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Environnement

Le nouveau rapport du GIEC vous stresse? Voici comment mieux vivre avec votre écoanxiété

Photo d'archives, Didier Debusschère
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Photo portrait de Genevieve            Abran

Genevieve Abran

2021-08-10T21:00:00Z
2021-08-10T21:03:46Z
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Au lendemain de la publication du rapport accablant du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), l’anxiété de ceux qui s’inquiètent de l’avenir de notre planète est dans le tapis. On en a discuté avec une psychologue spécialiste de ce phénomène.

Tout d’abord, c'est complètement normal d'être écoanxieux après une journée comme celle d’hier, insiste Karine St-Jean, psychologue et auteure du livre Apprivoiser l'écoanxiété et faire de ses écoémotions un moteur de changement. «Ce qu’on vient de recevoir est une confirmation supplémentaire de l’urgence de la situation», indique-t-elle.  

Les experts climat de l’ONU ont en effet tiré la sonnette d'alarme: la planète pourrait atteindre +1,5°C d’ici 2030, soit 10 ans plus tôt que prévu. Et selon le rapport, les humains sont «indiscutablement» responsables des dérèglements climatiques.  

«Cette menace appuyée de chiffres et d’interprétations nous reconnecte avec la crainte de ce qui va se passer pour l’humain et pour la planète, mais aussi avec notre sentiment d’impuissance et de colère», explique la psychologue.  

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Comment vivre avec cette écoanxiété?  

Karine St-Jean recommande de «se permettre de ressentir nos émotions». «C’est un rappel qu’on est en contact avec quelque chose qui est important pour nous», affirme-t-elle.  

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Or, «il faut faire attention aux scénarios catastrophes qui vont venir nourrir l’émotion», nuance-t-elle. Si la situation est préoccupante, on n’est pas encore tout à fait à un point de non-retour, précise-t-elle. 

 Comme les discours niant l'existence des changements climatiques, les scénarios catastrophes ne sont en effet pas «aidants», puisqu'ils peuvent avoir comme effet de nous «paralyser». 

«Il faut prendre un pas de recul et se rappeler que l’on va devoir s’adapter, mentionne-t-elle. Il va falloir apprendre à vivre avec les canicules, les météos extrêmes et les migrations forcées par les changements climatiques. Le deuil est normal, mais il faut aussi de la résilience face à ces situations».  

Être informé, c'est important       

Arrêter de s’intéresser à l’actualité n’est pas non plus une solution à l’écoanxiété. «S’informer, c’est nécessaire, ça fait vivre des émotions et c’est normal». 

Elle conseille toutefois de mieux se renseigner: ne pas passer plusieurs heures à lire sur des scénarios désastreux, vérifier ses sources d’information et aller chercher des perspectives différentes.  

Passer à l’acte   

Selon elle, il est possible de poser des gestes de manière à faire une différence et à contribuer positivement à la crise environnementale, tout en respectant nos limites.  

«On peut s’impliquer dans toutes sortes de groupes activistes pour éveiller les consciences, s’impliquer davantage dans son quartier ou auprès de notre entourage», propose-t-elle. Si les actions individuelles sont importantes, canaliser les énergies autour d’actions de groupe est le moyen le plus efficace de gérer son écoanxiété.  

Vaut mieux «s’impliquer dans des comités et des actions pour maximiser nos chances que les choses changent», insiste-t-elle. 

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Attention à la colère   

Karine St-Jean met finalement en garde contre les risques d'une trop grande indignation: «il faut faire attention si on se met à porter beaucoup de rancœur, de colère, d’agressivité ou de mépris par rapport aux instances [gouvernementales]. C'est là où la colère peut vite prendre de l’ampleur, particulièrement si elle nous habite et que l'on agit de manière réactive».  

Ce n'est pas plus utile ou constructif de se «fâcher contre notre belle-sœur qui vient de s’acheter une 32e paire de souliers ou notre frère qui vient de s’acheter un gros camion». 

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