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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Le mot «diversité» disparaît de sites web québécois à cause d’un décret de Trump

Les initiatives de discrimination positive sont dans la mire de conservateurs américains

Capture d’écran CAE.com
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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

9 avril
9 avril à 10h39
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Des entreprises québécoises actives aux États-Unis ont retiré des mots comme «diversité» de leurs sites web pour se conformer à un décret de l’administration Trump.

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Sur le site du Canadien National, la page «Diversité, équité et inclusion» (DEI) a été rebaptisée «L’inclusion au CN». Dans son plus récent rapport annuel, le transporteur ferroviaire a éliminé toute mention du «plan de diversité», qui existait depuis 2021.

Capture d’écran CN.ca
Capture d’écran CN.ca

Ce plan visait à «créer un milieu de travail plus inclusif» pour les femmes, les Autochtones, les personnes de couleur, les handicapés et les anciens combattants au Canada comme aux États-Unis.

«Nos pratiques ont été largement axées sur la promotion de l’inclusivité. Le langage mis à jour sur notre site web reflète mieux cette approche», justifie au Journal une porte-parole du CN, Ashley Michnowski.

Chez CAE, la page sur la politique relative à la diversité et à l’inclusion a d’abord disparu du web avant de réapparaître sous le titre «Tous ensemble pour le progrès».

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«Ajustement»

«Nous avons ajusté la façon dont nous parlons du sujet pour privilégier l’expression “inclusion et égalité des chances”, qui reflète bien nos pratiques en la matière, lesquelles n’ont pas changé», indique une porte-parole de l’entreprise de formation en aéronautique, Samantha Golinski.

Mercredi, WSP Global a elle aussi enlevé le mot diversité de son site web. La page «Inclusion et diversité» a disparu et a été remplacée par une autre, intitulée «Inclusion et appartenance». La multinationale québécoise n’a pas répondu aux questions du Journal.

La page «Inclusion et diversité» du site web de WSP Global a disparu mercredi. Elle a été remplacée par une autre intitulée «Inclusion et appartenance».
La page «Inclusion et diversité» du site web de WSP Global a disparu mercredi. Elle a été remplacée par une autre intitulée «Inclusion et appartenance». Capture d'écran WSP.com

Sur le site américain de CGI, on met désormais l’accent sur la «culture» de l’entreprise. Au Canada, la firme de services en informatique a conservé sa page «Diversité, équité et inclusion».

«Il ne faut pas confondre les décisions prises pour s’adapter avec l’abandon de valeurs. Il faut plutôt y voir un engagement de faire ce qu’il faut d’une façon qui ne peut pas être mal comprise ou mal interprétée», a expliqué sur LinkedIn, le mois dernier, Ryan Patrick Parker, vice-président des «valeurs sociales» chez CGI. L’an dernier, son titre était plutôt «vice-président de la DEI».

Ryan Patrick Parker
Ryan Patrick Parker Photo LinkedIn

Les entreprises réagissent à un décret signé en janvier par Donald Trump qui interdit aux bénéficiaires de contrats et de subventions du gouvernement américain d’avoir des programmes de DEI.

Des dizaines d’entreprises américaines ont déjà mis fin à leurs programmes. Certaines l’avaient même fait avant le décret sous la pression de militants conservateurs qui estiment que les initiatives de DEI nuisent aux personnes n’appartenant pas à un groupe minoritaire.

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• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Tollé en Europe

En Europe, des ambassades américaines ont écrit à des entreprises pour leur dire que le décret s’appliquait à elles, ce qui a soulevé un tollé.

D’autres entreprises québécoises qui font affaire avec Washington, comme Bombardier et AtkinsRéalis, n’ont pas modifié leurs sites web, mais assurent respecter le décret de la Maison-Blanche.

«Nous suivrons le décret du gouvernement américain. Notre culture est d’une importance capitale et nous continuerons à offrir un lieu de travail respectueux et inclusif, ancré dans nos valeurs fondamentales», précise Mark Masluch, de Bombardier.

«Nous sommes en train de revoir nos pratiques afin de nous assurer qu’elles sont en harmonie avec [...] les diverses exigences réglementaires». [...] AtkinsRéalis demeure engagée à créer un environnement où chacun de nos employés sent qu’il a sa place et peut s’épanouir tout en demeurant authentique», affirme quant à elle Laurence Myre Leroux, d’AtkinsRéalis.

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