Des camionneurs sont arrivés à Québec: voici ce que l’on sait du convoi anti-mesures sanitaires
Genevieve Abran
À l’instar du convoi qui paralyse le centre-ville d'Ottawa et la colline du Parlement depuis une semaine, des camionneurs ont commencé à arriver à Québec pour exiger la levée des mesures sanitaires. Voici ce que l’on sait de ce deuxième convoi, qui veut «jammer» la capitale nationale.
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Des camionneurs dès aujourd’hui
Des camionneurs ont commencé à arriver à Québec en vue d'un grand rassemblement prévu pour samedi, sur la colline Parlementaire.
Jeudi, un premier convoi dirigé par Bernard «Rambo» Gauthier par quelques dizaines de sympathisants jeudi soir à Québec. Le convoi était composé d’une centaine de véhicules surtout de type pickup et d’à peine une poignée de camions lourds.
Le convoi a réussi à gagner la haute-ville, mais sans pouvoir se stationner sur le boulevard René-Lévesque Est. Les nombreux policiers présents n’ont toléré aucun débordement près de l'Assemblée nationale.
Ce matin, c'était le calme plat dans les environs de l’Assemblée nationale.
Plan exact inconnu
Pour le moment, les autorités ne savent pas si elles doivent se préparer à une simple manifestation ou bien à un siège, comme celui qui se déroule à Ottawa depuis une semaine.
Les troupes semblent également divisées sur la possibilité d’envahir Québec ou d’aller appuyer ceux qui poursuivent l’occupation à Ottawa.
«C’est une fête familiale et conviviale. [...] On va avoir au-dessus de 1000 toutous à donner aux enfants qui vont être présents. Il va y avoir des jeux gonflables, les enfants vont pouvoir se prendre en photo ou embarquer dans les camions», expliquait dans un direct sur Facebook l’organisateur du convoi de la Beauce, Keven Bilodeau.
Dans la même vidéo, ce dernier affirmait pourtant qu’il fallait «assiéger Québec le temps qu’il faudra, pareil comme Ottawa».
«Il va y avoir des trucks partout autour du parlement. On va parquer ça là, “staller” ça là. Pis après, on va se réunir en face du parlement», précise Keven Bilodeau.
La police de Québec soutient toutefois qu’aucun poids lourd ne pourra se garer devant l’Assemblée nationale.
Le secteur bloqué
En préparation à l'arrivée des premiers manifestants, des camions-citernes ont été stationnés devant l'Assemblée nationale afin de bloquer l'accès aux véhicules.
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Tolérance zéro
«Oui à la manifestation, non au grabuge», a soutenu le premier ministre du Québec François Legault, jeudi après-midi, lors d'une conférence de presse. Il insiste que les Québécois qui le désirent ont le droit de manifester, mais que les moyens de contestation ne doivent pas impacter les citoyens du secteur. Les résidents de Québec méritent de festoyer en toute tranquilité lors du Carnaval de Québec, qui a lieu de vendredi à dimanche, selon M. Legault.
«Je fais confiance aux policiers de Québec, au maire de Québec et à la SQ», avait-il affirmé la veille.
La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, espère que les manifestants ne dérangeront pas les festivités du Carnaval de Québec, qui commence ce week-end.
«Les festivals et les événements en ont tellement arraché depuis deux ans», a souligné la ministre, indiquant que Québec souffrait déjà de l’absence des touristes internationaux et des croisières.
«Si l’objectif de Rambo Gauthier, là, c’est de venir à Québec puis de manifester de manière pacifique, c’est une chose. Si son objectif c’est de venir “jammer” la ville de Québec pour “jammer” la ville de Québec, empêcher les restaurateurs de fonctionner, les petits commerçants, moi, je l’invite à rester chez lui», a indiqué la cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade.
Le péquiste Paul St-Pierre Plamondon a mentionné que manifester devant l’Assemblée nationale est un droit, mais que «prendre la ville de Québec en otage» est inacceptable.
«Ce sont des moyens qui font en sorte qu'il y a des gens qui vont voir leur fin de semaine gâchée, puis c'est profondément dommage», a déclaré le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.
– Avec des informations de Pierre-Paul Biron, Nicolas Lachance, Jérémy Bernier, Jean-François Racine et Dominique Lelièvre