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L'article provient de 24 heures

Voici comment revitaliser notre vie nocturne, selon l’ex-maire de la nuit d’Amsterdam

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Photo portrait de Andrea Lubeck

Andrea Lubeck

2022-05-19T18:29:09Z
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La culture nocturne est l’un des secteurs qui a le plus souffert de la pandémie. Durant les confinements, les clubs et les bars ont été parmi les premières entreprises à fermer et les dernières à rouvrir. Mais l’ex-maire de la nuit d’Amsterdam, Mirik Milan, ne manque pas d’idées pour revitaliser le nightlife montréalais.  

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Il faut d’abord miser sur la communauté d’artistes, suggère Mirik Milan, un promoteur de club dans la capitale néerlandaise devenu maire de la nuit de 2012 à 2018. 

«Une vie nocturne vibrante, dit-il, commence avec une bonne programmation. En se concentrant sur une offre culturelle intéressante, on ne compte pas uniquement sur la vente d’alcool pour soutenir la nuit d’un point de vue économique, ce qui la rend plus sécuritaire.» 

Sébastien St-Jean / Agence QMI
Sébastien St-Jean / Agence QMI

Étendre l’offre culturelle, c’est bien, mais étendre les heures d’ouverture et le périmètre dans lequel se déroule le nightlife, c’est encore mieux, fait valoir Mirik Milan en entrevue au 24 heures dans le cadre de MTL au sommet de la nuit, un événement organisé par l’organisme MTL 24/24 pour promouvoir la relance de la vie nocturne dans la ville. 

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«Quand les bars et les clubs ferment tous à la même heure, c’est là que les divers groupes se retrouvent dans la rue et que des frictions peuvent survenir. Ça devient incontrôlable pour la police et les tenanciers. En élargissant la culture nocturne ailleurs que juste au centre de la ville, on évite ces conflits potentiels. Ça peut même avoir des effets positifs sur ces quartiers», explique-t-il. 

Avec une bonne campagne de sensibilisation sur la gestion du bruit destinée aux amateurs de nightlife, la cohabitation avec les résidents des quartiers résidentiels peut se faire de façon harmonieuse, selon lui. 

D’importants bénéfices pour les villes 

C’est que la ville peut vraiment bénéficier de la vie nocturne, tant d’un point de vue culturel, social qu’économique, à condition que toutes les parties prenantes – soit les entrepreneurs du secteur, la mairie et les citoyens – se concertent, estime celui qui conseille désormais de nombreuses municipalités sur les façons de faire renaître la culture de nuit. 

Mais la ville doit prendre le nightlife au sérieux, car c’est en grande partie grâce à cela que se forme l’identité d’une ville. à

Thierry Laforce / Agence QMI
Thierry Laforce / Agence QMI

«C’est la ville qui récolte le plus les bénéfices économiques d’une vie nocturne vibrante et du développement commercial des industries créatives. C’est donc important pour le municipal de collaborer avec les tenanciers plutôt que de les laisser se débrouiller avec les nuisances», croit Mirik Milan. 

D’ailleurs, la vie nocturne d’Amsterdam se porte bien aujourd’hui dans un mode post-COVID justement grâce au fait que la mairie la prend au sérieux et reconnaît son apport économique, social et culturel, raconte Mirik Milan. 

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«Je ne connais pas une salle de spectacle ou un club qui a fermé ses portes, ce qui est un grand accomplissement. C’est grâce aux investissements du gouvernement afin de garder ces espaces-là en vie», se réjouit-il. 

AFP
AFP

C’est quoi, au juste, un «maire de la nuit»? 

Mirik Milan a été l’un des premiers au monde à occuper ce poste. Chapeauté par un organisme à but non lucratif, le maire de la nuit agit comme courroie de transmission entre les acteurs de la culture nocturne – comme les bars, les clubs, les restaurants et les festivals de musique – et la ville pour que les intérêts de toutes les parties soient pris en compte dans l’élaboration de politiques. Il est appelé à conseiller la mairie dans l’élaboration de politiques. 

«Les maires de la nuit ne peuvent pas prendre unilatéralement des décisions ou passer eux-mêmes des règlements; ils doivent collaborer avec le bureau du maire et le conseil de la ville pour implanter des politiques», explique Mirik Milan. 

Après avoir vu le succès de la capitale néerlandaise, des grandes villes comme New York, Paris et Londres lui ont emboîté le pas et ont instauré le rôle de maire de la nuit. 

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