Voici 3 menaces, dont Donald Trump, qui pourraient bientôt forcer le Canada à défendre son territoire


Gabriel Ouimet
L’évolution du contexte géopolitique mondial fait en sorte que le Canada doit agir rapidement afin de répondre aux menaces croissantes qui mettent en péril ses intérêts dans l’Arctique, selon la cheffe d’état-major de l’Armée canadienne, Jennie Carignan. Voici trois raisons, dont l'élection de Donald, qui expliquent pourquoi le Canada pourrait être obligé de défendre son territoire dans le Grand Nord.
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1- L’élection de Donald Trump
Bien qu’il représente 40% de son territoire continental, le Canada est incapable de défendre à lui seul l’Arctique. C’est pourquoi il se fie à des ententes et à des organisations de défense mises sur pieds avec les États-Unis pour sécuriser ce vaste territoire.
Cette collaboration est toutefois menacée par la réélection de Donald Trump.

Le nouveau président remet en effet en question le financement du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD), une organisation destinée à défendre tout le territoire nord-américain.
«Pourquoi soutenons-nous un pays qui nous coûte plus de 200 milliards par année? Notre armée est à sa disposition. Il devrait être un État [des États-Unis]», a-t-il lancé début janvier.
Si l’idée d’une annexion complète est jugée improbable, Donald Trump pourrait avoir un autre objectif en tête lorsqu’il martèle son désir de voir le Canada devenir le 51e État des États-Unis: celui de s’emparer de voies maritimes et de ressources naturelles névralgiques.
C’est du moins ce qu’a avancé la chercheuse à la Chaire de recherche du Canada en modélisation hydrologique de l'Université de Calgary, Tricia Stadnyk, dans un texte publié pour le compte de The Conversation.
Cet objectif serait en phase avec la volonté du président américain de s’emparer du canal de Panama et du Groenland.
Ce ne serait d'ailleurs pas la première fois que le républicain s’intéresse au territoire canadien.
Lors de son premier mandat, il avait jonglé avec l’idée d’envoyer un navire de guerre dans le passage du Nord-Ouest (PNO), une zone maritime revendiquée par le Canada.
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2- Le réchauffement climatique
Jusqu’à récemment, les calottes glaciaires de l’Arctique agissaient comme un bouclier naturel pour le Canada.
C’est toutefois de moins en moins vrai, alors que la région se réchauffe quatre fois plus vite que la moyenne mondiale.
La fonte des glaces provoquée par le réchauffement climatique pourrait ainsi être à l’origine de vives tensions géopolitiques dans un avenir rapproché, selon le gouvernement canadien.
«Dans les décennies à venir, l’océan Arctique deviendra une voie de navigation incontournable entre l’Europe et l’Asie de l’Est, tandis que de vastes réserves de ressources naturelles deviendront de plus en plus accessibles. Cet accès accru attire déjà des pays dans la région, ce qui accroît les défis en matière de sécurité et intensifie la concurrence géopolitique», souligne le ministère des Affaires étrangères du Canada sur son site web.
Les sols de la région abritent d’importantes quantités de gaz naturels et de pétrole, ainsi que des minéraux critiques pouvant résister à des changements de pression et à des froids extrêmes, ce qui les rend essentiels pour les secteurs de l'industrie spatiale, de la technologie et de l'énergie verte.
3- La collaboration entre la Chine et la Russie
Depuis sa première offensive en Ukraine en 2014, la Russie renforce constamment sa présence militaire en Arctique. L’armée russe a réactivé des dizaines de bases militaires datant de l’époque soviétique, en plus regrouper des troupes et du matériel de guerre.
Quelques mois après l’invasion totale de l’Ukraine, le gouvernement de Vladimir Poutine a également annoncé un plan d’investissement de près de 30 milliards $CA pour le développement de projets économiques dans la région arctique.
La Russie a, par exemple, accéléré la production de brise-glaces et d’autres équipements essentiels à l’exploitation du territoire.
À cause des sanctions occidentales et de l’argent dépensé en Ukraine, Vladimir Poutine s’est tourné vers la Chine afin d’assurer le financement de ses activités en Arctique.
Les deux pays mènent ainsi des opérations conjointes en Artictique.
La Chine, qui ambitionne de devenir «une grande puissance polaire» d’ici 2030, continue aussi d’investir des sommes considérables pour l’exploration et la recherche polaire en Arctique.
La présence accrue des deux grandes puissances pourrait ainsi mener à des revendications territoriales conflictuelles, alors que l'Arctique est l'un des derniers endroits au monde dont les frontières restent à définir.