Le jeune homme de 29 ans peut sembler arrogant par moment, mais la vidéo ne le montre pas bousculer ou toucher les agents.
À 5 min 20, soit un peu plus d’une minute après son arrivée dans le cadre, les agents l’entourent et il se retrouve coincé dans une banquette. Couché sur le dos, il semble invectiver les agents en les pointant du doigt, mais sans les agresser physiquement. À 5 min 52, un agent monte dans la banquette et le projette au sol.
C’est à ce moment qu’il est roué de coups de poings et de genoux par les policiers. Jean-Philippe St-Laurent dit avoir à ce moment tenté de se protéger.
«La seule chose que ton corps veut, c’est se protéger. [...] Je me suis vraiment senti en danger. Tout ce que je voyais, j’avais mon gilet sur la tête et je voyais une mare de sang. Je capotais», raconte la victime.
«À un moment, je me suis demandé s’ils allaient me tuer là. Je me faisais ruer de coups et tu ne sais pas quand ça va arrêter», a-t-il confié au Journal.
Enquête en déontologie
Rappelons que la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a annoncé mercredi matin la tenue d’une enquête du Commissaire en déontologie policière dans ce dossier.
Il s’agit de la deuxième enquête du genre pour le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) après celle liée à l’arrestation de Pacifique Niyokwizera, survenue quelques heures seulement après celle de Jean-Philippe St-Laurent. Cinq policiers du SVPQ ont déjà été suspendus avec solde dans cette première affaire, qui a fait grand bruit dans la province.
«Les images qui ont circulé sont préoccupantes et cet événement doit également être examiné de manière indépendante», a affirmé la ministre Guilbault sur Twitter.
Deux autres vidéos ont également été portées à l’attention du SPVQ.