Voici 7 enjeux pour le CH d'ici la fin de la saison
Jean-François Chaumont
En pause depuis le 1er février, Martin St-Louis a ressorti son sifflet, son crayon et son tableau pour un premier entraînement, jeudi, à Brossard. Le Canadien se préparera pour la visite des Islanders samedi et celle de Connor McDavid et ses Oilers dimanche. Il s’agira de deux rencontres en après-midi lors de cette fin de semaine classique du Super Bowl.
Le Journal de Montréal vous présente sept enjeux à surveiller d’ici les dernières semaines de la saison.
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1) La date limite des transactions
Le 3 mars. C’est la prochaine grosse date à encercler sur le calendrier de Kent Hughes et Jeff Gorton. Dans moins de 30 dodos, le CH aura encore une fois un visage différent. Mais il y a encore beaucoup d’impondérables.
Joel Edmundson et Sean Monahan sont deux cartes intéressantes dans le jeu de Hughes, mais les deux joueurs n’ont pas encore quitté l’infirmerie. Edmundson, un défenseur qui a gagné la coupe Stanley avec les Blues de St. Louis, a de l’expérience en séries, mais aussi des problèmes avec son dos. Il gagnera encore 3,5 millions l’an prochain. En santé, son contrat ne représente pas un problème. Les équipes désireuses d’acquérir ses services poseront plusieurs questions sur son bilan médical. On leur souhaite d’obtenir plus de précisions que dans le camp des journalistes.
Avant de se blesser au pied droit, Monahan était sur le point de relancer sa carrière avec le CH. Il a eu un impact positif comme deuxième centre de l’équipe. À l’image d’Edmundson, il y a de gros doutes sur sa santé. L’ancien des Flames touche un salaire important à 6,375 millions. Il deviendra toutefois libre comme l’air le 1er juillet prochain et le Tricolore pourrait absorber une partie de son contrat.
Après Edmundson et Monahan, le CH écoutera probablement des offres pour Josh Anderson. Hughes a souvent dit qu’il reçoit plusieurs appels pour son gros ailier, mais qu’il aura besoin d’une très bonne offre pour le bouger. Il y a ensuite des joueurs pratiquement impossibles à échanger avec les Jonathan Drouin, Evgenii Dadonov, Mike Hoffman et Joel Armia.
2) Le contrat de Caufield
Cole Caufield restera à l’infirmerie jusqu’à la fin de la saison. Opéré à l’épaule droite, le numéro 22 a bon espoir de revenir au sommet de son art à temps pour le prochain camp. Mais d’ici les prochaines semaines, Caufield gardera une place sous les réflecteurs. Hughes, un ancien agent de joueurs, négociera le plus important contrat de sa jeune carrière comme DG du CH.
À Buffalo, les Sabres ont prolongé de sept ans le contrat du centre, Dylan Cozens. Le septième choix au total au repêchage de 2019, la même année que Caufield (15e), a reçu un pacte de 49,7 millions, soit une moyenne annuelle de 7,1 millions. Cozens n’est pas un aussi redoutable marqueur avec 17 buts, mais il a déjà 43 points en 49 matchs.
Chez le CH, Nick Suzuki est le plus haut salarié à 7,875 millions jusqu’en 2029-2030. Il n’est pas déraisonnable de croire que Caufield exigera un contrat de près de huit millions par année, surtout si l’entente est à très long terme. Même si Hughes et le CH poussent pour plusieurs années, Brisson pourrait opter pour une stratégie à plus court terme, comme les quatre ans de Jason Robertson, afin de repasser à la banque plus rapidement.
3) Poursuivre l’expérience au centre pour Dach
«J’ai toujours joué au centre, c’est à cette position que je me vois.» Kirby Dach avait fait cette déclaration le 10 décembre. À ce moment, il retournait au centre pour remplacer Sean Mohanan, blessé au pied droit.
Martin St-Louis avait choisi de briser son premier trio des dernières semaines en sortant Dach de l’aile droite, pour le replacer à sa position naturelle. Sur le flanc droit avec Nick Suzuki et Cole Caufield, Dach venait d’obtenir 16 points (3 buts, 13 passes) à ses 18 derniers matchs.
