Vital et essentiel pour la région de Québec
![Photo portrait de Karine Gagnon](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FKarine_Gagnon_4049461e9cd-ae90-4648-9ab4-9d4b3d6650cd_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Karine Gagnon
Depuis l’arrivée au pouvoir de la CAQ, les dossiers de transports qui tournent au psychodrame dans la région de Québec s’accumulent. Il faut maintenant y ajouter celui du pont de Québec.
Il est difficile de comprendre les raisons qui poussent le gouvernement du Québec, principal utilisateur du pont de Québec, à s’insurger de devoir verser un loyer plus important au fédéral pour le pont, si ce dernier acquiert l’infrastructure.
Dans les faits, le gouvernement du Québec refuse de se porter acquéreur du pont. Puis, il verse un loyer pour l’utiliser depuis 1947. Depuis 1993, ce loyer est versé au CN, qui en est propriétaire, mais qui ne l’a pas entretenu comme il se doit.
L’infrastructure rouille, et les sels de déglaçage l’abîment, raison pour laquelle Québec s’est d’ailleurs engagée à remplacer le tablier du pont. Il y a donc urgence d’agir pour réaliser des travaux estimés à 784 millions de dollars sur 25 ans.
Dénouement espéré
Le pont de Québec demeure en effet vital et essentiel pour la région de Québec, qu’il y ait ou non un troisième lien plus à l’est dans le futur. La solution prônée par de nombreux intervenants dans le dossier, depuis plusieurs années, passait par le rachat du pont par le fédéral, qui y a finalement consenti. Le gouvernement Trudeau a donc nommé un négociateur, soit l’ex-PDG d’Industrielle Alliance, Yvon Charest.
Depuis trois ans, cet homme d’affaires crédible et respecté travaille fort pour régler l’impasse, et y est parvenu. Contre toute attente, les deux parties se sont enfin entendues. Le pont de Québec serait donc sauvé !
Il ne manque que l’accord de Québec, qui bénéficie d’un droit de premier refus. Québec peut, en vertu de ce droit, décider d’égaler l’offre, s’il veut se porter acquéreur. Or même si ce n’est pas le cas, Québec se braque et ne veut pas payer pour la réfection du pont.
Le CN s’est pourtant engagé à assumer une partie des frais, tout comme le fédéral, qui investira deux dollars pour chaque dollar versé par Québec. Il est tout à fait normal que le loyer de Québec augmente quand des travaux de cette ampleur ont cours.
Selon mes informations, Québec devrait ajouter au plus cinq millions de dollars par année aux sept millions qu’elle verse en loyer actuellement. C’est très peu pour l’État québécois. Et puis quel est l’avenir du pont, si le fédéral ne peut l’acquérir, que le CN ne l’entretient pas adéquatement et que Québec n’en veut pas plus ?
Compte tenu de son importance, de la provenance et de la destination des utilisateurs des ponts (d’ouest en ouest), on ne peut pas juste dire : détruisons-le et faisons un troisième lien.
Troisième lien
Il faudrait d’ailleurs être aveugle pour ne pas avoir remarqué que la CAQ répète, depuis des mois, que les deux ponts (de Québec et Laporte) sont vieillissants et que donc, ça prend un tunnel.
Le gouvernement cherche par tous les moyens à justifier son projet, lui aussi boiteux. Le fédéral n’est pas dupe. M. Charest non plus, on s’en doute. Pendant ce temps, le pont de Québec, symbole architectural de la région, continue de rouiller et de se détériorer.
Les coûts du tramway ont augmenté parce que la CAQ s’est braquée contre le projet. Elle continuera de le faire encore plus après les élections, si elle obtient le mandat fort que prédisent les sondages. Quant au troisième lien, il demeure tout aussi flou et hypothétique.
Franchement, la région de Québec n’a certainement jamais été aussi mal servie.