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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Violée dans le penthouse d’un médecin: le récit de la plaignante passé au peigne fin

L’avocate du Dr Stephan Probst tente de décrédibiliser la victime afin de soulever un doute raisonnable sur le viol collectif qu’elle aurait subi

Le Dr Stephan Probst, ex-chef de département de l’Hôpital général juif de Montréal, et sa coaccusée Wendy Devera (à gauche), accompagnés d’une avocate à leur procès pour agression sexuelle en groupe.
Le Dr Stephan Probst, ex-chef de département de l’Hôpital général juif de Montréal, et sa coaccusée Wendy Devera (à gauche), accompagnés d’une avocate à leur procès pour agression sexuelle en groupe. Photo MARTIN ALARIE
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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

14 juin à 11h31
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L’avocate de Stephan Probst, médecin spécialiste accusé d’avoir violé en groupe une jeune artiste, a criblé de questions la plaignante en contre-interrogatoire ce vendredi, relevant chaque petite contradiction afin de tenter de soulever un doute raisonnable pour faire acquitter son client.

• À lire aussi: Un médecin accusé d’avoir violé une artiste dans son penthouse du Vieux-Montréal

«Vous ne vous souvenez pas être allée deux fois aux toilettes? La veille des événements, vous vous souvenez avoir pris des médicaments pour dormir? Le cocktail qu’il vous a servi, c’était du gin ou de la tequila? Peut-être que vos souvenirs ne sont pas exacts», a notamment demandé Me Valérie Riendeau à la plaignante, ce vendredi au palais de justice de Montréal.

Depuis ce matin, l’avocate s’affaire à attaquer la crédibilité de la jeune femme, qui aurait été violée par le Dr Stephan Probst et une certaine Wendy Devera lors d’une soirée dans le Vieux-Montréal en 2020.

Après avoir constaté la présence du photographe du «Journal», Wendy Devera et Stephan Probst se sont immédiatement caché le visage.
Après avoir constaté la présence du photographe du «Journal», Wendy Devera et Stephan Probst se sont immédiatement caché le visage. Photo MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTRÉAL / AGENCE QMI

Soirée qui vire mal

C’est qu’à l’époque, la jeune artiste, dont l’identité est protégée par la cour, disait vouloir «expérimenter» avec une femme. Elle aurait ainsi fait la connaissance de Wendy Devera, 30 ans, via une application de rencontre. Cette dernière l’aurait invitée dans le luxueux penthouse de Probst, mais la jeune artiste avait mis au clair qu’elle ne souhaitait pas de relation sexuelle avec un homme. 

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Sauf que, lors de la soirée, la victime alléguée dit s’être fait servir un verre. Peu après, ses forces la quittaient et elle aurait été violée par Probst pendant que Devera la maîtrisait.

Et quand la jeune artiste dit avoir presque réussi à fuir, elle aurait à nouveau été violée par Probst. Après avoir finalement réussi à quitter les lieux, une plainte fut déposée à la police. Tout autant le docteur, ex-chef de département à l’Hôpital général juif de Montréal, que Devera ont été accusés d’agression sexuelle commise par un groupe. 

Attaquer la crédibilité

Ils ont plaidé non coupables, si bien que leur procès se déroule cette semaine. Et, de toute évidence, une des stratégies de leur avocate est de tenter de décrédibiliser la victime en revenant sur chacune de ses déclarations et en l’interrogeant sur les moindres détails de son récit. Le but avoué est de plaider que la victime était en fait consentante, ce qui mènerait à un acquittement.

Or, plusieurs des «contradictions» notées par la défense n’en sont pas vraiment, a fait remarquer la juge Suzanne Costom.

«Ce n’est pas sur ça que vous allez soulever le doute raisonnable», a assuré la magistrate en invitant la défense à «choisir ses combats».

La victime alléguée, de son côté, répond à chaque question, réitérant essentiellement ce qu’elle avait expliqué la veille lors de l’interrogatoire en chef, apportant par moments certaines précisions sur certains mots choisis, ou encore son état d’esprit au moment des faits.

Les procureurs de la Couronne, Mes Delphine Mauger et Jérôme Laflamme, veillent quant à eux à ce qu’il n’y ait aucun débordement dans les questions posées à la témoin.

L’audience se poursuivra toute la journée en présence des accusés qui écoutent attentivement, non sans nervosité par moment. 

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