Après un match au centre contre les Kings, Dach revenait à l’aile droite deux jours plus tard pour la visite des Flames. Une autre blessure a forcé St-Louis à y aller d’une autre expérience. Avec la perte de Jake Evans en fin de première période d’un match contre les Islanders à Long Island, le numéro 77 a repris sa place dans le milieu. C’était le 14 janvier. Depuis ce temps, Dach a montré qu’il a le potentiel pour s’établir comme un bon centre. À ses neuf derniers matchs, il a obtenu 7 points (4 buts, 3 passes) et a gagné 50,6 % de ses mises en jeu, une grande faiblesse en début de saison.
Le CH a sacrifié Alexander Romanov dans une transaction à trois équipes avec les Islanders et les Blackhawks avec comme objectif d’ajouter un centre à sa formation. D’ici la fin de l’année, St-Louis doit poursuivre le développement de Dach au centre. Pour reprendre les mots de l’entraîneur en chef, il profitera de plus de répétitions et obtiendra une chose qui ne s’achète pas : de l’expérience.
4) Un test pour Montembeault
Samuel Montembeault ou Jake Allen? Il y a maintenant un débat pour l’identité du gardien numéro 1. Sur le strict plan des statistiques, Montembeault gagne facilement la course. En poste pour huit départs de suite en raison d’une blessure à la main d’Allen, le Québécois a joué le meilleur hockey de sa jeune carrière avec un dossier de 4-4-0, une moyenne de 2,63 et un taux d’efficacité de ,930.
Kent Hughes et Martin St-Louis ont salué le travail du numéro 35, mais ils ont toujours gardé un pas de recul en parlant d’un trop petit échantillon. Comme il l’a dit lui-même, Allen ne représente pas l’avenir du CH à 32 ans. Le CH devrait se servir des 31 derniers matchs de l’année pour évaluer encore plus Montembeault dans un rôle de numéro 1. Un ratio de deux départs sur trois serait envisageable. Question de voir encore plus ce qu’il a dans le ventre. Et surtout comme gardien partant d’une équipe qui perdra encore des plumes d’ici la fin de l’année.
5) Une place à conserver pour RHP
Rafaël Harvey-Pinard a profité de la pause du Match des étoiles pour se ressourcer avec une visite dans son coin de pays, à Arvida. Il y a passé du temps avec ses parents. Si le repos est une arme, ça tombait à un mauvais moment pour le numéro 49. Il venait de connaître deux matchs de deux buts face aux Sénateurs et aux Red Wings à ses trois dernières rencontres. Au dernier match avant la pause, Harvey-Pinard a remplacé Rem Pitlick à la gauche de Nick Suzuki et Josh Anderson. Il avait plus que passé le test avec un doublé et encore un bon échec avant.
Auteur de six points (cinq buts, une passe) en sept matchs depuis son rappel du Rocket de Laval, l’ailier de 24 ans a saisi sa chance. Il doit maintenant s’assurer qu’elle ne glisse pas entre ses mains. Mais le choix de septième tour en 2019 a assez de caractère et de vécu pour savoir qu’il doit garder la pédale au plancher.
6) Regard vers les espoirs de la NCAA
Hughes a confié lundi à La Presse qu’il aimerait offrir un contrat à Sean Farrell avant la fin de la saison. Farrell pourrait ainsi suivre les traces de Jordan Harris et de Cole Caufield, qui ont fait le saut directement de la NCAA à la LNH pour les dernières semaines du calendrier lors des deux dernières saisons.
Farrell, un choix de quatrième tour en 2020, trône au sommet des marqueurs des Crimson de Harvard avec 36 points (12 buts, 24 passes) en 23 matchs. Les séries dans la NCAA s’amorceront au mois de mars, alors que le tournoi du Final Four aura lieu les 6 et 8 avril. Advenant une élimination assez rapide de l’Université Harvard, Farrell pourrait offrir ses premiers coups de patin avec le Tricolore d’ici le dernier match de la saison (13 avril).
7) Comme un iPhone
En entrevue au Journal pour décrire sa première année derrière le banc du Canadien, Martin St-Louis a parlé de son objectif jusqu’à la fin de la saison.
«Je vois ça comme une évolution. C’est comme les téléphones. Il y a les versions 1.0, 2.0, 3.0. Ça continue de monter et de s’améliorer. Où en sommes-nous avec notre téléphone? Pas encore où on veut, mais on n’est pas à 1.0.»
«Je veux qu’on passe à 2.0, monter à 3.0 et à 4.0. Il faut poursuivre la construction de notre identité.» Mais la construction ne se fera pas toujours dans la victoire. Il pourrait même y avoir une étape de démolition avant la date limite des transactions.